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Le Train Bleu de Tito en Serbie : sur les rails de la nostalgie de la Yougoslavie

Train bleu de Tito à la gare centrale de Belgrade

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Que diriez-vous d’un voyage dans le temps, dans le train bleu de Tito, un train touristique hors du commun, qui condense plus de trente ans d’histoire du communisme yougoslave à travers les pays d’ancienne Yougoslavie et notamment la Serbie?

train bleu de Tito au départ de Belgrade

En Serbie, partez à la découverte du train bleu de Tito  sur les rails de la nostalgie de la Yougoslavie, morte il y a plus de 20 ans… Un voyage original vous attend à bord de ce train privé créé non sans luxe et confort dans le style des années 50 ; un voyage durant lequel vous remonterez dans le temps jusqu’à l’époque de la Yougoslavie …


Voyage en Serbie sur les traces de Tito et de la Yougostalgie…

Le Train Bleu est le train que fit construire et qu’utilisa le Maréchal Tito pour tous ses déplacements en Yougoslavie et pour de nombreux rendez-vous diplomatiques majeurs… Aujourd’hui, un véritable Tito mania, cultivée par de nombreux nostalgiques de la Yougoslavie, de Tito et de sa vision du communisme, semble déferler sur les pays d’ancienne Yougoslavie et commence même à dépasser les frontières…  C’est pourquoi les Serbes ont eu l’idée en 2005 de sortir le Train bleu de Tito de son hangar poussiéreux et de le restaurer à l’identique, afin de permettre aux curieux de revivre un peu de cette époque dans un lieu insolite et riche en histoire…

Lors de son premier voyage, le Train bleu de Tito a parcouru un trajet allant de Belgrade à Belgrade et Vrnjacka Banja en Serbie Centrale, le 31 Décembre 2004. Le Titova tura (титова туа) sillonne maintenant la Serbie, la Bosnie, la Macédoine, la Croatie …

train bleu de tito sous un tunnel

Comment le train bleu de Tito ravive la Tito mania


Quand le Train bleu de Tito permet à la Serbie de gagner de l’argent…

Ne le cachons pas, si la Serbie a relancé ce train, c’est surtout pour gagner de l’argent au nom de cette yougonostalgie et attirer des touristes dans un pays où le tourisme n’est même pas encore émergeant malgré quelques progrès. Pour les touristes qui l’empruntent et parcourent les couloirs, les salons, les couchettes, les compartiments et les wagons privés, le train bleu offre un moment d’émotion, une forme d’immersion dans un monde révolu et aide à mieux comprendre et imaginer qui était Tito, les grands événements de sa vie, depuis sa période de militaire, résistant à l’occupation nazie, jusqu’à la mise en place de son autoritarisme politique « soucieux d’unionisme ». Vesna Vukasovic, employée de la compagnie ferroviaire de Belgrade, le confirme : l’essentiel des touristes viennent pour des « raisons nostalgiques ». Comment un dictateur peut-il autant fasciner?

tito
Tito dans les années 40

Bien qu’il fût dictateur et usât d’une main ferme pour éliminer le multipartisme et toute tentation d’élections libres, le Maréchal Jozip Broz Tito (Јосип Броз Тито) continue à bénéficier d’une grande sympathie et admiration dans la plupart des pays issus de l’ex-Yougoslavie. Militaire, stratège et homme politique, à l’intelligence vive, aux jugements et à la sagesse appréciés,  dirigeant de la République fédérative socialiste yougoslave de 1945 à 1980, à l’origine du mouvement des non alignés, Tito fut non seulement un garant du fédéralisme et fit le choix courageux pour la Yougoslavie (Југославија), en 1948, d’une voix alternative au communisme stalinien en s’opposant à Staline dès 1945, alors que ce dernier craignait son esprit indépendant et le risque de contagion dans les autres pays du bloc de l’Est. Tito avait pour habitude de résumer la Yougoslavie, état artificiellement constitué en 1918 par Pierre Ier de Serbie :  « La Yougoslavie a six républiques, cinq nations, quatre langues, trois religions, deux alphabets et un seul parti« .

