La Hongrie se caractérise par une région de steppes, assez uniques en Europe, que l’on appelle la Puszta, la Grande plaine, marquée notamment par la rivière Tisza. Idéale pour l’écotourisme et le tourisme rural, cette région est située à une centaine de km à peine de Budapest et peut faire l’objet d’une excursion depuis Budapest pour un ou plusieurs jours.
En dehors des steppes, des campagnes parsemées, de la rivière Tisza, l’un de ces points majeurs d’attraction est le parc national d’Hortobáagy. Pour beaucoup de touristes en vacances en Hongrie, la découverte de la Puszta commence par celle du parc national d’Hortobáagy où sont proposées des démonstrations du travail, de l’élevage et du folklore de la région..
Au nord de Puszta, la Grande Plaine hongroise
La partie nord de l’Alföld, la Grande Plaine de Hongrie, regroupe différentes régions qui, si elles on en commun de n’offrir aucun relief d’importance, sont, pourtant, hautes en couleurs.
La région de Haute-Tisza
Située en grande partie à la frontière de l’Ukraine, sur la rive droite de la Tisza alors que celle-ci remonte vers le nord et, côté ouest, par la Kraszna, l’une des trois rivières locales, cette région, est prodigue en surprises.
Elle est parsemée de petits villages pittoresques, de vergers aux fruits particulièrement savoureux, de réserves naturelles peuplées d’oiseaux et d’espèces animales protégées. Elle recèle aussi de vrais trésors architecturaux. À Csaroda, l’église réformée de style roman est demeurée pratiquement intacte, tout comme celle de Takos, construite en 1766, célèbre pour ses panneaux de bois peints et la simplicité des matériaux utilisés : le bois, l’osier et l’argile. À Turistvandi, c’est le moulin à eau construit au 18e S. sur pilotis qui crée la surprise et à Szatmarcseke, le cimetière, qui présente un alignement mystérieux de plusieurs centaines de stèles en forme de bateaux…Ailleurs c’est un campanile en bois richement décoré ou le vieux château fort de Kisvarda qui, chaque année, accueille le très couru festival des minorités hongroises vivant hors de Hongrie…
Le parc national Hortobáagy
Classé Patrimoine mondial, la Puszta hongroise est un immense territoire de 80 000 ha, et est en effet unique. Il donne toute sa signification au mot « puszta » qui veut aussi bien dire désertique, abandonné, que regroupement de fermes isolées, vaste plaine… A perte de vue, les maigres pâturages de terre saline, les marais et les étangs qui se ramifient en ruisseaux poissonneux servent de décor à une faune et une flore protégée.. Les cavaliers en costume traditionnel font des démonstrations de dressage et cavalcadent parmi les troupeaux de chevaux en liberté. Des races de bétail sont ici sauvegardées, le grand bœuf gris qui fait plutôt penser à l’aurochs, le mouton raczka qui était en voie de disparition, ainsi que des espèces d’oiseaux rares.
Au début des années 1600, en remerciement de leur aide dans sa guerre contre les Habsbourg, le prince de Transylvanie, Istvan Bocskai a distribué des terres à ces paysans. L’église fortifiée de Hajdunanas, l’iconostase de la cathédrale catholique grecque de Hajdurog, font partie des merveilles dont peut s’enorgueillir l’Association qui réunit 11 villes hajdu. Le centre de cure et de loisirs nautique de Hajduszboszlo est quant à lui réputé dans le monde entier. L’eau qui jaillit des profondeurs à 73° contient prés de 20 minéraux.
Debrecen est aussi une ville de loisirs. Dans les Bois Nagyerdo, les bains thermaux bénéficient d’une assistance médicale unique dans toute l’Europe et voisinent avec le parc zoologique, ainsi qu’une plage très appréciée. De nombreux festivals et animations ajoutent à l’éclat d’une cité dont le magnétisme dépasse les frontières.
