Un voyage en Mongolie, au pays de Gengis Khan c’est la promesse de l’évasion, de l’aventure, de la découverte d’une monde hors du commun… Du parc national de Gurvan Saïkhan au désert de Gobi, aux vastes steppes mongoles parsemées de yourtes et de quelque cavalier mystérieux… Suivez Jean Marie et Régine pour trente jours au pays de Gengis Khan le conquérant mongol!
Lire les précédents épisodes du carnet de voyage….
Dimanche 20/07/08. Vers le parc national Gurvan Saïkhan.
Avant de reprendre la piste, nous visitons les ruines du monastère « Ongiin Khiid »: les photos sont payantes (en dollars US…) et la visite guidée.
Le site est majestueux, il ne reste sur place qu’une douzaine de moines.
Le soleil est éclatant, il fait une chaleur difficile à supporter et nous allons déjeuner à l’ombre…du van, car il n’y a aucun arbre à l’horizon !
Visite d’une forêt de saxauls : petit arbre du désert (nous sommes à la frontière du désert de Gobi) qui a pour mérite de fixer le sol grâce à ses profondes racines, arbre particulièrement recherché par les nomades comme combustible de chauffage et de cuisson des aliments. A tel point que l’on craint sa disparition ! L’écorce est épaisse et sert de « réserve » d’eau. L’arbre (à toute petite feuille) est considéré comme mature à 25 ans, et mesure au maximum 4 mètres de haut au bout de 100 ans ! C’est un arbre d’une telle densité qu’il ne flotte pas !
Nous arrivons prés du parc national de Gurvan Saikhan : l’entrée est payante et notre équipe voudrait bien dormir dans le parc ! Mais nous, nous voulons dormir comme prévu dans notre programme, près d’une famille nomade, et comme le client a toujours raison…nous faisons donc demi tour, quelques kilomètres, et voilà que nous plantons nos tentes prés des « gers » d’une famille nomade.
Et nous avons bien fait de protester, car nous allons passer une soirée merveilleuse auprès de cette famille qui nous accueille les bras ouverts !
Nous assistons à la traite des chèvres : l’opération consiste dans un premier temps à les regrouper, puis à les ficeler les unes aux autres par le cou en les positionnant tête bêche…
Puis vient la traite des juments : on laisse le poulain téter 2 à 3 lampées puis on l’écarte et on peut alors traire la jument…On nous montre un poulain orphelin : sa mère a été dévorée par les loups…
Nous pénétrons dans la yourte familiale : la porte est basse même si on le sait !
La famille se compose des parents, d’un fils de 14 ans (c’est son anniversaire aujourd’hui), de deux filles et d’un autre garçon.
Elle semble assez aisée : 4×4 et moto à la porte, portable, télévision alimentée par panneau solaire…
Nous aurons droit aux traditionnels présents : lait fermenté de jument (légèrement alcoolisé), fromage de chèvre… Le maître de maison va nous faire respirer une sorte de tabac, sensé nous faire éternuer : nous nous y plions, à la plus grande joie de nos hôtes !
Nous nous replions vers nos tentes : attention, on sort toujours d’une yourte à reculons !
Lundi 21/07/08. Du parc national aux dunes de Khondor (de la glace au sable !).
Nous franchissons à nouveau l’entrée du parc : on nous remet un sac plastique à charge pour nous d’y mettre nos éventuels déchets et aussi de ramasser ceux des autres (enfin, c’est basé sur le volontariat !).
Nous arrivons après une agréable promenade (beaucoup de sympathiques mulots, marmottes et autres animaux de tout poil…), à la rivière de glace : assez étonnant de voir cette langue de glace alors qu’il fait très chaud, mais il est vrai que cette rivière ne voit pas le soleil : elle est très encaissée.
Nous reprenons la piste et nous arrivons à notre campement du soir : un campement de gers pour touristes, face aux dunes de sable (en plein dans le désert de Gobi).
Le désert de Gobi !
Couvrant 1/3 du territoire de la Mongolie, c’est un désert de pierres, de sable (3% seulement en superficie) mais aussi d’herbes.
