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« Transborders » ou transfrontieres… comme ces trains de nuit…

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Je racontais hier ma mésaventure dans le milieu « artistico-chic-nouveau riche » de Chiang Mai et la petite claque prise lorsque j’étais « évincée » de leur clan pour cause de relation avec un vulgaire « karadjakarn », fonctionnaire du roi en tant que militaire que les humbles affublent de titres tels Phou Phan, Phou amnouaykan, Phaw Haw, Phan Tho…Dans la société thaïe il y a toujours des supérieurs aux supérieurs et des inferieurs aux inferieurs !

En ce qui me concerne, je pense que c’est plutôt un enrichissement d’être « transfrontières ». Et je pense l’être définitivement. Par choix ou par hasard ?  Par goût ou par curiosité ? Tout cela sûrement. Je ne suis pas caméléon, mais venue d’un milieu modeste j’ai eu la chance de vivre une vie vraiment « transfrontière »

Lorsque Tun Musa Hitam, ex Vice-Premier ministre de Malaisie, mais « ministre des industries primaires » à l’époque, me recevait chez lui à K L (Florence raconte dans « THEATRE D’OMBRES »), non seulement il ouvrait les portes des mille et une nuits à la modeste voyageuse que j’étais mais il a alors la sublime intelligence des grands, de me faire passer pour la nièce de Fourcade (alors ministre des finances de Giscard d’Estaing) Ben voyons !  La routarde auréolée des
connections élyséennes ! Lorsque je quittais la capitale malaise c’était pour vivre parmi les plus pauvres pécheurs chinois de Battu Férringhi. Des années plus tard, lorsque Jullian propose à la provinciale que je suis de l’accompagner à une Garden Party à l’Elysée, à l’heure mitterandienne, « je n’ai rien à me mettre ! », mais j’y vais en robe de gitane hippie.

J’ai plus tard rencontré des comédiens,… pas ceux que j’ai préféré… Trop egocentriques, mais j’ai admiré leur talent. Les sublimes grands sont parfois les plus simples. J’ai des souvenirs à mourir de rire avec l’écrivain Antoine Blondin (« Un singe en hiver » entre autre) jouant au torero dans les rues de Paris après un diner bien arrosé (bon il carburait au pastis) chez lui dans le 6e. Ou avec Michel de Grèce racontant les frasques du comte de P… avec Mme F….. sa femme de ménage-compagne. Mme F….. avec ses bigoudis et sa petite boite à pilules nous invitant, avec Monseigneur au Ritz, pour des déjeuners épiques. Il était vraiment « transborders » l’heritier des rois !

Donc « transboarder » je suis et le reste parce que le savoir, l’intelligence la bonté, la connerie… ont été distribués avec quasiment la même proportion à tous. Le problème c’est « ce qu’on en fait ».

Il y a une dizaine d’années, je rencontrais par le plus grand des hasards Jean B.., un des fils naturels de l’empereur Bao Daï. (Eh oui empereur du Vietnam sud).Nous étions voisins de table dans un petit resto. Il est venu vers moi. Nous avons bavardé et nous sommes revus plus tard… je n’écrivais pas encore de romans à l’époque. Il m’a dit «  vous devriez écrire un roman qui s’intitulerait « FRONTIERES. Ca n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd… et mon second roman s’intitule bien « LA OU S’ARRETENT LES FRONTIERES »

Je n’ai jamais accepté, contrairement aux thaïlandais, la fatalité d’être née dans un milieu et d’y rester… mais au fait n’est-ce pas plutôt ce que les élites thaïes souhaitent : que chacun reste à sa place, les riches à Bangkok, et les buffles dans leurs rizières ? De cette scission est née une nouvelle classe et celle-là, celle des nouveaux riches fils ou filles à papa n’ont que l’obsession de dépenser un argent qu’ils n’ont pas gagné, et pensent que tout leur est dû (voir les derniers évènements survenus à Bangkok où les « fils et filles de » peuvent transgresser la loi). C’est la seule classe pour laquelle je n’ai pas vraiment l’envie de franchir la frontière… et ils sont partout autour de moi ici à Nimman.

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Qui est l’auteur?

michele jullian maleeJe m’appelle Michèle Jullian. J’aime les voyages, la photographie, l’écriture.

Voyager ce n’est pas seulement prendre l’avion ou parcourir la planète, c’est aussi voyager dans les livres, les deux étant l’idéal. Chaque voyage comporte sa part de découvertes et de déconvenues, lesquelles deviennent expériences, à partager ou pas. Voyager est une aventure de chaque instant. Mes repères sont en France et en Thaïlande où je réside « on and off ». J’ai écrit un roman « théâtre d’ombres » qui a pour décor la Malaisie et la Thaïlande …

Découvrez le blog de Michèle, une femme à la croisée des cultures …

Michèle Jullian

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