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L’expérience étonnante du Surinam ; pays atypique et multiculturel

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surinamsurinam_1Une expérience d’expatriation et de voyage au Surinam, petit pays méconnu, longtemps appelé Guyane Hollandaise, et voisin de la Guyane française.

Je vis au Surinam depuis 3 ans, pays atypique et multiculturel, il mérite le déplacement. Le Surinam, ex Guyane Hollandaise, est un pays du continent sud-américain. Il est bordé à l’est par la Guyane française, à l’ouest par le Guyana (ex Guyane anglaise), et au sud par le Brésil.

Peuplé par 450 000 habitants, ceux-ci vivent pour leur plus grande part prés de la côte atlantique, l’intérieur étant très sauvage et entièrement couvert de forêt. Paramaribo abrite à peu prés 250 000 personnes. Les amérindiens sont les habitants originels du continent. Il essaient de conserver leurs coutumes et traditions malgré l’envahissement occidental. Leur habitat est plutôt l’intérieur des terres bien que quelques communautés vivent prés des estuaires des grands fleuves.

Les bush negroes, saramacca et autres marrons sont les descendants d’esclaves africains ayant fui l’asservissement en se réfugiant dans l’inextricable forêt amazonienne. Viennent ensuite les hindoustanis, émigrés d’Inde au siècle dernier, les chinois qui s’occupent principalement d’activités commerciales…Restent les javanais émigrés eux aussi au siècle dernier ainsi que quelques libanais et autres brésiliens qui complètent le tableau de cette population très diversifiée. Tout ces mélanges font que les surinamiens sont très tolérants et vivent en harmonie malgré d’inévitables regroupements ethniques. Toutes les religions ont droit de cité et Paramaribo est l’une des rares villes (sinon la seule) où une mosquée et une synagogue cohabitent à quelques mètres l’une de l’autre.

Langues parlées : le néerlandais reste la langue officielle malgré l’indépendance. Le dialecte national est le « taki-taki » ou « sranan tongo » (littéralement : langue du Surinam) . L’anglais vient ensuite « grâce » à l’américanisation des programmes TV. Le français est très peu usité, si ce n’est prés de notre frontière. Ensuite chaque groupe ethnique conserve sa langue propre bien évidemment.

Le climat est de type tropical non cyclonique. Une grande saison des pluies (Mai -Juillet) est suivie d’une grande saison sèche (Août Octobre). Viennent ensuite une petite saison des pluies (Novembre Janvier) et une petite saison sèche (Février Avril). Les températures varient peu d’une saison à l’autre et sont comprises entre 28 à 32° le jour et 22 à 25° la nuit.
Le pays est en voie de développement aussi beaucoup d’infrastructures sont perfectibles telles le réseau routier ou la distribution de courant électrique. La desserte aérienne est assurée par la compagnie nationale Surinam Airways et par la KLM qui assure, elle, au minimum deux vols Amsterdam-Paramaribo hebdomadaires, tarifs élevés : 1000 euros à 1500 euros au départ de Paramaribo hors promotions. Surinam Airways quant à elle dessert en ligne directe Cayenne deux fois par semaine (200 euros environ) d’où il est possible de prendre Air France pour Orly (à partir de 700 euros A/R depuis la métropole). Il est bon de savoir que Surinam Airways est une habituée des retards et annulations (avis Surinam airways).

Monnaie : le dollar surinamien. 1 € = à peu prés 3,3 SR$ au cours actuel.

 

Maintenant un peu d’histoire (j’ai dit un peu) : Dès 1650 le Surinam est occupé par les Européens : anglais, hollandais, français… Dès leur installation les différents colons s’organisent autour des plantations de canne à sucre. Pour l’anecdote les Hollandais ont échangé le Surinam contre l’actuel New York ! ! !

Les Hollandais soucieux du rendement dans les plantations font venir de nombreux Africains qu’ils mettent ensuite en esclavage. Au cours du 18ème siècle de nombreux esclaves prendront la fuite dans la forêt, dès lors ils deviennent des « marrons », organisent la résistance et la destruction des plantations.

Suite à un traité de paix avec les tribus marrons, les Anglais rachète le Surinam et l’occupe jusqu’en 1816 à cette date il redevient hollandais… En 1863 les Hollandais abolissent l’esclavage (ils seront les derniers à le faire) mais devant le manque de main d’œuvre ils décident de faire venir des Indonésiens, des Indiens, des Chinois…(ce qui explique le melting-pot actuel)

Le Surinam reste hollandais jusqu’en 1975 année où il obtient l’indépendance. De 1980 à 1989 le Surinam vit de nombreux coups d’Etat et une guerre civile. Elle prendra fin avec un accord de paix entre le gouvernement et la guérilla.