Le Jaszag ; au coeur des traditions de la Puszta
La région de Jaszsag, à l’ouest de la Moyenne-Tisza est la partie de la Plaine du Nord qui se rapproche le plus près de Budapest. C’est, le territoire des iazyges, d’origine iranienne qui s’y installèrent au 13e S.. Jaszbereny, dont le musée évoque leurs traditions et où se trouve le fameux « cor de Lehel » du nom du chef de tribu magyare auquel il avait appartenu au 10e S., est une ville très appréciée des touristes. Outre ses bains thermaux et ses monuments historiques, son festival de musique et de danse folklorique attire de nombreux visiteurs. Les amateurs d’équitation qui sont toujours les bienvenus dans la Grande Plaine d Hongrie, ne manquent pas de visiter à Szenttamas le haras d’étalons que les pur-sang du comte Imre Almassy a rendu célèbre.
Les monticules coumans
Partie centrale, de la grande plaine, le Nagykunsag est la terre des Kun ou Coumans, nomades recueillis par le roi Bela IV au 13e S.. Convertis au christianisme, ils ont fondé leurs villes ici. Les monticules qui portent leur nom, sont de mystérieuses constructions humaines en forme de cônes cylindriques de 20 à 25 de diamètre et haut de 5 à 10m : tumulus ? lieux de sépulture ? leur secret évoque celui des menhirs préhistoriques.
Les régions du Nyirseg et de Nagyecsed
Sur la rive gauche de la Haute-Tisza, non loin de Sosto, dont la forêt de chênes centenaires abrite un établissement de bains avec lac et piscines thermales aux eaux chaudes, Nyiregyhaza apparaît comme le centre d’une contrée vouée à l’agriculture. Saccagée au moment des guerres contre les Mongols, la région a retrouvé son essor au 19e S., grâce à la mise en valeur des terres autrefois marécageuses. Les villages environnants, le plus souvent épargnés au moment de l’invasion turque sont restés fidèles aux traditions médiévales. Ils possèdent le charme de l’authenticité et sont autant d’étapes pour des randonnées en pleine nature – ici, l’équitation est reine- ou pour la découverte des richesses de la région. L’un des plus beaux exemples de style gothique hongrois est l’église réformée de Nyirbator, célèbre aussi pour l’autel de la Passion de l’église catholique, joyau merveilleusement ouvragé et daté de 1730. La grande iconostase de 15m de haut, pur chef-d’œuvre vénéré dans le monde entier, et l’image de la madone noire pleurant, bien que l’original ait été transporté à Vienne, attirent pèlerins et amateurs d’art du monde entier dans la splendide église grecque orthodoxe de Mariapocs. Pour un retour à la nature, rien ne semble plus indiqué que la visite du parc protégé du château de Tiszavasvari.
Hérité d’une histoire qui a vu se succéder la civilisation romaine, les invasions des nomades d’Europe centrale et d’Asie, l’occupation ottomane, la férule autrichienne des Habsbourg, les conséquences catastrophiques de deux guerres mondiales…défiant le temps, le patrimoine architectural se révèle d’une grande richesse et d’une étonnante diversité. Il est à l’image de cette contrée qui est aussi la patrie des minorités ethniques. Les traditions folkloriques des Slovaques, des Roumains, des Allemands, des Serbes, des Croates et des Tziganes, sont restées très vives : elles font partie de la vie quotidienne, s’enrichissent mutuellement, profitent aux créations artisanales et multiplient les saveurs de l’art culinaire…
Les rives de la Tisza
Si la région en aval du barrage de Kisköre paraît si souriante aujourd’hui, c’est peut-être parce qu’elle semble avoir définitivement triomphé des menaces du passé.
