Une expérience d’expatriation et de voyage au Surinam, petit pays méconnu, longtemps appelé Guyane Hollandaise, et voisin de la Guyane française.
Je vis au Surinam depuis 3 ans, pays atypique et multiculturel, il mérite le déplacement. Le Surinam, ex Guyane Hollandaise, est un pays du continent sud-américain. Il est bordé à l’est par la Guyane française, à l’ouest par le Guyana (ex Guyane anglaise), et au sud par le Brésil.
Peuplé par 450 000 habitants, ceux-ci vivent pour leur plus grande part prés de la côte atlantique, l’intérieur étant très sauvage et entièrement couvert de forêt. Paramaribo abrite à peu prés 250 000 personnes. Les amérindiens sont les habitants originels du continent. Il essaient de conserver leurs coutumes et traditions malgré l’envahissement occidental. Leur habitat est plutôt l’intérieur des terres bien que quelques communautés vivent prés des estuaires des grands fleuves.
Langues parlées : le néerlandais reste la langue officielle malgré l’indépendance. Le dialecte national est le « taki-taki » ou « sranan tongo » (littéralement : langue du Surinam) . L’anglais vient ensuite « grâce » à l’américanisation des programmes TV. Le français est très peu usité, si ce n’est prés de notre frontière. Ensuite chaque groupe ethnique conserve sa langue propre bien évidemment.
Le pays est en voie de développement aussi beaucoup d’infrastructures sont perfectibles telles le réseau routier ou la distribution de courant électrique. La desserte aérienne est assurée par la compagnie nationale Surinam Airways et par la KLM qui assure, elle, au minimum deux vols Amsterdam-Paramaribo hebdomadaires, tarifs élevés : 1000 euros à 1500 euros au départ de Paramaribo hors promotions. Surinam Airways quant à elle dessert en ligne directe Cayenne deux fois par semaine (200 euros environ) d’où il est possible de prendre Air France pour Orly (à partir de 700 euros A/R depuis la métropole). Il est bon de savoir que Surinam Airways est une habituée des retards et annulations (avis Surinam airways).
Monnaie : le dollar surinamien. 1 € = à peu prés 3,3 SR$ au cours actuel.
Maintenant un peu d’histoire (j’ai dit un peu) : Dès 1650 le Surinam est occupé par les Européens : anglais, hollandais, français… Dès leur installation les différents colons s’organisent autour des plantations de canne à sucre. Pour l’anecdote les Hollandais ont échangé le Surinam contre l’actuel New York ! ! !
Suite à un traité de paix avec les tribus marrons, les Anglais rachète le Surinam et l’occupe jusqu’en 1816 à cette date il redevient hollandais… En 1863 les Hollandais abolissent l’esclavage (ils seront les derniers à le faire) mais devant le manque de main d’œuvre ils décident de faire venir des Indonésiens, des Indiens, des Chinois…(ce qui explique le melting-pot actuel)
Mais désormais tout se passe bien… n’ayez crainte les différentes ethnies « cohabitent » et chacun fait sa petite vie. Pourvu que cela dure ! ! !
Après ce petit tour d’horizon je vais essayer de vous faire découvrir les attraits touristiques de ce pays. Tout d’abord Paramaribo. C’est vrai que le nom de la capitale du Surinam est dur à retenir mais une fois que cela sera fait vous pourrez étaler votre savoir à vos amis (Généralement lorsque l’on parle du Surinam plus d’une personne sur deux mentionnent l’Asie… faites l’expérience)
Paramaribo possède de nombreuses maisons coloniales plus ou moins restaurées, désormais classé au patrimoine mondial de l’U.N.E.S.C.O. la réhabilitation du centre ville se fait doucement en raison de l’ampleur du chantier notamment avec la cathédrale Saint Petrus et Paulus) entièrement construite en bois au 18ème siècle (voir photo)et qui nécessite un soin très particulier, des escaliers permettent d’accéder à une des tours. Au sommet la vue sur la ville est magnifique. C’est le plus grand édifice religieux en bois d’Amérique latine (visite mercredi matin et samedi matin)
Le fort Zelandia : cette ancienne forteresse française a protégé la ville pendant de nombreuses années, assez bien conservé il possède un petit musée fort agréable qui vous fera découvrir aussi bien les poteries amérindiennes que les vestiges des différents colons.