Mais désormais tout se passe bien… n’ayez crainte les différentes ethnies « cohabitent » et chacun fait sa petite vie. Pourvu que cela dure ! ! !

La criminalité existe bien sûr au Surinam mais vous vous rendrez vite compte que les Surinamiens sortent beaucoup la nuit et que l’ambiance nocturne est assez agréable. Essayez tout de même de rester dans les lieux fréquentés. Si vous décidez de quitter le centre ville pour la banlieue sachez qu’elle est composée essentiellement de quartiers résidentiels.

Après ce petit tour d’horizon je vais essayer de vous faire découvrir les attraits touristiques de ce pays. Tout d’abord Paramaribo. C’est vrai que le nom de la capitale du Surinam est dur à retenir mais une fois que cela sera fait vous pourrez étaler votre savoir à vos amis (Généralement lorsque l’on parle du Surinam plus d’une personne sur deux mentionnent l’Asie… faites l’expérience)

La visite de la ville peut se faire tranquillement sur deux jours, le centre ville n’est pas très étendu. La voiture n’est pas nécessaire car de nombreux hôtels se trouvent à proximités des sites touristiques et des commerces. Pensez à réserver car de nombreux français de Guyane viennent désormais à Paramaribo surtout en raison des « bonnes affaires » sur les achats notamment vestimentaires.

Paramaribo possède de nombreuses maisons coloniales plus ou moins restaurées, désormais classé au patrimoine mondial de l’U.N.E.S.C.O. la réhabilitation du centre ville se fait doucement en raison de l’ampleur du chantier notamment avec la cathédrale Saint Petrus et Paulus) entièrement construite en bois au 18ème siècle (voir photo)et qui nécessite un soin très particulier, des escaliers permettent d’accéder à une des tours. Au sommet la vue sur la ville est magnifique. C’est le plus grand édifice religieux en bois d’Amérique latine (visite mercredi matin et samedi matin)

Le palmentium juste derrière le Palais présidentiel, endroit propice aux flâneries, vous vous baladerez entre les palmiers et peut être aurez vous la chance d’observer quelques singes sapajou, attention ils détestent les flashs des appareils photos.

Le fort Zelandia : cette ancienne forteresse française a protégé la ville pendant de nombreuses années, assez bien conservé il possède un petit musée fort agréable qui vous fera découvrir aussi bien les poteries amérindiennes que les vestiges des différents colons.

Pour les joueurs sachez que Paramaribo est devenu le Las Vegas sud américain. La ville possède 13 casinos ; dès la tombée de la nuit vous serez attirés par les lumières de ces lieux de « perdition ».

Les environs de Paramaribo

A 30 minutes de Paramaribo se trouve New Amsterdam, ancienne place forte à la « Vauban » c’est désormais un lieu de promenade très agréable où vous pourrez découvrir l’embouchure de la Surinam river. Endroit propice à un pique nique.

A 10 minutes en partant de New Amsterdam vous pourrez accéder à un embarcadère (10 minutes de pirogue) qui vous conduira à l’ancienne plantation de Frederick dorp. Ce sera pour vous l’occasion de visiter les anciens locaux de cette plantation qui sont désormais réhabilités en bed and breakfast fort sympathique.

Pour ce qui est de la nourriture, vous pourrez voyager en Asie, en Europe, en Afrique… Paramaribo possède de nombreux restaurants, principalement Chinois, Javanais, Indien… pour ceux qui ne sont pas friand d’exotisme il vous reste le Mac Do (il n’y en a qu’un et les Surintensités en raffolent), pizza hutt ou encore KFC.

Pour pouvoir affirmer « connaître » le Surinam il faut absolument découvrir l’intérieur du Pays. C’est là que commence l’aventure avec un grand A…

Vous voulez observer des espèces endémiques, piloter une pirogue, découvrir la jungle… ok c’est bon vous pouvez continuer cette lecture.

Amis aventuriers ce pays est pour vous. De nombreux choix sont possibles mais quel qu’ils soient il faudra bien préparer vos excursions. Si vous faites appel à des guides, renseignez-vous au préalable pour connaître les bonnes agences. Si vous décidez de partir « seul » sachez qu’un 4×4 est obligatoire, et le « pack » de survie doit être complet : trousse de premiers secours, essence, cordes, hamacs, toile plastique, tronçonneuse (et oui les arbres sur la route…), machette…

Les principaux sites naturels sont des réserves (Raleigh Vallen classé par l’U.N.E.S.C.O. est la plus vaste du monde), elles sont généralement gérées par un organisme du nom de STINASU qui travaille en partenariat avec W.W.F.

