La Roumanie est aujourd’hui et depuis quelques semaines aux prises avec des phénomènes inquiétants qui touchent le littoral de la mer Noire. Des milliers de poissons morts ont été rejetés sur les plages, ce qui a non seulement dérangé les touristes venus en nombre pendant l’été, mais qui inquiète les spécialistes…
Ces derniers temps, au bord de la Mer Noire, les vagues ont jeté sur le sable des milliers de poissons morts, à Navodari, Mamaia et Constanta. Le phénomène gagne peu à peu le sud du littoral et, bien qu’il ne soit pas d’une ampleur inquiétante, il peut constituer un désagrément pour les touristes qui passent leurs vacances sur la côte.
Les spécialistes du Laboratoire de contrôle et d’analyse des eaux du littoral ont prélevé des échantillons de plusieurs secteurs de la côte. Les spécialistes de l’Institut roumain de recherches marines „Grigore Antipa” ont procédé à des analyses toxicologiques sur les poissons.
Les résultats seront connus dans quelques jours.
Les analyses effectuées la semaine dernière ont mis en évidence une baisse de la salinité de l’eau de mer – jusqu’à 8 ou 9% – contre 16% normalement.
Durant la période estivale, on enregistre d’habitude une diminution de la salinité, qui ne descend pourtant pas en dessus de 11%. Or, ce phénomène s’est accentué, ces derniers temps.
Un autre phénomène qui peut également avoir entraîné la mort des poissons est le changement brutal de la température de l’eau de mer entre le jour et la nuit. Ces dernières semaines, le mercure a grimpé jusqu’à 27 ou même 28 degrés dans l’eau de la mer, et la quantité d’oxygène a diminué. En outre, suite aux pluies torrentielles de cet été, le Danube a déversé dans la mer des quantités beaucoup plus importantes d’eau douce. Le directeur de l’Institut de recherches marines de Constanta, Simion Nicolaev, résume:
/ « La diminution de la salinité est un des facteurs responsables de la mort des poissons. Un deuxième facteur, peut-être encore plus important, s’y ajoute, à savoir la hausse des températures de l’eau de la mer, qui ont atteint des valeurs jamais enregistrées jusqu’ici ».
Il y a un espoir: que le vent du nord dirige vers la côte les courants du large. Ainsi, la salinité augmenterait et les poissons seraient sauvés.
Le problème des poissons n’est pas le seul auquel les touristes qui passent leurs vacances sur la côte roumaine de la Mer Noire se voient confrontés. Dès le début de l’année, les spécialistes ont averti sur d’éventuels désagréments dűs aux changements climatiques – invasion d’algues ou d’insectes.
Les mordus de la pêche ont eux aussi un problème à affronter et ce problème, c’est le poisson “dragon de mer”. Il s’agit d’une espèce marine qui vit sur les fonds sableux de la Mer Noire. Le dragon de mer est truffé d’épines dorsales qui percent facilement la peau. Son venin assez fort infeste le sang, pouvant toucher le système nerveux. Le contact avec ce poisson est donc à éviter. Des dizaines de touristes – surtout des pêcheurs – en sont tombés victimes dernièrement, car on peut l’attrapper accidentellement, en voulant pêcher le gobie noir.
Teofilia Nistor; trad.: Dominique