L’eau n’est jamais bien loin : ancienne mer intérieure, ce désert est parcouru par 6 cours d’eau et par de nombreuses nappes phréatiques souterraines.
Et comme tout désert, il apporte son lot de mirages !
Nous profitons des installations d’eau chaude pour nous laver (une priorité…) et pour faire un peu de lessive dans les lavabos (encore que ce soit interdit : il faudrait faire appel au personnel, mais il n’y a personne). Vent et soleil font que le linge lavé à 18 heures est sec à 20 heures…
Le coucher du soleil sur les dunes est dit spectaculaire : malheureusement, des nuages nous empêcheront d’en profiter pleinement.
Nous dînons sur le coup de 21 heures, nous sommes les derniers.
A 23 heures, le groupe électrogène qui alimente les gers est coupé.
Nous faisons le point de notre itinéraire avec notre équipe : il est décidé de modifier l’étape de demain, la route étant estimée trop dangereuse par notre chauffeur.
Mardi 22/08/2008. De la route…et la nuit dans la montagne, près de Bayangovi.
Peu après notre départ, nous nous arrêtons prés d’une ger occupée par une veuve avec ses 6 enfants, trois filles et trois garçons…
Elle élève des chameaux (30 mâles et 30 femelles).
Elle nous offre lait et fromage à base de lait de chamelle.
Elle nous pose une question qui doit la tarauder : « pourquoi les étrangers viennent ils en Mongolie sans leurs enfants ? »
Le cordage à l’intérieur de la ger a une signification symbolique : une corde appelle la richesse, une autre la paix…
Une ger (maison de feutre)!
Une ger ou yourte (mot d’origine turque) n’est pas une tente mais une maison ronde…
En règle générale, une famille a deux gers : une qui sert d’habitat et la seconde de réserve, d’atelier de fabrication du fromage, de resserre…
Facile à monter comme à démonter (une matinée suffit, à plusieurs), elle est organisée selon un schéma invariable :
La porte d’entrée est au sud (on ne redira jamais assez qu’elle est basse !) et s’ouvre vers l’extérieur; en face, l’autel des anciens et les miroirs, à gauche et à droite de l’autel, des coffres peints de couleur vive (orange, en général) et des lits. Forcément, il y a peu de meubles : on ne peut pas être nomade et se balader avec des canapés !
Le sol de la ger, ce sont des tapis.
Surface au sol : variable, mais en général, un petit 30 mètres carrés.
Au centre, entre les deux poteaux qui font office de baleine de parapluie et qui donc tiennent la ger, la table basse et devant elle le poêle à bois, élément essentiel puisqu’il sert de chauffage et de cuisinière…
Les parois extérieures de la ger sont en feutre (de la laine tassée et non tissée). Elles sont parfaitement imperméables et lorsqu’il pleut on rabat une petite bâche qui obture le passage du tuyau de poêle.
Pas de clou, pas d’amarrage au sol.
C’est donc parfaitement confortable mais bien sûr, il n’y a pas beaucoup d’intimité…
Déjeuner à l’ombre du van, il fait vraiment chaud.
Un petit désastre : le beurre qui avait été mis dans la boîte de carton avec d’autres aliments a fondu (comme neige au soleil…)
Nous finissons par arriver et nous montons rapidement nos tentes. Nous sommes dans un lieu isolé, la terre sent bon, tout est tranquille…le seul problème, c’est qu’il n’y a pas d’eau…
Deux fiers Mongols viennent en moto nous rendre visite.
Mercredi 23/07/08. Bayan Ondor, nuit près d’un oasis (Bayan Tooroi).
Nous nous arrêtons en « ville » pour faire quelques courses : nous nous procurons au super marché local deux torchons (nous en manquons cruellement !), un eyeliner (eh, oui !) et un pot de crème pour protéger du soleil…
Les « supermarchés » !
Rien à voir avec les nôtres…Ce sont en fait de petites épiceries où on trouve un peu de tout à condition de bien chercher …
Car les rayons sont occupés pour les 3/4 par des bouteilles d’alcool (vodka locale) et pour le quart restant, par des bonbons et des gâteaux secs !
