Visiter Nantes en marchant le nez en l’air… Quelle drôle d’idée… Si vous faîtes du tourisme dans les pays de Loire en Loire Atlantique, vous découvrirez à la fois une ville en pleine mutation, qui peut se faire malicieuse et même folklorique au détours d’une rue, d’un toit, d’un mur…
Visiter Nantes: découverte d’une ville pleine de fantaisie
Visiter Nantes autrement? Quand je vivais à Nantes, j’aimais traîner dans le vieux quartier du Bouffay. A l’époque, il y avait encore des halles en fer forgé du XIXème siècle qui avaient été repeintes en bleu tendre à l’occasion du tournage d’Une Chambre en ville de Jacques DEMY en 1982. Le quartier médiéval du Bouffay, est une « commune libre » qui possède sa propre mairie et sa vigne – un peu tristounette en ce début d’août ! Elle a été (re)créée en 1974 sur le modèle de la commune libre de Montmartre et sa devise est « Humour, Bonté, Gaieté ». Il existe même un journal du Bouffay. A vrai dire c’est plutôt folklorique, disons que ce n’est pas une véritable subdivision administrative du département. C’est une association loi 1901 dont le but est de préserver le patrimoine architectural et culturel du quartier. Il en existe une centaine de la sorte en France, dont évidemment la Commune de Montmartre, créée en 1921, ou la République des
Canuts à Lyon. Il y en a une autre aussi à Nantes : la commune libre de Saint Joseph de Porterie.
Comme à Venise il faut marcher le nez en l’air. Ainsi on découvre dans une niche votive un petit personnage malicieux quand on s’attendrait à y trouver une statue de vierge ou de saint !
A côté, rue de l’Emery, en haut d’un arbre est suspendu une sorte de nid géant fait d’osier entrecroisé qui ressemble au nid du Marsupilami. On peut y grimper et observer le quartier d’un nouveau point de vue. C’est le principe de ces plateformes, créées par les étudiants de l’école d’architecture de Nantes, installées à différents endroits de la ville. Celui-ci s’intitule « Bolduq ».
Et partout au dessus des rues ces fanions fantaisistes qui sont sensés être une représentation graphique décalée des visions que les habitants de Nantes interrogés par Quentin FAUCOMPRE et Olivier TEXIER ont de leur ville.
Le Passage Pommeraye ; un squat militant
Agnès VARDA y a reproduit un squat dans une démarche militante qui vise à dénoncer le fait qu’il y ait tant d’immeubles vides quand les sans-logis ou mal logés sont si nombreux en France. Au mur, des articles de journaux relatant des histoires d’expulsions et des manifestations du DAL. Ce sont des pièces à hauts plafonds avec des moulures en plâtre d’où sortent des fils électriques, des cheminées surmontées de grands miroirs dorés brisés, du parquet. Les murs sont couverts de graffitis et les rares meubles, de récupération, symbolisent le minimum vital : un matelas, un poêle, un caddie dans lequel un four à micro-ondes réchauffe indéfiniment un faux cassoulet ! La télévision encastrée dans le matelas diffuse des témoignages de squatteurs. L’installation s’intitule « La Chambre occupée ».
Nantes se voit bouleversée par de nombreux chantiers de construction et de reconstruction. Mais ce quartier, un des plus anciens, mémoire de la ville, va être sauvegardé. C’est comme si un morceau des immeubles de la place s’était détaché et observait par ses fenêtres l’avenir de la ville.
Pour en savoir plus et mieux visiter Nantes :