Un voyage en Mongolie, sur les traces de Gengis Khan c’est la promesse de l’évasion, de l’aventure, de la découverte d’une monde hors du commun… De la capitale Ulaanbaator aux vastes steppes mongoles parsemées de yourtes et de quelque cavalier mystérieux… Suivez Jean Marie et Régine pour trente jours au pays de Gengis Khan le conquérant mongol!
Un voyage de trente jours au pays de Gengis Khan…ça se prépare !Et ce n’est aussi facile que cela parait; même en passant par une agence Mongole ayant une antenne à Paris. Ce n’est pas le trajet sur place qui pose problème : il a été façonné à notre demande, donc sur mesure, par le représentant de Nomad Planet, un Mongol pure souche (Munkhe)…
Préparer le voyage en Mongolie
Nous sommes comme les trois mousquetaires (comme eux, nous sommes quatre…) !
Ce n’est pas le trajet sur place qui pose problème : il a été façonné à notre demande, donc sur mesure, par le représentant de Nomad Planet, un Mongol pure souche (Munkhe), parlant fort bien le français (et pour cause : il est marié à une française et travaille dans notre pays) et que nous avons pu rencontrer autant de fois que cela a été nécessaire (www.nomad-planet.com).
C’est aller en Mongolie qui est difficile, et même d’en revenir !
Trois solutions (pour autant que l’on ne prenne pas le transsibérien de Pékin ou de Moscou) :
Un vol Paris Moscou et Moscou Ulaanbaatar par l’Aeroflot; ou bien un vol Paris Pékin, Pékin Ulaanbaatar (très pratique à l’aller car pratiquement pas d’attente à Pékin, mais 10 heures de vagabondage dans l’aéroport de Pékin au retour !); ou, enfin, solution que nous avons retenue, un vol Paris Berlin par Air France puis Berlin Ulaanbaatar par la Miat.
Nous retenons cette solution car nous souhaitons, Régine et moi, faire une escale de quelques jours à Berlin…Il est entendu que nos amis nous rejoindront à Berlin le 15 juillet en fin de matinée.
Mais là commencent les difficultés avec le vol retour !
Il semble que nous nous heurtons très vite à des problèmes de réservation (alors que nous sommes très largement en avance !).
Les billets semblent trustés par des agences ou des individus qui bloquent ainsi le système (impossible de réserver par le net et l’email de la Miat est aux abonnés absents…), un peu à la façon de ces individus malpolis qui placent le soir leurs serviettes de plage sur les transats, de façon à les trouver libres le lendemain matin…
Bref, notre Munkhe se démène comme il peut, s’il obtient des billets allers sans problème pour le retour, c’est une autre paire de manches !
Nous souhaitons rentrer à Paris le 6 août : pas de billets, puis le 12, là, nous avons des billets, nous virons même les fonds à un intermédiaire qui nous a adressé une facture, mais une fois les fonds transférés, patatras, tout s’écroule ! Il n’ y a plus de place…Bref, nous sommes à deux doigts de renoncer à notre voyage (nous sommes au mois de mai) pour choisir une autre destination quand une éclaircie, on ne sait trop pourquoi, ni comment, se fait jour (si je puis dire !)…Nous avons des billets retour pour le 14 août.
A noter, en passant, que le 14 est l’ultime date possible, car les visas touristiques ne sont accordés que pour une durée de 30 jours…
Bref, nous avons enfin nos billets d’avion, nous avons crayonné nos cartes routières, nous avons nos visas, nous sommes prêts…
Pour aller plus loin sur la Mongolie:
Découvrir la Mongolie
Un pays enclavé, coincé entre la Russie aimée, (si! si!), et la Chine (détestée !).
En bref, en 1912, les nationalistes Mongols chassent les Chinois et par le traité de Khiagt signé entre la Chine, la Russie et la Mongolie, la Mongolie devient une région autonome de la Chine. Le 28 novembre 1924, la Mongolie proclame son indépendance et n’a jamais fait partie du bloc soviétique contrairement à ce que beaucoup d’Occidentaux croient…(y compris moi !) même si elle a suivie de très près la ligne politique de l’URSS. Dans les années 90, la Mongolie devient une démocratie.
Superficie : trois fois la France, avec une population globale de 2,7 millions d’habitants…il y a à peu près 1 million d’habitants dans la capitale et 1 million de nomades.
