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En terrains minés : Circulez, y’a tout a voir et a comprendre

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D’abord une émotion. Sans elle, mon esprit ne peut se mettre en marche, et les émotions – qu’elles soient de joie, de plaisir, de colère ou de révolte – ne manquent pas à la lecture des journaux et à l’issue de mes revues matinales de presse et de blogs (la « blogosphère » comme dirait Michel Field) . Viennent ensuite les idées, traduites par des mots, qui une fois mises en forme, s’envolent sur les fils invisibles de la toile, ce « net » devenu outil indispensable de communication (les « fils de la vierge »: disait St Exupery en parlant de l’amitié). Donc je communique, et j’essaye de le faire avec du sens et de la mesure ; si vous me connaissiez mieux, vous comprendriez que j’ai du mérite car je suis plutôt « jaï ron » comme disent les thaïs, par opposition a « jaï yen » (cool). Mes réactions dans la vie sont aussi vives que mes propos sont modérés sur le papier, enfin sur la toile invisible…

Car…. Lorsqu’on aborde des problèmes qui touchent à la politique – et donc aux convictions de chacun – tout se transforme en dynamite, c’est comme d’aller faire du trekking dans la jungle aux frontières des états Karen, Karenni, entre Birmanie et Thaïlande. Terrains minés. Surtout lorsqu’on parle de la Thaïlande, un pays en train de se radicaliser, un pays en train de s’engager dans une « pacification de façade » (et je ne parle pas en l’air), un pays qui pense qu’il suffira d’effacer les traces des manifestations pour oublier, un pays où les immeubles de luxe élèvent leur transparence de verre dans le ciel de la capitale, à deux pas des bidonvilles et des baraques pourries de tôle ondulée qui s’étirent sur des kilomètres, le long des voies ferrées depuis la gare de Hualongpong (je suis une adepte fervente de ce moyen de transport et ces images n’ont rien d’exotiques), un pays où les centres commerciaux aux vitrines Gucci, Yves St Laurent, Chanel, seront plus vite reconstruits que ne se cicatriseront les plaies et les blessures d’une société divisée, un pays non pas « gauche/droite» comme l’exprimait un jour une de mes lectrices, mais un pays de « hiérarchies profondes, jusqu’à l’archaïsme, » un pays où les dégâts causés par la révolte, la colère et l’incompréhension sont déjà devenus des centres d’attractions photographiques pour touristes ou locaux. « Circulez ! Y’a rien à voir » !  Non, y’a tout a voir et surtout a comprendre !

…Pourtant, un pays plein de charme et de raffinement lorsqu’on a la chance de s’aventurer dans les plus beaux hôtels (boutiques hôtels), et les plus sublimes Spas de la planète. Aucun autre pays au monde n’offre la délicatesse sophistiquée, l’attention souriante et l’efficacité des mains de fées de ses masseuses, la politesse exquise de son personnel hôtelier, les douces flatteries de ses jolies bouches (auxquelles il faut systématiquement répondre : « Paak wouan », « bouche sucrée » = flatteur »), Mais raffinements et plaisirs subtils « payants ».

…Pourtant aucun autre pays (si, si il y en a sûrement, c’est juste une figure de rhétorique), n’a le cœur aussi gros que celui des Isans, aucune autre communauté en Thaïlande n’a cette générosité brute de décoffrage des paysans du nord-est. Ni leurs rires spontanés, ni leur sincérité naïve, ni cette notion innée de partage. « Gratuits »

Ce pays, qu’on ne peut qu’aimer lorsqu’on y a mis les pieds une fois, ce pays est en train de se radicaliser. La haine explose sur le net, les grossièretés fleurissent comme si ces sentiments moches, pas vraiment « thaïs-thaïs » – du moins c’est ce que les thaïs pensaient avec complaisance d’eux-mêmes jusqu’à présent – étaient enfouis au fond de leur cœur et n’avaient attendu que cette occasion pour éclater comme autant de bombes ou de mines, sur internet, facebook et compagnie.

Et si les Isans arrêtaient brusquement de cultiver le riz ? Les citadins mourraient de faim. Ne pourraient-ils simplement se souvenir de cela ? Sans les citadins, les paysans, eux, n’auraient pas la technologie d’internet ni le téléphone…

A votre avis… Allez, un petit effort, posez-vous la question vous-mêmes…

Blog - 10 - 9938

Malo, Garbrit et « little Michèle » (photo 1) – La grand-mère de « little Michèle » (photo 2). Malo vit maintenant a Des Moisnes dans l’Iowa (sans ses anneaux). Garbrit attend encore son visa pour la rejoindre.

Michèle Jullian

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