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Le baromètre du bonheur : peut-on mesure le bien-être des peuples?

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Peut-on mesurer le bonheur d’un peuple et si oui, à partir de quels indicateurs? Des études sérieuses tentent de mettre au point un baromètre du bonheur pour évaluer le bien-être, mais quelles sont les limites de ces méthodes et de leurs résultats?

Il semblerait que pour apprécier notre bonheur – ou notre « bien-être »  pour être plus terre-à- terre – nous aurions besoin d’éléments de comparaison. C’est ce qui ressort d’une étude, forcément sérieuse, faite sur un échantillon de milliers de personnes de par le monde. On serait tous à peu près identiques au regard du bonheur, que l’on soit de Moldavie, du Danemark, d’Ouganda, de Corée du sud ou de Colombie. J’explique – ou plutôt je reprends les résultats de cette étude américaine.  « Le bien-être n’augmente pas avec l’élévation du niveau de vie. Le bonheur ne se satisfait que s’il est supérieur à celui de gens auxquels ont été comparés le groupe de référence ».

Exemple (toujours d’après l’étude) : « Supposez  qu’on vous demande de choisir entre deux mondes. Dans le premier, vous gagneriez 50 000 $/an et les autres habitants 25 000 $. Dans le second, vous gagneriez 100 000 $/an et les autres 250 000 $. Quel monde choisiriez-vous ? Probablement le premier écrivent les chercheurs, « tout comme la majorité des étudiants de Harvard à qui la question a été posée ».

J’avoue trouver ces études un peu stupides : vouloir mesurer le bonheur avec un baromètre est futile sinon inutile. Peut-on tout mettre en abscisse et ordonnées ? Mais qu’on se rassure… ou plutôt qu’on s’inquiète. Si le seul point positif de cette enquête pour moi signifie que l’on a besoin des autres, la suite n’est pas forcément réjouissante. Certains « psychologues de l’évolution » (je ne savais pas que ca existait !), considèrent en effet que le genre humain serait plus enclin au malheur qu’au bonheur (anxiété, insatisfaction), cela augmenterait ses chances de survie. Pas étonnant que l’on vive de plus en plus vieux !

Dans mon immeuble, où la majorité des résidents est thaïe, pas de mobylette et encore moins de vélo sur les parkings, mais une ou deux voitures de sport et de rutilants 4×4 avec une nette préférence pour le blanc ces dernières années. Moi je pédale sur ma bicyclette, nez au vent ou dans les étoiles, avec un sixième sens en alerte pour ne pas me faire renverser par des conducteurs fous. Je dois donc servir de baromètre, d’élément de comparaison à mes co-résidents. Réconfortant pour ceux qui ont de grosses voitures (La farang n’a pas d’voiture na na na  !) Mais pour le personnel et surtout celui de la sécurité, je reste une énigme. Je suis farang et je roule à vélo ! Et ce n’est pas par boboïsme, c’est juste que ça me fait plaisir et que « c’est mon choix » comme disait je ne sais plus qu’elle animatrice télé passée aux oubliettes. Alors le personnel de sécurité (tous karen-thaï ou shan-thaï, venus de la montagne ou de l’autre côté de la frontière  travaillant 7 jours sur 7, douze heures par jour), ce personnel est avant tout asiatique et a donc « de la face ». Tellement qu’ils en ont même pour moi !  A chacun de mes passages à la barrière, on me crie  un joyeux : «  Madam Ook kamlang kaay » !… Ils me font comprendre que je fais du velo « pour faire du sport » et non par nécessité. Des fois que je penserais qu’ils penseraient…. Bref, pas très clair, mais c’est thaï-thaï.

Et pour en finir avec « la rue des beau-fils étrangers » d’hier, un dernier coup d’œil sur l’article de « l’International Herald Tribune » : « Quand vous vous mariez en Thaïlande, vous vous mariez à toute une famille. Voir même à tout un village ! » dit un prof de mathématiques américain retraité et vivant depuis 8 ans en Isan, qui avoue par ailleurs regarder la télé américaine toute la journée et cuire lui-même ses hamburgers. Il ajoute encore : « Je ne parle pas thaï (il devrait dire isan), et ma femme ne parle que très peu l’anglais. Elle comprend que je suis en colère, uniquement à mon ton »

« Dans les mariages mixtes, une culture prend toujours le pas sur l’autre » (Florence dans « Théâtre d’Ombres »*)… mais là, je ne vois pas qui a adopté la culture de qui…

Et pour terminer sur une note d’humour… Oh ! pas britannique du tout aujourd’hui ! mais du lourd, en provenance du Minnesota ou du Wyoming… je ne sais plus. C’était à Udon il y a quelques années, un américain, un de ces ex vétérans de « Nam » comme ils disaient à l’époque. Il recommandait ceci à un jeune compatriote : « Si tu veux épouser une thaïlandaise, choisis la dans un orphelinat » !!

