Le consortium franco – grec Vinci – Aktor a laissé tomber le contrat d’exécution du tronçon Comarnic – Brasov de l’autoroute préconisée au centre de la Roumanie. Cette annonce a été faite quelques jours, seulement, avant la fin du délai de 90 jours depuis la signature du contrat conclu avec le Ministère roumain des Transports, terme butoir stipulant que, quelle que soit la partie qui casse le contrat, elle ne puisse être soumise à des pénalités.
Ce dénouement était prévisible compte tenu des dernières discussions, selon les représentants du ministère, qui remarquent que le consortium Vinci – Aktor n’a pas trouvé les sources de financement. Ceux-ci disent que ceux qui s’étaient engagés à construire les 55 kilomètres avaient essayé, avant de résilier le contrat, de modifier les délais d’exécution et les montants à payer mais que leurs démarches ont été refusées.
Plus que cela, les travaux devraient démarrer en 2012, mais ce début, non plus, n’était pas une certitude, selon les mêmes représentants du ministère.
Le contrat stipulait l’achèvement des travaux en 2014 ainsi que la concession par le maître d’ouvrage de cette partie de l’autoroute pendant les 30 années suivantes.
Cependant, Vinci – Aktor s’engageait à administrer cette partie de l’autoroute contre une taxe que les utilisateurs devaient payer à partir de la cinquième année d’entrée en vigueur de la concession.
Pendant cette période, 26 années durant, l’Etat roumain devait verser au concessionnaire des tranches de disponibilité d’un montant de 180 millions d’euros par an, ce qui aurait porté les coûts à 4,7 milliards d’euros à la charge de l’Etat roumain.
Ceci équivaut à quelques 90 millions d’euros pour chaque kilomètre, la partie Comarnic – Brasov devenant, ainsi, la voie routière la plus chère de Roumanie, un pays où l’absence des autoroutes est aiguë. Fin 2007, l’on y trouvait 281 kilomètres, une année plus tard les calculs faisaient état de 5 kilomètres de plus, pour qu’en 2009, juste avant les élections présidentielles de décembre, on assiste à l’inauguration de 42 kilomètres (la partie Turda – Gilau) de l’autoroute TRANSILVANIA.
Totalisant 415 kilomètres d’une largeur de quatre fils par sens, cette autoroute part du centre de la Roumanie, au nord-ouest de la ville de Brasov, pour aboutir à la frontière avec la Hongrie.
L’autoroute TRANSILVANIA dont le maître d’ouvrage est la compagnie américaine Bechtel, associée avec un partenaire de Turquie, comprend 58 passages routiers, 94 passerelles l’enjambant et 16 échangeurs et est censée établir le lien entre des villes importantes de Transylvanie telles Brasov, Sighisoara, Târgu Mures, Cluj Napoca et Oradea.
Les délais d’exécution sont, néanmoins, largement dépassés de sorte que le moment où le réseau d’autoroutes de Roumanie puisse devenir une réalité et non pas de simples épures sur papier demeure incertain.
Février 2011
Le froid, les expropriations et les sites archéologiques bloquent les travaux au tronçon de l’autoroute Cernavodă- Constanta
Et sans autoroutes, dirait-on à parcourir un article proposé par Gândul qui se demande « pourquoi les chantiers de l’autoroute du Soleil sont- ils déserts ? » Surtout que les responsables de Bucarest se montraient très optimistes au moment où ils déclaraient: « on fait des efforts soutenus de façon à pouvoir rouler sur l’autoroute vers la mer l’été prochain ». Mais avec un seul gardien qui s’ennuie près d’un pilier du pont de Cernavoda, comme l’affirment les journalistes de Gândul, difficile de terminer quoi que ce soit. Les autorités s’en prennent à la météo : « on ne peut pas travailler en hiver ». Si l’hiver passe, il nous reste à blâmer les dossiers d’expropriation et les sites archéologiques. Suffisamment de coupables pour expliquer pourquoi la Roumanie n’a pas d’autoroutes.
Aut. Corina Cristea, trad. : Costin Grigore
Les autoroutes et les pays de l’est, tout un roman pourrait-on dire… en Pologne, un peu le même combat mais pour d’autres raisons…