Le voyage en Inde se poursuit à Jodhpur et dans le désert du Thar notamment à Bîkaner où l’on découvre à la fois les restes de l’époque des maharadjas et du colonialisme.
Mon appareil photo a tenté « d’attraper » des paons en liberté dans le désert autour de Jodhpur… (ils couraient moins vite que les gazelles !) Dans le palace Laxmi Niwas de Bîkaner, ils courent en liberté sur un gazon vert émeraude au milieu du désert du Thar, mieux, ils me réveillent le matin de leurs cris solennels. Le paon est le symbole de l’Inde. Le mâle, pas la femelle.
Après les maharadjas, ou les rois, – regard furtif de l’autre côté de la mer d’Andaman – ce sont maintenant les gros businessmen qui ont pris la relève : Tata, Lakshmi Mittal, Mukesh Anbami, Azim Premji et d’autres : les hommes les plus riches de l’Inde et sans doute du monde. Quelle différence avec les maharadjas d’avant ? Les premiers héritaient…. Les seconds héritent aussi. Quand les fils ne valent pas les pères, c’est la catastrophe. Ajoutez à cela le système des castes… et on est dans une société qui a du mal à évoluer, mais qui avance par à-coups. L’Inde est quand même une démocratie et elle se posait dernièrement la question de savoir si l’armée allait tirer sur les maoïstes extrémistes de je ne sais plus quel état, auteurs attentats ici et là. Partout la sécurité est stricte. A Agra on ne laissait entrer les voitures sur le parking de l’hôtel qu’après avoir examiné leur dessous, puis fouille des sacs avant le passage dans le hall de réception.
De cette époque des maharadjas et du colonialisme, subsistent encore ces palais souvent « dessinés » par des architectes anglais, dont ce « Laxmi Niwas Palace » où je réside actuellement, à Bîkaner, dans le désert du Thar. Au milieu des trophées de chasses des derniers maharadjas et de leurs amis : le roi Georges V, Clemenceau lui-même, Nehru, le vice-roi des Indes et sa lady Mountbatten…. Ambiance unique de princes Rajput. Et ces mots du « Guide du Routard » – emporté à la va vite, parce que moins lourd que le « Lonely Planet » – « Endroit assez classieux ! ». Du routard craché ! C’est comme si des Indiens qualifiaient Versailles de « classieux » en supposant qu’on y reçoive des hôtes payants. Il y a de quoi rire ! Alors que je ne trouve pas les mots pour décrire la beauté architecturale, noble et mystérieuse de ce palais, pour décrire les sculptures qui ornent les centaines de balcons et de moucharabiés, les cours de marbre et les colonnes de grès rouge ! Tout est ombre et lumières. Fantaisie orientale conçue par Sir Swinton Jacob pour le Maharaja Ganga Singh il y a 90 ans. « Manque de chaleur » ont ajouté les babas du « routard » pour aggraver leur cas. Comme si les descendants du Maharadja Ganga (joli nom), allaient leur sauter au cou. Ce côté sympathique des indiens des petites guest-houses est « sympa », pour reprendre un de leur terme, mais purement commercial. Faut pas rêver ! Mais ici ! S’ils ont débarqué en tongs et short, il ne fallait pas qu’ils s’attendent à être reçus avec des courbettes. Pas le genre de la maison. Pardon du Palais ! Mais en revanche : courtoisie extrême, service parfait, et même un technicien pour s’occuper de mon ordinateur, sans parler d’une ribambelle de « serviteurs » plus beaux que les maharadjas, en turban de couleur vive, dont un pan de mousseline flotte légèrement dans l’air, soulevé par la force des pales des ventilateurs.
Et seule au bar…
visages du désert
et de la ville…
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