Non content de lui avoir infligé les caprices des crues ravageuses de la Tisza inondant terres et villes riveraines, le destin l’a placée sur le passage des Huns, des Mongols et des Turcs provoquant des guerres dévastatrices. Cependant, à côté et parfois même au sein des villes dont la plupart ont été reconstruites du temps des Habsbourg, la découverte de vieux villages et d’anciens quartiers nous plonge dans un lointain Moyen-Âge. Ainsi, Csongrád, au confluent de la Tisza et du Körös, en même temps qu’une vieille cité de pêcheurs et une station balnéaire réputée, est la seule localité de la Grande Plaine à avoir conservé sa structure médiévale à un
ensemble de ruelles et de bâtiments constituant « la ville intérieure ». c’est la même volonté de préserver le passé que l’on retrouve à « pusztaszer où un musée-village réunit tous les aspects des anciennes fermes et maisons typiques de la Grande Plaine. Cette ville a d’ailleurs une mission historique : son Parc Commémoratif National, vestiges datant du 9e S. à l’appui, que c’est à cet endroit que les tribus magyares se réunirent après la conquête de 896, pour définir les premières lois à l’origine du nouveau royaume. Peint par Ãrpád Feszty pour l’Exposition Universelle de l’année du millénaire, est exposé ici l’immense tableau panoramique long de 15 m, évoquant avec un réalisme saisissant, tel un long plan cinématographique, l’arrivée des conquérants.
Dans l’écrin des forêts qui l’abritent, Szeged la 4e ville de Hongrie brille des rayons du soleil – le plus fort taux d’ensoleillement du pays- et de tout l’éclat d’une vie culturelle intense. Complètement dévastée par la crue dramatique de 1879 elle a bénéficié de l’aide des grandes nations pour une restauration dont la réussite peut être qualifiée de grandiose. Son immense cathédrale votive de style néo-roman, sert de décor somptueux au festival d’été qui réunit jusqu’à 6 000 personnes sur son parvis. Premier miracle engendré par sa construction, la découverte sur le lieu de ses fondations de la Tour Saint Démétrius dont l’origine remonte aux 12e S. La Synagogue est considérée comme l’une des plus belles du pays, tout comme l’église serbe orthodoxe construite avant 1778 en style baroque et dont la magnifique iconostase fait référence en Hongrie.
Les deux bâtiments de l’Hôtel de ville, reliés par un délicat « Pont des soupirs », et agrandi par le maître de l’Art nouveau Ã-dön Lechner a survécu aux inondations. Préservée aussi, l’église de la Ville basse achevée en 1503 est un exemple de pur style gothique sur les fondations d’un sanctuaire roman datant des Ãrpád.
La « ville des palais » est aussi un lieu de vacances à l’atmosphère méditerranéenne avec des parcs, des plages, des piscines pour offrir aux touristes une douceur de vivre propre à la région.
La Vallée du Maros et des Körös
Ces rivières et leurs innombrables bras morts dessinent la physionomie de cette région qui alterne forêts de crue et étendues de plaines caractéristiques de la Puszta. Ici s’offre un vrai bain de nature et de bien-être à ses visiteurs, que ceux-ci soient humains ou qu’ils appartiennent aux espèces animales les plus variées. Les daims, les sangliers, les lièvres, les renards…sont les hôtes privilégiés de la Réserve Naturelle de Makó-Landor. La réserve de Dévaványa est la préférée des outardes qui voisinent avec d’innombrables espèces d’oiseaux. Le Parc national Koros-Maros semble, entre autres, très apprécié de la loutre, particulièrement protégée en Europe. Près de Szabadkigyós, une faune abondante profite d’un décor naturel et sauvage dont la beauté est encore rehaussée par le fastueux château Wenkheim tout proche.
La Grande Plaine séduit les passionnés d’art et de traditions. Elle est aussi comme un paradis pour les amoureux de la nature – à preuve le Jardin Botanique de Szarvas, l’un des plus grands qui soient, – et une aubaine pour les amateurs de sensations fortes, nautiques, équestres et – pourquoi pas ?- gastronomiques. Les fameux bandits de grands chemins de la puszta n’avaient -ils pas choisi pour refuge, la csárda de Kondoros, cette accorte auberge du 18e S., qui vous accueille, aujourd’hui, en tout bien tout honneur?