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*  » Théâtre d’Ombres » Edition de la fremillerie.

Mais qui a volé le sourire des Thaïlandais?

La Thaïlande, « pays heureux », comme le chantait en son temps Gérard Manset, est, elle aussi, inquiète de « mesurer » son degré de bien-être. Elle le fait à  travers une étude appelée ici GDH (« Gross Domestic Happiness »).

Veena Thoopkraje, dans « The Nation », paraphrase les paroles d’une chanson d’Elton John « Sorry seems to be the hardest word » transformé en l’occasion en :  « Happy seems to be the hardest word in Thailand »…

“Mais qui a bien pu voler notre bonheur » ? interroge la journaliste. Le GDH des thaïlandais a chuté de 6.77 à 6.57, de juillet à septembre. Ce n’est plus le baromètre du bonheur mais la météo du bonheur qu’il faudrait évoquer  avec ses sondages quasi journaliers. Il est vrai que les derniers évènements ne donnent pas matière à se réjouir. Le fait que les thaïlandais se contenteraient de rentrer à la maison pile à l’heure pour visionner « Plus belle la vie », pardon « Wanida », sur channel 3, qu’ils seraient tout excités à l’idée de bientôt pouvoir acquérir le dernier IPhone 4 (ceux qui en ont les moyens)… n’est plus suffisant. Le principal responsable-coupable de cet état de non-satisfaction serait la politique.

C’est en tout cas ce que signalent les personnes « sondées ». Les politiciens thaïlandais sont brouillons et ennuyeux. Il n’y a pas suffisamment de lois justes. Le mot corruption est sur toutes les levres. Et même le mot « réconciliation » mis à toutes les sauces, et censé avoir une résonnance positive, a le pouvoir de décevoir et de contrarier. Les sondés ne croient pas à cette réconciliation entre « jaunes » et « rouges ». Certains disent même qu’elle n’a été conçue que pour mieux diviser le « gâteau » parmi les différents groupes politiques. Et c’est seulement lorsque chacun sera satisfait de sa « part », que le peuple pourra enfin se réjouir de cette réconciliation. Certains politiciens sont prêts à changer de camp en fonction de leurs intérêts. Quel que soit le parti qui gagnera les prochaines élections, il n’aura de toute façon, pas pris le temps de travailler pour convaincre le peuple qu’il représente la justice puisqu’il ne travaille que pour lui-même.

Quant au gouvernement en place, il est à tout instant menacé de dissolution. L’opposition, elle, cherche de nouveaux leaders en l’absence de Thaksin et de quelques autres en prison. Et les petits partis attendent de savoir qui va gagner. Pour le soutenir. Qui que ce soit. En résumé, plus personne ne fait confiance aux politiciens thaïs.

Rien de nouveau sous le soleil… et il tape encore très fort dans la journée en dépit d’un semblant de fraîcheur amené par le vent du soir.

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B Chiang mai le retour21

Alors, bien que ne me sentant pas l’âme d’une touriste, j’ai fait hier ce que je n’avais jamais fait jusqu’à ce jour à Chiang Mai : je me suis promenée en bateau sur la rivière Ping. Avec deux couples New-Zélandais, instituteurs émerveillés par la douceur de vivre de la ville et de la rivière. Comme quoi tout est question de point de vue et toujours… de comparaison. De comparaison avec leur  propre pays qui pourtant, selon l’étude américaine, se trouve tout de suite derrière le Danemark, les Pays-Bas, le Canada et la Suisse en matière de BNB. La France elle, serait derrière la Grande-Bretagne l’Australie et la Belgique et au même niveau que le Nigeria, le Chili et la République Tchèque… et juste au-dessus de l’Allemagne.

Michèle Jullian

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