Cette fête du Sacrifice vient clôturer une année dédiée à Celaleddin-i Rumi, le fondateur de la confrérie soufi des Mevlana, dont on a célébré le 800 ème anniversaire de la mort à Konya le 17 Décembre dernier.
Voici un extrait choisi des « Derviches tourneurs » livre écrit par Alberto Fabio AMBROSIO, Eve FEUILLEBOIS et Thierry ZARCONE (Ed du CERF), qui rassemble l’essentiel sur la confrérie Mawlaviyya, aussi célèbre que … méconnue.
« Le succès de Rumi tient beaucoup à la richesse et à l’originalité exceptionnelles de sa palette d’images. Il a beaucoup réfléchi à la nature et à la fonction de ces images. Le symbolisme qu’il emploie n’est pas, selon lui, une création personnelle mais il lui a été révélé par Dieu et révélé par l’intermédiaire du Monde de l’Imagination. L’Imagination n’est pas seulement la faculté que possède l’esprit de se représenter des images. Selon la psychologie soufie, l’Imagination ne crée par les images ni ne les évoque à partir de la mémoire mais elle les reçoit d’un intermonde qui existe indépendamment de l’esprit et qui fait la jonction entre ce bas-monde et le monde spirituel. Le Monde l’Imagination est un intermédiaire entre le Manifesté et le Caché, où toutes les choses, passées, présentes ou à venir, matérielles ou immatérielles existent à l’état d’archétypes. Les images mentales sont des formes incorporelles perçues par l’esprit et le cœur, qui renvoient à la réalité essentielle de ses formes. […]
Une première série d’images tournent autour de l’amour, ses manifestations, ses protagonistes :
S’il n’aimait pas d’amour, le firmament ne contiendrait pas en son sein la pureté, Si le soleil lui-même n’aimait pas d’amour, sa face n’aurait pas en elle cette clarté, Si la terre et les montagnes n’aimaient pas d’amour, les plantes, de leur ventre, ne pourraient pas pousser, Et si la mer n’avait pas eu vent de l’amour, elle aurait trouvé une attache où se poser. Toi, aime d’amour afin de connaître l’amour, sois fidèle pour voir la fidélité ».