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L’art contemporain espagnol à Bruxelles : L’ange exterminateur

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Étrange idée que de faire une exposition d’art contemporain espagnol sur le thème de la claustrophobie et sous l’égide de l’ange exterminateur de Bunuel; c’est à Bozar à Bruxelles jusqu’au 20 juin.

Ce thème semble des plus ténus et semble être davantage un prétexte fumeux plutôt qu’un principe unificateur de l’exposition. Bon nombre des artistes présents travaillent sur l’architecture, instrument claustrophobique par excellence sans doute; mais les diverses maquettes (maison de Wittgenstein de Bernardi Roig, ou maison à champignons de Domingo Sánchez Blanco, entre autres) ne sont guère convaincantes et ni les belles compositions utopiques de Dionisio González (Ipiranga III), ni les châteaux de sable de Diego Santomé ne soutiennent vraiment le thème, au contraire.

gonzalez.1272843749.jpg

garcia-2.1272843733.jpgperez.1272843768.jpgSi les photos ne sont guère plus intéressantes (Santiago Sierra est bien plus pertinent dans ses protocoles sociaux que dans ces photos minimalistes), ce sont trois vidéastes qui relèvent le niveau de cette exposition assez décevante. Pendant que la Chorégraphie de rêve de Dora García montre une jeune femme arpenter sans fin une grande feuille de papier au sol en tombant régulièrement au sol selon un protocole bien établi (non sans évoquer Bruce Nauman et son studio), Javier Pérez , avec 60 marches (Perpetuum mobile), montre un homme nu escaladant sans fin des marches géantes : ses efforts semblent épuisants et dans toute l’exposition on entend son ahanement désespéré. Une maquette à côté de l’écran montre le modèle réduit de la roue de hamster dont il est prisonnier, condamné pour l’éternité à la parcourir jusqu’à épuisement, et heureux comme Sisyiphe.

sard.1272843782.jpgAmparo Sard, dont j’avais déjà remarqué les ‘dessins’ en relief, réalise ici une vidéo subaquatique, Second error, où elle est enfermée dans un caisson plein d’eau, tenant une lampe torche et tentant d’échapper à l’eau et aux algues; son visage refait parfois surface pour mieux replonger ensuite, sa robe blanche en fait une fascinante Ophélie androgyne tentant sans fin d’échapper à son destin. 3031.1272843714.jpgDeux autres vidéos tirent trop vers le gadget : Mateo Maté présentant une recette de dinde de Thanksgiving dans un camouflage militaire et Bestué / Vives assemblant des gags domestiques sans queue ni tête.

Tout cela ne fait pas une exposition de poids, et ce n’est qu’un coup de projecteur bien limité sur la jeune scène espagnole. Heureusement, il y aura aussi des performances, dont La Ribot le 16 juin.

Photos 2, 3 & 4 de l’auteur.

Marc Lenot
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