Altitude moyenne : 1580 mètres, il fait donc toujours frais, et même froid, le soir au coucher du soleil.
Religions : bouddhisme tendance Tibet, mâtiné de chamanisme (80% de la population); islam (les Kazakhs, 4% de la population).
Niveau de vie : 1/3 des Mongols vit avec moins de 1,30 euros par jour. Cependant, le pays se développe rapidement (croissance de 8% en 2006) mais d’une manière très inégalitaire.
Classes sociales les plus corrompues : politiciens, médecins, enseignants.
Salaire mensuel moyen : 62 euros.
Monnaie : le tögrög. 1.000 T valent 0,55 euros, cours du 17 juillet 2008.
L’industrie minière est en pleine expansion (cuivre, or, uranium, charbon) dopée par des capitaux étrangers (russes, chinois et japonais présentement, canadiens et américains à l’affût…ce n’est pas pour rien que les Mongols sont présents en Irak par le biais de 140 soldats…).
L’élevage (peut être 30 millions de têtes de bétail !) fournit cuir, laine (cachemire) et viande à l’exportation.
L’industrie locale est pratiquement inexistante (le marché intérieur est petit et à faible pouvoir d’achat : tous les produits manufacturés proviennent soit de Chine soit de Russie).
L’aide étrangère est importante, faisant de la Mongolie un des pays les plus assistés au monde. 3.500 associations humanitaires font de la Mongolie le pays où l’on compte le plus d’ONG par habitant.
Catastrophes naturelles : elles n’ont pas épargné la Mongolie : hivers 1999 et 2000 extrêmement durs, sécheresse des printemps 2001 et 2002…Plus de 11.000.000 d’animaux d’élevage morts de faim ou de froid, soit 1/3 du cheptel…
Espérance de vie : 66 ans.
Au classement mondial du bonheur (!) la Mongolie se place au 59° rang, avant la France 62°…Classement établi par un psychosociologue de l’université de Leicester- Grande Bretagne-, c’est dire comme c’est sérieux…
En savoir plus sur la Mongolie…
Premiers pas en Mongolie
Mardi 15/07 2008. Berlin Ulaanbaatar.
Régine et moi sommes partis de Paris le samedi 12 juillet, histoire de nous balader quelques jours à Berlin, ville que nous ne connaissions pas encore.
Nos amis, Marie et Jean (voyages en Iran et en Chine…), doivent nous rejoindre sur le tarmac de l’aéroport de Berlin ce 15 août.
Nous ferons le trajet Berlin Ulaanbaatar par la MIAT (Mongol Irgenii Agaaryn Teever…), la Cie nationale Mongole.
La MIAT.
Une compagnie tout à fait fiable (avion neuf, Airbus) : peu de destinations hors frontières (Pékin, Moscou, Berlin, Séoul et le Japon).
Notre vol aller, tout simple : Berlin Ulaanbaatar direct.
Le vol retour est un peu plus compliqué : Ulaanbaatar Moscou, Moscou Berlin. Très peu d’attente à Moscou (juste histoire de faire un plein de kérosène).
Des hôtesses superbes, avec un très bel uniforme (au moins à l’aller, car j’ai l’impression que le retour Ulaanbaatar Moscou Moscou Berlin ne fait pas l’objet sur ce plan d’un soin aussi attentif !).
Rien à dire de spécial pour ce vol, sauf que nous mangeons tout le temps…que le coucher de soleil est splendide…que les nuages paraissent sales car ils se teintent des couleurs de la nuit…
Arrivée à Ulaanbaatar le mercredi matin, tôt, 6 heures de décalage horaire…
Mercredi 16/07/2008. Ulaanbaatar.
Passage du contrôle de police et de la douane sans aucun problème.
Nous sommes attendus par le jeune responsable de l’agence (Mougui), par celle qui sera notre guide et notre cuisinière (Bagui) pendant les trente jours à venir, et par un chauffeur.
Direction l’hôtel et premier contact avec le terrain !
La chambre est grande, je dois débrancher le téléphone, très bruyant (il sifflote tout seul!).
Nous nous reposons un peu, rendez vous est pris à 11 heures pour notre première sortie.
A 11 heures pile, nous retrouvons notre guide, le chauffeur et la responsable « juridique » de l’agence qui nous fait signer les documents définitifs relatifs à notre séjour en Mongolie et, bien entendu, nous payons….