Les environs de Paramaribo
A 10 minutes en partant de New Amsterdam vous pourrez accéder à un embarcadère (10 minutes de pirogue) qui vous conduira à l’ancienne plantation de Frederick dorp. Ce sera pour vous l’occasion de visiter les anciens locaux de cette plantation qui sont désormais réhabilités en bed and breakfast fort sympathique.
Pour pouvoir affirmer « connaître » le Surinam il faut absolument découvrir l’intérieur du Pays. C’est là que commence l’aventure avec un grand A…
Amis aventuriers ce pays est pour vous. De nombreux choix sont possibles mais quel qu’ils soient il faudra bien préparer vos excursions. Si vous faites appel à des guides, renseignez-vous au préalable pour connaître les bonnes agences. Si vous décidez de partir « seul » sachez qu’un 4×4 est obligatoire, et le « pack » de survie doit être complet : trousse de premiers secours, essence, cordes, hamacs, toile plastique, tronçonneuse (et oui les arbres sur la route…), machette…
La plus intéressante est pour ma part Raleigh Vallen. Pour y accéder vous devrez emprunter une piste durant environ 4 heures et ensuite 3 à 6 heures de pirogue (selon le niveau de l’eau) seront nécessaires pour pouvoir admirer ce petit paradis. Des infrastructures sont présentes sur place et vous permettront de vous restaurer et de vous loger dans un confort très acceptable (n’oubliez pas que vous êtes en pleine forêt vierge), les « lodges » sont pourvus de sanitaires, la vue sur la rivière est magnifique sans parler du lever et du coucher de soleil…
Nous avions choisi cette région premièrement pour l’Inselberg mais également pour essayer d’observer le « mythique » coq de roche. Des recherches sur Internet m’avaient permis de découvrir cet oiseau endémique à l’Amérique du Sud et spécialement au plateau des Guyanes (Celui des Andes n’est pas aussi beau)Avec mon épouse nous avions décidé de ne pas quitter le Surinam avant de pouvoir l’observer. Accompagné d’un guide connaissant le lieu de nidification nous empruntons un parcours très accidenté dans une jungle très dense. Après 45 minutes de marche intensive des blocs de pierre sont en vue ; le guide nous fait signe de rester très silencieux et nous montre les cavités érodées qui font office de nid.
1 nid, 2, 5, 10, 20… Merveilleux tout cela mais aucune trace du coq de roche. Deux mots de Sranan tango, 2 d’anglais pour indiquer à notre guide que nous voulons absolument voir l’oiseau… Celui-ci a l’air vraiment étonné de notre scepticisme… Il nous conduit 200 mètres plus bas et nous demande de nous mettre à couvert…
Mais pourquoi n’avons nous jamais entendu parlé de cet oiseau si extraordinaire, très peu de photos, jamais de reportages, peut être pour le préserver des « hordes » de touristes…
http://www.chez.com/gepog/oiseau/coqderoche.htm
Pour ceux qui ne disposent pas de beaucoup de jours et d’un budget serré, Bronsberg à 2H30 de Paramaribo en voiture (ou en Bus) est une très belle alternative. Perché au sommet d’une petite colline ce site surplombe le lac de Brokopondo qui alimente désormais un barrage électrique (pas d’inquiétude l’endroit est encore très sauvage)
Une petite dizaine de sentiers vont permettront de découvrir la jungle en toute sécurité, renseigner vous sur place sur les difficultés et emprunter le parcours qui correspond le mieux à vos aptitudes physiques.
Si cette ballade vous a plu vous pouvez lire le livre de John STEDMAN, écrit passionnant qui vous fera découvrir le Surinam du 18ème siècle à travers le regard d’un jeune capitaine anglais qui tomba amoureux du pays et de ses habitants.
J’en termine ici avec le Surinam, j’espère que désormais vous retiendrez le nom de ce pays si atypique.