Après Maria Popistasu en 2007 et Anamaria Marinca en 2008, Dragos Bucur est , cette année, le 3e acteur roumain sélectionné par la section Shooting Stars du Festival International du Film de Berlin, qui s’est déroulé du 11 au 21 février 2010. Shooting Stars est un prestigieux programme international censé promouvoir le jeunes les plus talentueux du Vieux Continent, en leur facilitant la rencontre avec des réalisateurs et producteurs de renom du monde entier. Cette compétition fut un véritable tremplin pour des acteurs désormais célèbres dans le monde entier.
“Il se dédie avec une telle intensité à son rôle, que le public n’a d’autre alternative, que de se laisser emporter. Avec beaucoup de précision, il donne vie aux conflits intérieurs de ses personnages et l’effet est fascinant”. Ce fut la motivation du jury pour nommer Dragos Bucur à Shooting Stars. Mais qu’en dit Dragos Bucur, lui-même? Ecoutons-le:
“Avant toute chose, le fait d’avoir été choisi est très important pour moi. C’est une reconnaissance de mon travail et des films dans lesquels j’ai joué et j’espère bien que ce soit un pas en avant pour moi. Cette reconnaissance internationale est principalement due aux films roumains que j’ai faits. Après m’avoir vu dans ces productions autochtones, plusieurs réalisateurs étrangers m’ont offert des rôles. Et comme le cinéma roumain a très bonne presse à l’heure actuelle en Europe, je suis très fier d’en faire partie”.
Dragos Bucur est devenu une emblème de la nouvelle vague du cinéma roumain. Ce jeune comédien est désormais la tête d’affiche de nombreux films, ayant décroché des prix à de grands festivals – “Le matos et la thune” de Cristi Puiu, “Boogie” de Radu Muntean ou encore “Policier, adjectif” de Corneliu Porumboiu. Dragos Bucur affirme d’ailleurs que la plupart de ses performances artistiques, il les doit à sa rencontre avec ces réalisateurs talentueux. A leur tour, ceux-ci ne l’ont pas épargné – de ce fait, Dragos Bucur a déjà joué presque tous les types de personnages – du mauvais garçon, au policier ou au mari adultère:
“Il y a quatre ans tout le monde me demandait si je ne jouais que des voyous… Les choses ont progressivement changé, dans ma carrière comme dans ma vie privée – et je pense d’ailleurs que cette évolution personnelle a beaucoup pesé dans ce que je fais. J’avoue que je n’accorde pas trop d’importance à ce que je joue mais plutôt au réalisateur et aux autres acteurs. Je suis d’ailleurs persuadé que si Radu Muntean, Cristi Puiu ou Corneliu Porumboiu me proposent un rôle, ils feront en sorte que tout aille pour le mieux, même si le scénario n’est pas, en apparence, particulièrement intéressant”.
Dragos Bucur prépare actuellement la sortie à l’écran de “Mardi, après Noël” de Radu Muntean, l’un de ses réalisateurs fétiche. Mais il vient également de terminer le tournage de “The Way Back” – le chemin du retour – réalisé par Peter Wire, où le Roumain côtoie Colin Farrel et Ed Harris.
“Une expérience très intéressante… Je me suis absenté 4 mois de Roumanie, mais j’ai rencontré quelques personnes très importantes pour cette industrie et cet art nommés cinéma. Accompagner Peter Weir dans son travail, voir comment un film d’une telle envergure évolue, papoter avec Ed Harris – c’est extraordinaire. Nous avons également beaucoup voyagé. La première partie du film a été tournée en Bulgarie. Puis, nous avons déménagé au Maroc et par la suite en Inde, sur les fameux champs de thé de Darjeeling. Un jour nous étions dans le désert, le lendemain – au milieu des neiges… C’était inouï !”
Une expérience qui ne s’annonce pas singulière, puisque Dragos Bucur marche déjà dans les pas d’autres Roumains s’étant fait un nom dans la cité américaine du cinéma.
Auteur : Corina Sabàu ; trad. : Valentina Beleavski, Andrei Popov
