L’Anatolie Centrale, au cœur de la Turquie, recèle de nombreux vestiges, autant de traces laissées par de grandes civilisations. Cette province symbolise aujourd’hui le centre politique de la Turquie moderne.
L’Anatolie centrale, région d’Ankara
A la découverte de la civilisation hittite
Les Hittites sont originaires du Caucase et migrèrent en Asie mineure vers 2000 avant J.-C. Ils réalisent l’unité du plateau anatolien en l’investissant depuis les rives de la mer Noire jusqu’aux côtes méditerranéennes et égéennes. La capitale de l’Empire Hittite se situe à Hattusa (Bogazkale à l’heure actuelle), la deuxième grande ville étant Sapinuva, dont les vestiges sont localisés à Çorum, au nord-est d’Ankara.
Hattusa se caractérise par la présence de nombreux temples et par de grandes murailles enserrant la ville. Le temple de Yazilikaya, en plein air et situé à proximité de la ville, abrite des statues représentant les divinités hittites. Un autre important centre d’installation se trouve à proximité de Hattusa : Alacahöyük. Les sphinx figurant sur la porte d’entrée de la ville en ont assuré le renom.
Sur les traces d’Alexandre le Grand
Les Phrygiens, quant à eux, proviennent de Thrace et investissent l’Anatolie vers 1200 avant J.-C. Gordion, dont les ruines se trouvent à 100 km à l’ouest d’Ankara, était leur capitale. Selon la légende, Alexandre le Grand établit sa domination sur l’Asie mineure après avoir tranché le nœud gordien qui, justement, ne pouvait être défait que par l’empereur d’Asie. La tombe du roi phrygien Midas, connu pour transformer tout ce qu’il touchait en or, se trouve à proximité de Gordion. Globalement, les villes et lieux de culte phrygiens se trouvent non loin d’Eskisehir et d’Afyon.
Si vous tournez le regard vers la plaine de Konya, juste au nord des monts Taurus, vous verrez Çatalhöyük, une des plus anciennes villes du monde. Ce centre urbain précède de peu l’âge de la pierre polie, soit le VIème millénaire av. J.-C. Cette cité révèle une intense et précoce activité culturelle, comme en témoignent les fresques qui ornent les monuments de la cité. Plus tard, Konya et les environs connurent l’âge chalcolithique, l’âge du bronze, les périodes hittite, phrygienne, perse, hellénistique, romaine et byzantine.
Konya et ses derviches tourneurs
Au XIIème siècle de l’ère chrétienne, la capitale du sultanat seldjoukide s’établit à Konya, marquant alors la renaissance culturelle la plus importante de l’histoire de la région. Les réalisations architecturales des Seldjoukides embellissent la ville dès le XIIIème siècle.
Le grand poète mystique turc Mevlana, dont la philosophie s’appuie sur la tolérance et l’amour de Dieu, vécut et mourut à Konya. Selon lui, les arts tels que la poésie, la danse et la musique aident les fidèles à se rapprocher de Dieu. C’est notamment le cas de la danse dite « semâ » (danse giratoire). Après sa mort, son fils fonde l’ordre des derviches tourneurs et enracine la cérémonie du semâ dans la région. Mevlana repose avec son père, Bahaeddin Veled, dans le mausolée vert, (Yesil Türbe) devenu symbole de la cité.
Le splendide lac de Beysehir, au sud-ouest de Konya, est un petit paradis à découvrir. Les sérails de Kubad Abad (Seldjoukide) et de l’île de Kizkalesi méritent une visite. La mosquée Esrefoglu et son mausolée qui se trouvent dans la commune de Beysehir, représentent parfaitement l’architecture de bois dont les Seldjoukides étaient les spécialistes.
Aksehir et Eskisehir: humour et poésie
Sur la route d’Aksehir, vous vous mettrez à sourire irrésistiblement. En effet, chemin faisant, vous vous approcherez de Nasreddin Hodja. Ce célèbre philosophe et grand maître de l’humour (XIIIème siècle) s’est fait apprécier pour sa vivacité d’esprit et la pertinence de ses réflexions. La renommée de ses histoires morales et ironiques a dépassé les frontières nationales. Le mausolée – supposé – de Nasreddin Hodja, mort en 1284, est aujourd’hui le monument le plus fameux de la ville.
Lors de votre voyage aux environs d’Eskisehir, vous pourrez apprendre quelques poèmes de Yunus Emre. Ce grand poète, considéré aujourd’hui comme un pionnier de la poésie turque, a su utiliser un langage simple pour nous communiquer des messages de justice divine, d’amour et d’amitié. Il repose aujourd’hui dans un village portant son nom où vous pourrez visiter sa sépulture.
Ankara, capitale administrative et politique
La capitale, Ankara, siège au centre de l’Anatolie Centrale. Son monument principal : un mausolée monumental recueillant la dépouille mortelle d’Atatürk. Mustapha Kemal Atatürk, fondateur de la Turquie moderne et républicaine, mena à terme la guerre d’indépendance et instaura la capitale du pays à Ankara. Ce gros bourg s’est développé et modernisé avec l’aide d’architectes occidentaux. Le musée des civilisations anatoliennes d’Ankara est sans aucun doute un des musées les plus riches du pays. Les vestiges y sont exposés chronologiquement, sur une échelle de temps allant de 50.000 avant J.-C. au IIème siècle de l’ère chrétienne.
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L’Anatolie centrale en pratique
CUISINE
II faut absolument goûter le « pastirma ». Il s’agit d’une préparation à base de filet de bœuf séché agrémenté d’une pâte au piment doux et à l’ail. Pensez aussi au saucisson et aux raviolis turde Kayseri.
CLIMAT
Chaud et sec en été, froid avec précipitations en hiver.
HEBERGEMENT
Pour trouver l’hôtel qui vous convient, aidez-vous du moteur de recherche en entrant le nom de la ville.
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