Visiter la Pologne en voiture : suggestion d’itinéraire de Wroclaw aux Carpates

Bien sûr, en Pologne, il ne faut pas manquer Varsovie ou Cracovie. Mais ce pays injustement méconnu, révèle beaucoup plus de richesses. Partons à l’aventure sur ses routes! Car visiter la Pologne en voiture est probablement la meilleure façon d’explorer les beautés de ce pays en toute liberté…

Je vous propose ici un itinéraire en Pologne en voiture, qui vous emmènera au sud, de Wroclaw aux Carpates. Il est possible de le parcourir en voiture en une semaine, sans trop se presser . Un peu plus de temps vous sera nécessaire, si vous choisissez les transports en commun.

Fans d’architecture, n’attendez plus pour parcourir le Sud de la Pologne : vous découvrirez de merveilleux châteaux, des petites villes baroques ou renaissance… A tel point qu’à plusieurs reprises, vous pourrez vous croire en Italie. Cerise sur le gâteau, vous y trouverez également des églises en bois simples, humbles, et qui n’en sont pas moins belles.

Les amoureux de nature seront tout aussi comblés : depuis les collines harmonieuses des Sudètes jusqu’aux grands espaces des Carpates, en passant par la curiosité géologique du Jura polonais.

Wroclaw, la Venise du Nord

En arrivant de l’Ouest, vous découvrirez une ville importante : Wroclaw. Passez-y au moins une nuit. Sa place centrale, le Rynek (c’est comme cela que s’appellent toutes les places du marché en Pologne), est d’une forme particulière, comme celle de Cracovie. On y trouve l’hôtel de ville, dans un gothique flamboyant – surtout la nuit. Elle est cernée de façades magnifiques.

 

Wroclaw dispute à Bruges le titre de Venise du Nord. En effet, l’Oder et ses affluents y ont créé plusieurs îles, et la ville compte plus de 100 ponts. Il fait bon y flâner le soir, quand la circulation automobile s’y fait rare.

 

Dans un autre style, j’ai bien aimé ces statues, découvertes par hasard dans le sud de la ville. Bien sûr, on peut y trouver une allusion à la grisaille des années de dictature, mais j’aime à y voir aussi la malice et la résilience de ce qu’on appelle le « petit » peuple.

 

Cap au sud de la Pologne : vers les Sudètes

Les Sudètes, ces montagnes qui s’étendent à cheval sur la Pologne et la République tchèque, sont peu élevés. Ils culminent à 1600 mètres. Ils sont connus pour leur histoire malheureuse : historiquement peuplée d’allemands, la région fut rattachée à la Tchécoslovaquie à la chute de l’Empire Austro-Hongrois, puis annexée par Hitler en 1938. Et à la libération, en 1945, trois millions d’allemands des Sudètes seront expulsés par le gouvernement tchécoslovaque…

On comprend que cette région ait été si disputée: elle évoque un peu notre Jura avec ses forêts, ses douces collines, ses petits villages avec clochers à bulbe (ici, près de Kletno).

 

Nous effectuons un petit arrêt à Klodzko, une petite ville dominée par une forteresse. Lors de notre passage, la forteresse abritait une exposition sur l’histoire militaire de la Pologne. Les traductions en anglais étaient un peu succinctes ; néanmoins, l’émotion était au rendez-vous, car l’histoire tourmentée de la Pologne ne peut laisser personne indifférent. Le décor de la forteresse renforce l’imagination.

 

Klodzko est un peu escarpée, comme on peut le voir sur cette photo de l’hôtel de ville.

 

Une petite balade dans les Sudètes, et le hasard nous offre une rencontre avec ces ruches naïves. J’ai toujours eu un faible pour cet art populaire. Si vous aussi vous aimez, jetez-un œil sur les ruches slovènes, une petite merveille : 

 

En quittant les Sudètes, nous nous arrêtons à Paczkow, une petite ville sympathique avec son rynek, son kiosque qui vend de tout… et qui a conservé de beaux remparts, ainsi que des maisons élégantes.

 

Dans le parc national d’Ojcow, le Jura polonais

Justement, en parlant de Jura… j’avoue que je ne savais pas du tout qu’il existait un Jura polonais, ce fut une découverte. Le parc d’Ojcow se situe à quelques 15 km au nord de Cracovie, ville à ne pas manquer bien évidemment. Vous en saurez plus en consultant ces pages

Les formes karstiques du Jura polonais sont multiples : on y voit de nombreuses colonnes, des falaises, des ravins. Il est possible de faire une courte randonnée dans le parc ou pour les plus rétifs à la marche, d’emprunter une calèche. Le parc ne mesure que 20 kilomètres carrés, mais il est étonnamment varié.