Nous continuons notre traversée du désert : pendant des heures et des heures nous ne verrons ni homme ni animal, c’en est presque angoissant !
Tout repose sur les qualités du chauffeur et sur son sens de l’orientation…et sur Mougui qui est en quelque sorte son navigateur…
Et le miracle se produit à l’arrivée : au déboulé de ces immenses espaces désertiques, nous arrivons dans une oasis près de Bayan Tooroi.
Il y a là un immense verger, des légumes, de l’eau qui jaillit de partout et qui coule à profusion!
C’est incroyable !
Le temps de reprendre nos esprits, de nous laver et de laver nos affaires, nous nous demandons si le rapport eau/récolte est vraiment porté à son efficacité maximale !
La chaleur est écrasante.
La nuit commence à tomber; nous nous réfugions sous nos tentes lorsque Bagui vient nous voir, affolée, Beguine et Mougui ont disparu !
Nous tentons de la rassurer : ils ne peuvent pas être bien loin ! Et de fait, nous les voyons revenir avec leur lampe de poche, ils avaient tout simplement été se laver, il est vrai hors de portée de vue …
Jeudi 24/07/08. De Bayan Tooroi à Eejkhairkhan Uul (ou Montagne Sacrée).
La matinée débute par une bonne douche sous l’eau fraîche d’un geyser artificiel…
Puis, nous partons vers la Montagne Sacrée : le trajet est assez fatigant (de la piste et de la poussière) et comble de malheur, notre chauffeur va prendre la piste sur la gauche de la montagne au lieu de prendre à droite…Conséquence : nous allons tourner autour du massif à la recherche de l’entrée du site et vers 20 heures seulement (il fait encore jour !) et après nous être ensablés à deux reprises à ne pas savoir comment faire pour nous en sortir, nous trouvons par hasard la ger du guide de la Montagne Sacrée.
Ouf ! Il est 21 heures quand nous revenons de la visite du site, le guide/gardien étant bien entendu intéressé par notre visite (il n’y a pas plus d’une centaine de visiteurs étrangers par an).
Nous avons bien mérité l’aiguille de porc-épic (je l’ai toujours aujourd’hui fichée dans ma polaire) qui nous est donnée de façon à éloigner les mauvais esprits…
Le vent se lève : je consolide la tente avec des pierres que je dispose tout au long…
Il est 23 heures 45, il fait une chaleur épouvantable et nous essayons de dormir.
Ça ne sera qu’un essai, car à 2 heures du matin c’est le vent et la pluie qui ne cessent de se renforcer. A 4 heures du matin, Mougui et Bagui passent nous demander si tout va bien et consolident notre tente de l’extérieur…
Nous sommes trempés à l’intérieur et nous nous préparons à évacuer éventuellement la tente pour nous réfugier dans le van…
A 6 heures du matin, c’est l’accalmie…pas trop de dégâts !
Vendredi 25/07/08. De la Montagne Sacrée à la proximité de Tögrög.
Petit déjeuner en compagnie du guide/gardien et de sa femme : ils vont partir au boulot !
Mais avant, ils vont donner à Marie et à Régine, deux petites souris en feutre, faites maison et nous font cadeau d’une conserve à prendre dans le garde manger…
Le garde manger c’est le puits de la ger dans lequel nous allons puiser de l’eau fraîche et récupérer la conserve !
Encore une journée où nous n’allons rencontrer personne !
Sauf des marmottes qui ne doivent leur vie sauve qu’à notre intervention car nos trois hôtes étaient partis à leur poursuite munis d’une pelle ! Paraît que la chair de marmotte est délicieuse, en tous cas, les Mongols en raffolent !
On croise aussi des poteaux électriques en bois montés sur des échasses en béton armé (elles sont fichées en terre et supportent le gel mieux que le bois).
La piste est difficile mais les paysages sont très beaux et variés.