Le Kiskunsag, »la petite Coumanie »
Entre le bassin du Danube et celui de la Tisza, la nature s’offre en grand spectacle. Lacs et prés salés, forêts humides, pâturages parcourus par des troupeaux de chevaux et de bœufs à demi sauvages, dunes désertiques soumises au caprice du vent…ces éléments composent un décor où les vedettes sont la faune et la flore. Des espèces uniques en Europe centrale ont élu domicile ici, les outardes, le héron des prairies, le pluvier mais aussi des reptiles…
A l’image des colonies d’oiseaux migrateurs qui viennent faire une halte dans cette partie particulièrement préservée de la Hongrie, les touristes apprécient les étapes dans d’anciennes et typiques csárdas pour participer à des activités en pleine nature : chasse, pêche, promenades en attelage ou stages d’équitation stimulés par le spectacle des exploits équestres de cavaliers acrobates dont l’école de Kiskunmajsa donne l’un des meilleurs exemples.
Les villes rivalisent de séduction. Le plus souvent pourvues de grandes piscines voisinant des stations thermales, elles renferment des trésors d’architecture. L’Hôtel de ville de Kiskunfélegyháza, centre économique et culturel de la région, est l’un des plus beaux monuments Art Nouveau, ou « Sécession » de Hongrie. À Kecskemét, surnommée « la capitale de la Puszta », et, selon un des lieder de Brahms, « la plus jolie petite ville du monde », se mêle le parfum des abricotiers à la beauté d’un florissant patrimoine. l’Hõtel de ville, et le « Palais Paré », bâtiments construits dans ce même style, sont des chefs-d’œuvre, l’un de l’architecte E-dön Lechner, l’autre de son élève Géza Márkus. La grande place de cette cité est un vrai jardin qu’entourent de remarquables églises de toutes confessions et sur lequel donne ce même Hôtel de ville. dont le carillon est connu pour être l’œuvre du célèbre compositeur né ici, Zoltán Kodály.
Les traditions artisanales sont ici magnifiquement représentées à l’intérieur du Musée d’Artisanat folklorique hongrois : sculpture sur bois, poterie, tissage et création de ces merveilles qui sont la spécialité du « pays de la dentelle », nom donné à la ville de Kiskunhalas. Nappes, napperons, vêtements entièrement faits à la main rivalisent avec les dentelles de Bruxelles où elles ont même remporté le grand prix, lors de l’Exposition universelle.
Non loin du grand lac Vadkerti et de ses plages, Kiskörös peut s’enorgueillir d’abriter la maison natale de Sándor Petofi, le poète révolutionnaire le plus admiré en Hongrie et Bugac d’être au coeur de l’un des plus beaux sites naturels de Hongrie.
Le Lac Tisza
Au sud de la Grande Plaine de la Puszta
Le bassin méridional du Danube hongrois
La présence d’un riche patrimoine culturel y contribue.
A Kalocsa, l’actuelle et très belle basilique baroque que l’on peut admirer a été édifiée sur l’emplacement de celle que fit construire Saint Etienne, roi fondateur de l’Etat hongrois : les fouilles ont permis de doter la « Maison des Trésors » du palais archiépiscopal de quantité d’objets liturgiques précieux et vieux de plus de 8 siècles, ajoutant au prestige d’une bibliothèque particulièrement riche en manuscrits et incunables des plus rares.L’art folklorique revêt ici ses plus belles couleurs sur les costumes des danseurs, sur les murs et aussi sur les meubles qui sont aussi réputés dans le monde que l’or rouge de la région, le paprika. C’est lui qui donne son accent à la cuisine hongroise.. Le mobilier peint fait l’objet d’une exposition très appréciée à Harta, dans la Maison des Traditions Allemandes.
Baja ville typique des rives du Danube, proche des forêts de crue du Parc national de Duna-Drava, est connue pour sa célèbre soupe de poisson, « halászlé ». Cette délicieuse spécialité donne lieu à des concours pour sa préparation dans de gros chaudrons qui bouillonnent en plein air au-dessus d’un feu de bois : un spectacle des plus savoureux, propre à vous mettre l’eau à la bouche !