Visite de la ville : nous commençons par la vaste place principale (place Sukhbaatar, héros national,qui, en 1921, a déclaré l’indépendance de la Mongolie face à l’occupation chinoise), belle perspective avec en fond, le parlement précédé d’une énorme statue de Gengis Khan…
Il se trouve, le hasard fait bien les choses, qu’il y a en cette matinée, un défilé de mode sur la place…
Et c’est vrai que les Mongoles sont fort belles (même quand elles ne sont pas mannequins !)…Nous rencontrons des hommes et des femmes vêtus de leurs magnifiques deels avec les larges ceintures colorées et le boutonnage si particulier.
Une fois cette mise en jambes faite, nous partons pour le monastère de Gandantegchinlen dit, pour faire court, monastère de Gandan.
Vaste bâtiment, construit au milieu du 19°siècle et qui a échappé à la destruction par le pouvoir communiste, ce dernier ayant estimé qu’il était utile de le conserver comme témoignage de l’obscurantisme …
Un peu en contre bas, un autre site, beaucoup moins « glorieux » (il ne s’agit que d’une yourte) mais par certains côtés tout à fait intéressant, consacré au chamanisme.
C’est une caractéristique étonnante et que nous vérifierons tout au long de notre voyage, cette croyance en l’existence des esprits et des relations entre les esprits des animaux et l’âme des morts. Il n’y a pas de livre sacré, c’est la tradition orale qui prévaut.
Les Mongols et les esprits
Les Mongols (enfin ceux avec qui nous avons vécu pendant un mois, et ceux et celles que nous avons rencontrés), croient aux fantômes et les craignent. Impossible de camper à moins d’un kilomètre d’un cimetière… Ils se racontent des histoires de fantômes, avec tellement de conviction et de cœur, qu’il nous est arrivé de voir le narrateur et son auditoire au bord des larmes tant ce qu’il racontait était (sûrement) une horrible histoire de fantômes… Une question portant sur la métempsycose nous était souvent posée : croyez-vous à la réincarnation ?
Nous allons ensuite déjeuner dans un restaurant Mongol de luxe plein d’étrangers. On y donne à cuire sa viande sur de très grandes plaques chauffantes.
Après ce bon déjeuner, nous filons au « musée international de l’intelligence », en fait, un musée du jouet (privé !) tout à fait particulier puisqu’il rassemble pour l’essentiel quantité de puzzles, de casses têtes et de jouets (11.000 objets provenant de 130 pays !) : on peut mettre la main à la pâte !
La visite est guidée, nous sommes munis de sur chaussures du meilleur effet…et nous rencontrons le conservateur tout heureux de nous montrer les pièces les plus difficiles.
C’est un musée qui participe à des expositions à l’étranger (à Paris par exemple!).
Beaucoup de pièces sont fabriquées sur place et peuvent être achetées.
Après avoir bien joué, nous partons vers le mémorial de Zaisan, au sommet d’une colline au sud de la ville. Il a été construit par les soviétiques à la gloire de leur armée libératrice et témoigne de l’amitié indéfectible (!) des peuples Mongol et Russe.
Il présente l’avantage d’offrir un beau point de vue sur la ville…
Au retour, nous faisons une courte halte au marché : Bagui est très inquiète pour notre sécurité, elle craint les voleurs (contre lesquels il n’y a rien à faire) et ne veut pas nous perdre…
Le marché est immense, il est organisé en quartiers, chaque quartier étant spécialisé dans une gamme de produits. Nous achetons quelques fruits.
Notre repas du soir sera un dîner folklorique, avec musique traditionnelle, chanteur et danseuse : les convives sont Français.
Ulaanbaatar, la capitale de Mongolie
Ville sans grâce, mais animée et très étendue. La population est assez hétérogène : des quartiers Chinois, Coréens et …Mongols ! Quelques immeubles, un building hôtel au profil de femme enceinte en construction sur la place centrale, beaucoup de petites maisons et en banlieue, des yourtes.
Circulation difficile malgré des avenues très larges.
A la vente, une maison neuve de 3/5 pièces, dans un quartier chic, coûte dans les 100.000 dollars US, un trois pièces meublé se loue dans les 300 dollars US par mois.
Il faut compter 1.000 à 2.000 dollars US par mois pour un appartement neuf en location.