Nous arrivons dans une petite ville où nous faisons quelques achats (en particulier de la bière en bouteille plastique…) et nous recherchons un emplacement pour camper…
Mais il y a beaucoup beaucoup de vent et nos tentes ne sont pas en état de le supporter !
Alors nous décidons de demander asile à des nomades : ils nous cèdent leur ger, moyennant finance, et la petite famille (10 enfants tout de même !) va dormir dans la ger d’à côté, celle qui sert de resserre.
Faune et Flore !
LA FAUNE :
Le loup, omniprésent, au moins dans les conversations et les mises en garde, nous n’en n’avons pas vu ni entendu.
L’ours, rare mais présent.
Les gazelles, les antilopes et plus bas, au ras du sol, les marmottes…
L’ibex : c’est notre bouquetin.
Le cerf.
Le faucon, le vautour et l’aigle et plus proches de nos plaines comme de nos marais, les canards, les oies, les cormorans, les grues cendrées, les martins pêcheurs…
LA FLORE :
L’edelweiss, à en rendre malade un montagnard, tellement ils pullulent !
Des conifères, quelques bouleaux.
Les saxauls, en cent ans, 4 mètres de haut, au mieux ! Les feuilles sont si petites qu’ils semblent ne pas en avoir…
L’armoise odorante.
Les plantes médicinales.
Samedi 26/07/08. De Tögrög au lac Tsetseg.
Au départ, la piste est tout à fait correcte mais cela ne saurait durer…
On voit souvent sur les bas côtés de la piste des squelettes entiers ou plus souvent des têtes d’animaux blanchies ou même des animaux auxquels il reste quelques lambeaux de peaux que les charognards finiront bien par déguster…
Puis curieusement, un panneau de circulation qui nous indique avec beaucoup d’humour, qu’il ne faut pas dépasser les 50 km à l’heure…
Comme toujours, le paysage est superbe et nous avons vue sur les neiges éternelles du Sutai.
Nous arrivons tôt au lac Tsetseg, ce qui va nous donner le temps de laver un peu de linge et de nous laver nous mêmes.
Régine va équiper notre van d’une ficelle partant du rétroviseur à une porte et pourra ainsi faire sécher notre linge…
Par contre, c’est fou ce qu’il y a comme moustiques et qui piquent en plus, alors que le soleil est loin d’être couché : en fait les moustiques s’adaptent comme ils le peuvent, car dés que le soleil disparaît à l’horizon, le vent se lève et il est suffisamment fort pour empêcher tout vol de moustiques ! Bref, des moustiques quand il n’y a pas de vent et quelle que soit l’heure de la journée ! Nous montons nos tentes dans un creux de terrain, dans les dunes, mais il y a quand même pas mal de vent !
Dimanche 27/07/08. Du lac Tsetseg à Manhkan.
La nuit a été assez mouvementée à cause du vent.
En piste donc, et nous nous arrêtons pour prendre des photos d’une traite de chèvres et de petits yacks.
A l’arrivée à Manhkan, en fin de matinée, nous cherchons le domicile de la cousine de Bagui : elle veut lui faire la surprise de notre arrivée !
Curieusement, la rencontre est dénuée de toute chaleur, elle se fait dans une sorte de mutuelle indifférence !
En fait, je crois que les Mongols sont très pudiques et limitent au maximum les effusions…
Nous sommes reçus les bras ouverts (bonbons et gâteaux à profusion !) dans la pièce principale de la maisonnette (deux pièces et une cuisine), la cousine est enceinte jusqu’au yeux, le mari est là : il vient juste de terminer ses études et recherche du travail dans l’informatique.
Dans la cour, un petit tas de bouses de vache bien sèches qui sert de combustible et des toilettes à pan de bois.
Nous partons en van pour voir des gravures rupestres (Tsenkheriin Agui) : c’est très décevant parce qu’en fait nous ne verrons rien qui puisse y ressembler et ce, dans une grotte remplie de crottes de chauve souris…
Retour à la maison, où notre hôte entame une partie acharnée d’osselets (le jeu s’appelle shagai : on n’y joue pas du tout comme en France) avec des petits voisins et aussi avec Marie et Régine qui, il faut bien le dire, se sont dévouées !
