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Comment visiter les châteaux de Louis II de Bavière de manière originale ? Pourquoi pas à travers les cuisines et les vaisselles? Une rencontre avec le roi « fou » Ludwig II grâce aux arts de la table…
L’un de mes objectifs pendant ce séjour en Bavière était de suivre les pas de Louis II, le roi fou mais bâtisseur génial. L’an dernier, à Munich, nous avions visité le château de la Nymphenburg où il est né (et avions fait un arrêt au Café Luitpold). Cette fois, nous avons fait le tour complet !
Premier arrêt, Hohenschwangau près de Füssen. Le château où le futur roi a grandi. Dans un décor de rêve, au milieu de la forêt, près d’un lac, en bordure des Alpes, sous un piton rocheux qui le surplombe et où il a fait bâtir son plus célèbre château de contes de fées, le château Neuschwanstein, on se croirait entre les contes d’Hoffmann et ceux des Grimm.
Contrairement à Neuschwanstein, Hohenschwangau a vraiment été habité, c’est pourquoi le château dispose de véritables cuisines situées dans un bâtiment attenant (qui sert aussi de boutique souvenir). On voit ici des ustensiles typiques du milieu du 19e siècle. Hohenschwangau a en effet été acheté en ruines par Maximilien II, le père de Louis, qui l’a fait restaurer avec tous les aménagements modernes pour l’époque.
Cliquez sur les photos pour les agrandir:
Cuisines de Louis II au château de Neuschwanstein
Le temps fort de toute visite des châteaux de Louis II de Bavière c’est bien sûr celle de Neuschwanstein, le rêve de pierre d’un souverain fou mais bâtisseur génial. Perché tout en haut d’un prémassif alpin, le bâtiment est inachevé et c’est là que le roi fut destitué, les coûts de construction de ses trop nombreux palais (sans compter ceux qu’il projetait encore de faire bâtir !) ayant conduit la Bavière au bord de la faillite.
La visite des cuisines conclut celle du château. Tout y est rutilant comme si cela n’avait jamais servi. Ce qui est le cas : Louis II n’a pas habité assez longtemps Neuschwanstein (quelques semaines) pour qu’elles puissent véritablement fonctionner. Les plats lui étaient livrés depuis celles de Hohenschwangau, le château situé en contrebas !
C’est dans cette chambrette (ci-dessus à droite) donnant directement dans les cuisines qu’aurait dû habiter le chef du roi, ayant ainsi la capacité de les surveiller en permanence. Si les cuisines avaient bel t bien fonctionné, ce qui n’a donc jamais été le cas…
Vaisselle des Wittelsbach au Musée des Rois de Bavière
À Füssen, au pied de Hohenschwangau, on trouve un musée moderne, très bien fait : le musée des rois de Bavière. On y expose notamment la vaisselle des Wittelsbach, rois de Bavière pour certains (tel Louis II), ducs en Bavière pour d’autres (Sissi était ainsi une Wittelsbach « en » Bavière et non « de » Bavière). La Bavière n’a eu qu’une courte monarchie puisqu’elle n’a même pas duré le temps du 19e siècle : née dans les ruines de la conquête napoléonienne, elle s’est dissoute dans celle de l’empire prussien.
Cuisine à Linderfof: table de dîneur solitaire de Louis 2
S’il a grandi à Hohenschwangau et qu’il a rêvé Neuschwanstein sans l’achever, c’est surtout à Linderhof que Louis II a vécu sa vie d’adulte. Dans ce château-bonbonnière, le roi fou se prenait pour Louis XIV dont il avait fait reconstituer la chambre. Louis II de Bavière a aussi fait bâtir un lac dans une grotte souterraine artificielle. Là, sur une barque en forme de cygne, il faisait jouer pour son seul plaisir l’ouverture du Lohengrin de Richard Wagner. Ça, c’est un roi qui savait vivre !
Louis II était évidemment un grand misanthrope comme sa salle à manger le montre. La table repose sur une plateau qui pouvait s’abaisser et descendre jusqu’aux cuisines. Là, on servait les plats qui étaient hissés par le même moyen jusqu’au souverain. Ainsi, il ne voyait personne pour le servir ou le desservir et pouvait s’abîmer dans ses pensées. Un service automatisé avant l’heure en quelque sorte…
Vaisselle de Louis II au château Herrenchiemsee
Impressionné par sa visite de Versailles, Louis II de Bavière n’eut de cesse en sa folie que de bâtir son propre château du roi soleil.
Si Linderhof en est une préfiguration (cf. ici) mais au format bonbonnière, c’est sur le lac de Chiemsee, sur l’île des hommes (Herreninsel, où se trouvait un monastère. Sur la plus petite île des femmes, il y avait un couvent, vous l’aurez compris), qu’il s’est vraiment « lâché ». Il a eu le temps de bâtir le corps central de Versailles (pas tout à fait : une partie du palais est demeurée « en construction »), mais avant de construire les ailes, sa maladie l’avait définitivement séparé du reste des hommes et il a été déposé.
Comme Linderhof, Herrenchiemsee comprend une table de dîneur solitaire mais celle-ci n’a apparemment jamais servi (ce palais était plus un « Disneyland » privé, avec sa galerie des glaces et sa chambre du roi fidèlement reproduites qu’un lieu d’habitation). On peut en revanche voir dans le musée Louis II installé dans le château même une partie de la vaisselle que le roi de Bavière avait fait faire pour lui, dans le style des arts de la table en vigueur sous Marie-Antoinette.
Louis II ne survécut que deux jours à sa déposition. Son corps fut retrouvé dans le lac de Starnberg à l’endroit où figure aujourd’hui cette croix. Accident, suicide, meurtre ? La question même concourt à la légende de ce personnage fantasque qui me fascine depuis longtemps, et pas seulement à cause de sa vaisselle ou de ses cuisines !
"Du Sacré au Sucré, un blog de bon goût !": Quand il n'exerce pas sa passion pour les desserts du monde entier et leur histoire, Sébastien Durand conseille les entreprises sur leur stratégie de marketing et communication. Il est l'auteur de "Storytelling - Réenchantez votre communication" (Dunod, 2011). Il est persuadé que les histoires peuvent changer le monde.
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