Ceci étant, il doit y avoir une sérieuse crise du logement dans la capitale : notre guide, mariée, un enfant d’un an, habite avec son mari chez ses parents qui hébergent aussi sa sœur, bref, 5 adultes et un jeune enfant pour un trois pièces…
La politique foncière !
C’est capital pour le pays qui craint de voir sa terre privatisée et colonisée par les Chinois !
Le 7 juin 2002, une loi foncière est adoptée :
Elle définit trois types d’occupation de la terre :
La propriété privée de terre, réservée aux citoyens Mongols, ne devrait concerner que 0,9% du territoire.
La possession, qui en fait un bail gratuit de 15 à 60 ans renouvelable pour 40 ans maximum, réservée elle aussi aux seuls Mongols.
La jouissance, statut des étrangers : le parlement décide de la superficie accordée et des modalités du bail.
Le 27 juin 2002, la loi foncière est complétée :
Elle accorde gratuitement un droit de propriété à chaque couple Mongol, marié, âgé de 18 ans au moins, pour un terrain à usage d’habitation, de 700 mètres carrés dans la capitale, d’une superficie plus grande (3.500 mètres carrés pour les chefs lieux) dans les villes de province.
En conséquence, chaque couple Mongol a vite fait de clôturer sa surface sans qu’il y ait apparemment de plan d’urbanisme; donc mitage intensif des espaces…mais bon, il y a de la place, beaucoup de place !
A suivre…
découvrir le second épisode …
Cap vers la Mongolie (II) : de Kharkorin à la vallée de l’Orkon…
- Escapade à New York ; une ville bouillonnante et fascinante - Juil 5, 2014
- Voyage Indonésie : de Jakarta à Bali (I) - Juil 5, 2014
- Cap vers la Mongolie (I) ; sur les traces de Gengis Khan… - Juil 5, 2014
Très juste !
Intéressant! Mais partir sur les traces de Gengis Khan, ce n’est pas aller en Mongolie… mais en partir pour envahir le reste du monde! 😉
En Mongolie, les paysages sont superbes, mais l’exode rural s’est accru, pour grossir toujours davantage les banlieues d’Oulan-Bator. Dans la capitale, l’uniformité grise de l’époque soviétique a laissé parfois la place à un tapage clinquant qui ne parvient pas à faire oublier les laissés-pour-compte que le brusque saut dans une modernité mal maîtrisée a violemment secoués :
http://www.villemagne.net/site_fr/les-cavaliers-de-la-steppe.php
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Merci pour l’excellent document !
tout à fait exact ! j’ai été trop rapide dans ma démonstration !
En effet.
Précision l’Ukraine faisait partie de Union des Républiques Socialiste Soviétiques (URSS) alors que la RDA était un état indépendant sous contrôle de l’URSS. Et, la Mongolie était elle aussi un état indépendant mais sous forte pression de l’URSS. UN état soviétisé mais non russifié !
Merci pour ces précisions très utiles…
la République de Mongolie est un Etat indépendant et n’a jamais été un Etat satellitaire de l’ ex URSS (type Ukraine ou RDA…), mais c’est vrai qu »‘ elle a été sous influence de l’ URSS.
La Mongolie intérieure est une province chinoise (80% de la population est …chinoise…17 % est mongole), par exemple, ce sur quoi s’appuie le film (politique de régulation des naissances en Mongolie intérieure)n’ a jamais eisté en République de Mongolie…
Bien à vous !
Oui je sais mais le principe des pings est destiné à améliorer le référencement des articles avec les contenus existant à l’intérieur ou à l’extérieur, donc ce n’est pas très « grave » pour le visiteur qui peut être intéressé par la découverte des articles en question, non? Ou est-ce vraiment si différent?
attention !
Urga est un film dont l’action se déroule en Mongolie intérieure (province Chinoise) et pas en Mongolie !
Excellent article.
Je ne connaissais pas quelques détails à propos de la Mongolie que tu mentionnes. Par cas, l´espoir de vie ou les revenus moyens.
Et je suis étonnée par la crainte des esprits de ce peuple.
Tu apportes plusieurs de renseignements intéressants.
C´est comme un voyage virtuel pour ceux qui n´avons pas pensé à passer par ces endroits.
Merci
Elisa, Argentine
Et pour illustrer cet article, vous pouvez lire « Ciel Bleu » le très beau livre de Galsan Tchinag plein de fraîcheur et de tendresse et d’émotion !