Clemens Forell est fait prisonnier à la fin de la deuxième guerre mondiale par les soviétiques. Simple soldat allemand, il devrait « bénéficier » du statut de prisonnier de guerre. Mais il n’en sera rien. Les communistes lui font un procès et le condamnent à vingt ans de goulag pour crime d’espionnage et haute trahison et le voilà parti pour le grand nord entassé dans un fourgon à bestiaux.Il atterrit d’abord dans un camp de concentration en Sibérie qui n’a rien à envier à ceux du nazisme à sa pire époque puis dans une mine de plomb où l’on ne prend même pas la peine de donner une cabane aux détenus qui vivent 24 heures sur 24 dans les galeries sombres en proie aux affres du saturnisme…
Après une première tentative d’évasion échouée, où il doit subir une bastonnade en règle de la part de ses codétenus, il réussit à s’enfuir et entreprend une cavale de trois ans à travers la Sibérie dans des conditions monstrueuses et c’est miracle s’il parvient à se retrouver de l’autre côté de la frontière iranienne.
Le livre vaut surtout par la force du témoignage humain, la réalité y dépasse la fiction. On ne peut s’empêcher de penser à la phrase de Guillaumet perdu dans les Andes : »Ce que j’ai fait , aucune bête au monde ne l’aurait fait! »
On reste sans voix devant tant de souffrance et de courage.
Un livre magnifique, passionnant et que l’on quitte à regret. On reste un peu sur sa faim en ce qui concerne les complicités qui lui permettent d’échapper enfin à l’enfer soviétique, mais ce livre, publié en 1955 et qui fut un immense succès en Allemagne méritait amplement d’être réédité ne serait-ce que comme pièce à conviction du livre noir du communisme dont l’auteur donne une définition amusante : »Je vais te dire ce que c’est que le communisme : c’est quand le gos caillou jaune ( il s’agit d’une pépite d’or) revient finalement à la fripouille qui a le moins de scrupules … »
A ne pas manquer par ceux qui aiment les récits d’aventures extraordinaires
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Merci de me rappeler ce livre qui m’avait passionnée mais dont j’avais oublié et le nom de l’auteur et le titre et que j’avais pris en bibliothèque ; je peux maintenant le recommander à mon club de lecture parce qu’il m’a vraiment marquée.