Début des années 70. L’agence des services secrets britanniques est sous le contrôle de six agents, communément connus sous le nom de Circus. Control, l’un de ses agents, soupçonne que le Circus
a été infiltré par une taupe et que l’un de ses membres agit pour le compte de la Russie. Il envoie à Budapest Jim Prideaux pour rencontrer un homme qui lui révélera le nom de cette taupe.
L’opération est un échec, Jim est tué sans avoir eu la précieuse information. Suite à cette malencontreuse affaire, Control est écarté de l’agence, il part en prenant avec lui un autre membre du
Circus, Smiley. Après la mort de Control, Smiley est contacté par un proche du gouvernement qui lui aussi a eu l’information selon quoi une taupe serait infiltrée dans l’Agence (l’information
émane d’un certain Ricki Tarr, qui était en opération à l’Est et qui depuis n’est plus réapparu à Londres). Il demande à Smiley de reprendre l’enquête, avec l’aide de Peter Guillam.
Pendant ce temps, deux autres agents du Circus – Percy Alleline et Bill Haydon – ont repris la main sur l’Agence. Ils prétendent avoir une taupe en Russie qui leur donne des informations en or
sur les services secrets russes. Leur opération, appelée Witchcraft, obtient l’aval du gouvernement (ainsi qu’un supplément de ressources). Grisés par ce que leur apporte Witchcraft, les deux
agents demande l’autorisation de contacter les services secrets américains pour organiser avec eux un échange: les informations de Witchcraft contre l’accès aux renseignements américains.
Un digne film d’espionnage. Même si la narration peut paraître un peu confuse, il suffit de suivre et de bien suivre pour remettre rapidement de l’ordre dans les gesticulations de Percy et de
Bill et dans les froids mouvements de Smiley. L’intrigue est vraiment filmé à l’ancienne: pas d’effets de manche, pas d’explosions ou de tuerie toutes les minutes, mais du bon renseignement en
bonne et due forme. On retrouve la lenteur caractéristique des films d’espionnage et cela fait plaisir. Les acteurs sont tous bons, avec une mention spéciale à Gary Oldman qui campe là un
personnage plutôt terne et dépassé mais qui va finalement se révéler un enquêteur hors-pair. On pourrait attendre un twist final, mais cela n’est pas le propos du film. Basé sur un livre de John
Le Carré et sur une histoire vraie, le film se conclut logiquement (presque trop logiquement pour certains visiblement) par l’arrestation de la taupe. Alors certes à l’image de son personnage
principal, le film peut sembler terne et un peu vieillot. Mais il est plus proche de ce qu’est le renseignement qu’un Jason Bourne qui court partout. Un bon film comme on en voit plus
malheureusement.
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