La plus intéressante est pour ma part Raleigh Vallen. Pour y accéder vous devrez emprunter une piste durant environ 4 heures et ensuite 3 à 6 heures de pirogue (selon le niveau de l’eau) seront nécessaires pour pouvoir admirer ce petit paradis. Des infrastructures sont présentes sur place et vous permettront de vous restaurer et de vous loger dans un confort très acceptable (n’oubliez pas que vous êtes en pleine forêt vierge), les « lodges » sont pourvus de sanitaires, la vue sur la rivière est magnifique sans parler du lever et du coucher de soleil…

Après une bonne nuit de sommeil, les sentiers qui entourent le campement vous conduiront à différentes petites plages ou la baignade est agréable après une marche. Pour les plus sportifs : l’ascension d’un Inselberg (à vos dicos…) Après avoir parcouru quelques heures de marche vous serez devant un paysage lunaire et vous pourrez admirer un des quelques pics rocheux qui surplombent la jungle. Rendu au sommet vous pourrez enfin vous rendre compte de l’étendu de la forêt : un moment magique…

Nous avions choisi cette région premièrement pour l’Inselberg mais également pour essayer d’observer le « mythique » coq de roche. Des recherches sur Internet m’avaient permis de découvrir cet oiseau endémique à l’Amérique du Sud et spécialement au plateau des Guyanes (Celui des Andes n’est pas aussi beau)Avec mon épouse nous avions décidé de ne pas quitter le Surinam avant de pouvoir l’observer. Accompagné d’un guide connaissant le lieu de nidification nous empruntons un parcours très accidenté dans une jungle très dense. Après 45 minutes de marche intensive des blocs de pierre sont en vue ; le guide nous fait signe de rester très silencieux et nous montre les cavités érodées qui font office de nid.

1 nid, 2, 5, 10, 20… Merveilleux tout cela mais aucune trace du coq de roche. Deux mots de Sranan tango, 2 d’anglais pour indiquer à notre guide que nous voulons absolument voir l’oiseau… Celui-ci a l’air vraiment étonné de notre scepticisme… Il nous conduit 200 mètres plus bas et nous demande de nous mettre à couvert…

A cet instant précis le rêve devient réalité, à moins de 10 mètres de nous plus d’une trentaine de coqs de roche « virevoltent » dans une danse exubérante autour d’une seule femelle… La couleur orange du coq est impossible à décrire, elle est d’une telle intensité que nous sommes subjugués par le spectacle qui s’offrent à nous. Les oiseaux volent de branches en branches parcourant de petites distances autour de la femelle.

Mais pourquoi n’avons nous jamais entendu parlé de cet oiseau si extraordinaire, très peu de photos, jamais de reportages, peut être pour le préserver des « hordes » de touristes…

Lien photo

http://www.chez.com/gepog/oiseau/coqderoche.htm

Il est temps de repartir de cet endroit enchanteur, nous remercions notre guide et repartons plein d’images dans la tête vers nos autres camarades. Arrivé au campement les autres « aventuriers » comprennent rapidement qu’ils ont manqué un spectacle grandiose…

Pour ceux qui ne disposent pas de beaucoup de jours et d’un budget serré, Bronsberg à 2H30 de Paramaribo en voiture (ou en Bus) est une très belle alternative. Perché au sommet d’une petite colline ce site surplombe le lac de Brokopondo qui alimente désormais un barrage électrique (pas d’inquiétude l’endroit est encore très sauvage)

Sur place des petits carbets sont disponibles ainsi que des lodges. Si vous n’avez jamais dormi en hamac c’est l’occasion… La nuit, la faune et la flore se réveillent, le vent dans les arbres, les singes hurleurs (baboun) feront de votre première nuit dans la jungle une expérience inoubliable.

Une petite dizaine de sentiers vont permettront de découvrir la jungle en toute sécurité, renseigner vous sur place sur les difficultés et emprunter le parcours qui correspond le mieux à vos aptitudes physiques.

 

Si cette ballade vous a plu vous pouvez lire le livre de John STEDMAN, écrit passionnant qui vous fera découvrir le Surinam du 18ème siècle à travers le regard d’un jeune capitaine anglais qui tomba amoureux du pays et de ses habitants.

La fuite des esclaves et leur traque dans la jungle, la découverte des espèces endémiques et des fruits exotiques… tous ces évènements sont très bien relatés, ce livre est devenu une référence et un témoignage extraordinaire. La version intégrale possède de nombreuses gravures sur les animaux et fruits.

J’en termine ici avec le Surinam, j’espère que désormais vous retiendrez le nom de ce pays si atypique.

Stéphane G. (Gandalf)Stéphane G. (Gandalf)

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