L’unité également artificielle et illusoire ne résista pas à la mort du Maréchal.  En effet, sa disparition en 1980  (il fut inhumé en grandes pompes à Belgrade dans la maison des fleurs, Kuća Cveća) a très vite réactivé les tensions inter-ethniques et les revendications autonomistes déjà présentes et plus ou moins en sommeil dans les différentes régions, lesquelles régions à l’instar de la Slovénie ou de la Croatie n’étaient pas toujours satisfaites du modèle pourtant décentralisé au sein de la SFYR, qui était affaibli par des lourdeurs et des lenteurs administratives et rongé par des problèmes économiques profonds dans les années 80…

tito train serbie
Tito sortant du train bleu – photo radio cz.

Si aujourd’hui, sept pays ont émergé de l’explosion de la Yougoslavie et des guerres qui en découlèrent, force est de constater que la nostalgie de l’époque Yougoslave et de cette Yougoslavie titiste, reste très présente dans certains pays comme la Serbie, où les produits à son effigie, sont encore nombreux et ne sont pas uniquement vendus par mercantilisme…

Après la période noire du mythe de la « Grande Serbie », les ambitions et les desseins mégalomaniaques des Slobodan Milošević et consors, qui précipitèrent la déchéance et le démantèlement de la Yougoslavie,  Tito incarne une certaine fierté des valeurs de la Yougoslavie et en particulier de la Serbie. Ou du moins une impression de grandeur, ce qui confirme une forte idéalisation du titisme. Tito est même parfois érigé, de manière angélique et sans souci de la réalité historique de son pouvoir, en figure mythique, en symbole d’une « grande et splendide époque », d’une ère d’unité et donc d’apparente coexistence pacifique, où toutes les ethnies de la Yougoslavie vivaient ensemble et cultivaient l’amitié des peuples.

Pour certains y compris chez les jeunes, surtout en Serbie, Tito était à l’origine du bien-être des peuples de Yougoslavie. Les Yougoslaves avaient le sentiment de bien vivre, d’avoir tous un travail  et d’être plus « libres » que dans d’autres pays du bloc soviétique où il était inenvisageable de voyager vers l’Ouest.

Train bleu de Tito en Serbie

Le Train Bleu de Tito, symbole du communisme et train historique des Balkans

De même, le Train Bleu de Tito dont la construction fut ordonnée en 1947, constitue un symbole très important de cette ère communiste, dans la mesure où il fut un lieu de diplomatie majeur et vit passer dans ses wagons des chefs d’Etat et certains personnages historiques importants, tels Yasser Arafat, Brejnev, Nehru, Nasser, Brandt, Kadhafi, ou même François Mitterrand… Le Train bleu était un véritable train de rencontres.

Tito en pensa avec attention la plupart des décorations, des aménagements. D’ailleurs, les Yougoslaves étaient persuadés qu’il s’agissait du train le plus luxueux d’Europe, compte tenu de  ses moquettes, ses marqueteries et ses meubles, qui témoignaient de son goût du raffinement. Tito l’utilisa jusqu’à 1980  et parcourut pas moins de 400 000 km. A noter que ce voyage de 180 km environ dans le Train bleu de Tito est réservé aux voyageurs aisés, puisqu’il faut compter dans les 2500€ par personne!

tito train serbie
Salon du train bleu de Tito
train bleu tito serbie
Photo archive du train bleu de Tito
train tito serbie
Salle de réception des chefs d’état
train tito serbie
Bureau et téléphone dans le train bleu de Tito
train tito serbie
Couchette du train bleu de Tito
train tito serbie
Salle de bain du train bleu de Tito

Crédits photo :  news.bbc.co.uk

train tito cuisine
Cuisine du train bleu de Tito – photo : radio.cz

Vidéos sur Tito et le train bleu de Tito

https://youtube.com/watch?v=JCAL7z1vrz8

Pour aller plus loin :

Besoin d’aide pour préparer votre voyage en Serbie?

Des questions auxquelles n’ont pas répondu notre guide de voyage sur la Serbie ou les brochures officielles de l’office du tourismeLes voyageurs, expatriés et autochtones spécialistes de la Serbie vous répondent!

1 commentaire pour “Le Train Bleu de Tito en Serbie : sur les rails de la nostalgie de la Yougoslavie”

  1. Extrêmement intéressant ton article quand tu dis  » Les Yougoslaves avaient le sentiment de bien vivre, d’avoir tous un travail et d’être plus « libres » que dans d’autres pays du bloc soviétique où il était inenvisageable de voyager vers l’Ouest. » c’est exactement ce que j’ai retenu du discours du guide croate que nous avons rencontré lors de notre premier séjour en Croatie : aucune animosité à l’égard du passé et de l’ère Tito.

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