Chaque osselet représente sur chacune de ses quatre faces, un chameau, un cheval, une chèvre, un mouton.
Cela peut durer des heures et chacun prend visiblement un grand plaisir à ce jeu ! Pendant ce temps là, Jean et moi prenons des photos !
Bagui nous prépare un plat de buuz (c’est bien bon : c’est de la même famille que les raviolis chinois).
Balade en ville avant le dîner : là on prend conscience des ravages de l’alcool : beaucoup d’hommes complètement ivres qui ronflent à même le sol.
Attirés par le bruit, nous pénétrons dans une salle de billard où des jeunes visiblement bien éméchés nous invitent à participer…
Finalement, nous dormirons dans la pièce principale de la maisonnette, c’est plus confortable que sous la tente !
Attention : l’heure de Mankhan est l’heure d’Ulaanbaatar moins une heure : nous avons franchi un fuseau horaire !
L’eau est un bien précieux
3.500 lacs, 260 glaciers, 3.600 rivières et cours d’eau…mais peu d’eau dans le sud du pays (désert de Gobi oblige).
L’eau est un bien précieux, pur et dont il faut conserver la pureté : il y a une relation mystique entre les Mongols et l’eau.
Ainsi, il est inconcevable (et tout à fait impoli) de laver un corps ou un linge dans la rivière même : il faut mettre l’eau dans un seau, se laver sur la rive, et jeter l’eau sale dans le pré…
Lundi 28/07/08. Lac Khar, Khovd, nuit auprès du mont Tsambagarav, accueil par une famille de nomades.
Nous sommes dans la vallée des lacs et passons au lac Khar (lac Noir), peu profond (4 mètres) mais deuxième plus grand lac de Mongolie par sa superficie. C’est un paradis pour les oiseaux : il y a une tour d’observation sur laquelle nous grimpons avec nos jumelles.
Proche du lac, une ger occupée par un pêcheur professionnel.
Les Mongols sont pleins de bonnes intentions et vantent leur nature (fort belle, je le répète). Le problème c’est qu’ils la salissent avec une inconscience coupable : les bords des pistes sur 50 mètres de large sont jonchés de bouteilles cassées et d’objets divers en plastique.
Les gers sont entourées de débris divers sans que cela paraisse préoccuper les occupants…
Nous mêmes devions de temps à autre rappeler à notre équipage qu’on ne balance pas par la fenêtre ce dont on n’a plus besoin…
Je sais bien que le territoire est immense, mais tout de même ! A ce train là, dans quelques années, la situation deviendra ingérable (si ce n’est déjà le cas…).
Nous reprenons la piste, nous croisons un camion en panne, les deux gars sont là depuis trois jours à tenter de réparer.
Notre chauffeur va leur laisser un outil pour les aider à remettre en route leur camion. Pour notre part, nous nous inquiétons de savoir s’ils ont à boire et à manger…
Nous arrivons à Khovd, capitale provinciale : notre premier objectif, c’est de trouver les douches publiques…
En les découvrant, nous apprenons qu’elles sont fermées à titre exceptionnel pour 3 jours ! C’est bien notre veine !
Nous décidons donc de chercher un campement de ger pour touristes, à l’extérieur de la ville : nous en trouvons facilement un qui accepte de nous laisser un accès aux douches, moyennant finance.
Il n’y a pas d’eau chaude, le camion citerne vient juste d’approvisionner le camp, mais ça ne fait rien ! C’est si agréable !
Je rencontre un Américain qui habite avec sa femme Mongole à Ulaanbaatar depuis 4 ans.
Il vient de Californie (!), et écrit des romans à partir de faits historiques (dernier paru en Mongolie : la répression du Bouddhisme sous les communistes).
Évidemment, il n’a pas beaucoup de lecteurs, dans un pays peu peuplé et où la population est nomade pour l’essentiel (un nomade trimbale peu de livres…).