 

Le parc d’Ojcow ne se contente pas d’arborer des formes naturelles étonnantes, il contient également des châteaux.

 

Le château de Pieskowa Skala, de style Renaissance, se visite.

 

Nous prenons la route 79 qui part de Cracovie vers le Nord-Est. L’occasion de contempler des paysages paisibles, aux cultures soignées.

 

Si vous voyagez en été, peut-être rencontrerez vous aussi  des meules de foin à l’ancienne.

 

L’élégant château de Baranow Sandomierski se situe à quelques kilomètres de la route 79.

 

 

Un peu plus loin, nous arrivons à Sandomierz. Une ville magnifique, extrêmement bien conservée, avec des bâtiments de différentes époques qui vont du Moyen-âge à la renaissance en passant par le gothique. On la surnomme « la petite Rome ». La ville possède une tour où il est possible de monter pour apprécier la vue sur les toits.

 

La nuit, le Rynek prend des allures magiques.

 

Au regard de sa petite taille (25 000 habitants), Sandomierz possède également une attraction irrésistible : son immense marché, probablement un des plus grands de Pologne. Je me suis levé tôt pour y flâner tranquillement et faire des photos.

 

 Sanok et les Carpates

Nous nous dirigeons maintenant vers les Carpates, immense chaîne de montagnes qui s’étend depuis la Pologne jusqu’à la Roumanie, traversant au passage l’Ukraine, et débordant sur la Slovaquie.

Avant de quitter la civilisation pour les grands espaces, un petit arrêt à Lancut s’impose. Bon, Lancut, ça ne s’écrit pas tout à fait comme ça, mais mon clavier ignore l’alphabet polonais. La ville peut s’enorgueillir de posséder un palais étonnant, délire d’architecture que je ne saurais classifier.

 

Nous allons poser nos valises pour 3 jours à Sanok. Je n’avais pas prévu d’y rester au départ, mais cette petite ville paisible et sympathique, est au centre d’une région très riche.

Tout d’abord, le circuit des églises en bois vous réserve de belles surprises, et peut facilement occuper une journée.

 

 

Sanok possède également un musée populaire en plein air, où sont rassemblées des dizaines de maisons  rurales d’autrefois. Pour ceux qui aiment, c’est un MUST, certainement un des plus beaux que j’ai eu l’occasion de parcourir.

 

Une autre église en bois dans le musée en plein air de Sanok. Celle-ci m’a immédiatement fait penser à un escargot…

 

Et puis Sanok est une des régions où l’on peut observer de nombreuses cigognes !

 

Last but not least : depuis Sanok, il est facile d’explorer les Carpates. A vous les randonnées et le souffle des grands espaces… 

 

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Voyager en Pologne en voiture et en pratique

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Pas de problème pour se loger, même au mois d’août. Nous n’avions rien réservé d’avance. Le seul point délicat fut le parc d’Ocjow, où à notre arrivée (un début de week-end) il ne restait plus qu’un sombre dortoir… Heureusement nous avions emporté tente et duvets, nous avons dormi dans le camping.

Il est vraiment intéressant de venir de France avec sa propre  voiture,  vous pouvez rester un peu plus dans les endroits qui vous font envie. Vous l’aurez compris : j’ai eu un coup de cœur pour Sanok, vous trouverez certainement le vôtre !

Rouler en voiture en Pologne ne présente aucune difficulté. Y aller avec sa propre voiture depuis la France est facile, avec par exemple un arrêt en Allemagne à l’aller et un arrêt en Autriche au retour. Pour la conduite, vous trouverez les conseils précis et précieux de Katarzyna sur IDEOZ.

Dans les grandes villes comme Wroclaw, vous trouverez des parkings gardés où mettre à l’abri votre véhicule.

Nous avons toujours été très bien accueillis, malgré la barrière de la langue. A la campagne, peu de personnes parlent anglais : ciblez les jeunes, ils seront toujours prêts à vous aider. Nous avons aussi pu nous débrouiller avec un peu d’allemand. Mention spéciale à Nadia, qui s’est mise en quatre pour nous trouver la gardienne d’une église en bois, afin de nous permettre d’en admirer les peintures naïves. Comme partout, savoir dire bonjour et merci dans la langue du pays est la moindre des politesses !

D’une manière générale, le coût d’un séjour itinérant en Pologne est moins élevé qu’en France : à confort comparable, l’hébergement est moins cher, et on peut aussi se nourrir à des prix très corrects. Sans compter la bière… à ce propos, connaissez-vous le dernier mot de mon dictionnaire personnel : Żywiec. Nom d’une ville polonaise, et surtout marque de bière très répandue et néanmoins goûteuse !