Ce campement est quasi neuf puisqu’il date de 2007, mais les douches sont déjà en piteux état, les lavabos coulent d’un peu partout, la porte des toilettes ne ferme pas…
Marie croise un petit groupe d’Italiens qui ont quelques problèmes avec leur « guide »…
Une fois la douche prise et bien prise, nous retournons à Khovd pour y déjeuner.
Il est 14 heures et Bagui nous trouve un restaurant coréen sympa avec salon particulier et toilettes infectes intégrées.
La scolarité est obligatoire de 6 à 18 ans, et l’école est gratuite.
Il existe en ville des écoles maternelles privées, hors de prix, ce qui explique que les jeunes enfants de moins de 6 ans sont élevés par leurs grands parents.
Les enfants « nomades » sont internes (forcément !) du lundi au vendredi. A cette époque de l’année, nous sommes en période de vacances scolaires…
Curieusement, ce sont les garçons qui quittent l’école plus tôt que les filles : ils sont jugés plus utiles pour aider aux travaux d’élevage.
Taux d’alphabétisation : 98%.
Les langues étrangères enseignées sont l’anglais et le russe.
Il y aurait environ 185 universités et établissements d’enseignement supérieur pour 140.000 étudiants, en majorité des filles.
Une fois le repas pris, nous nous baladons sur la place de la ville : il y a une fête avec du chant et de la danse traditionnelles sur une estrade.
Puis départ vers le marché pour y faire quelques courses : nous achetons des prunes.
Reprise de la voiture pour arriver à notre campement près d’une famille nomade.
Nous arrivons à l’heure de la traite du soir des chèvres. Ceci fait, chaque tétine (les chèvres en ont deux) est enrobée d’un fin ruban de poil de chèvre enduit de merde de chèvre…
Raison : les chevreaux ne peuvent plus retrouver leurs mères (à l’odeur !) et cessent donc de téter…C’est une façon comme une autre d’obtenir un sevrage…
Bien sûr, le lendemain matin, à 5 heures, heure de la traite du matin, chaque pis est soigneusement nettoyé !
Nous montons nos tentes et nous dormons bien cette nuit, sans le vent qui fait claquer la toile…
Mardi 29/07/08. Notre campement.
Béjine a une manière astucieuse de se laver : il a pris une bouteille plastique, l’a coupée en deux en gardant la partie haute, celle du bouchon.
Il remplit la demi bouteille, maintenant à l’envers, et la fixe sur un bâton qu’il a fiché dans le sol : cela lui fait un robinet de plein air !
Il est clair qu’il ne faut pas espérer manger de la haute cuisine en Mongolie : la population étant nomade, l’élevage prime sur tout le reste car il est exclu d’avoir un verger ou un simple potager….
Les ingrédients de base sont difficiles à trouver (quand c’est possible !) : pas de légumes (sauf pommes de terre, carottes, oignons, le reste est importé), pas de fruit (ils sont importés de Chine). Par contre, abondance de produits carnés et de laitage sous forme de fromages, de yaourts, de beurre.
Un plat très bon : le buzz, raviolis à base de viande.
Journée de repos : nous nous promenons le long de la rivière que nous traversons à gué à la rencontre des yacks…
Notre déjeuner sera … une chèvre ! Elle sera tuée et dépouillée avec une grande dextérité par Béjine, notre chauffeur (on dirait qu’il a fait ça toute sa vie !).
Phase un : pratiquer une incision au niveau des côtes avec un couteau bien affûté,
Phase deux : pincer l’aorte avec ses doigts,
Phase trois : ficeler le vaisseau,
Phase quatre : enlever panse, tripes, dépouiller, couper…
Phase cinq : prendre une grande casserole, mettre la viande découpée avec eau, sel, aromates, pierres préalablement chauffées…le tout sur un feu de bois…mettre un couvercle, le couvrir d’une grosse pierre et laisser cuire ¾ d’heure environ…
Régaler les oiseaux charognards (buses et autres…) en lançant en l’air les morceaux dont on ne veut pas.
Nous allons donc nous régaler de viande fraîche…je donne deux infimes côtelettes à Régine, histoire qu’elle participe au festin !
Balade le long de la rivière, repos.…
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