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Burhan Dogancay : « peindre, c’est dans les gènes ! »

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peintureturcsbuhran« Quand je peins, j’écoute de la musique classique et les nouvelles toutes les heures. Et puis je lis deux journaux par jour. Je suis un passionné d’art, de politique et de sport. […] Au début, je peignais avec des idées. Ensuite, j’ai peint ce que je voyais» (extrait de notre conversation).

Burhan Dogancay est né en 1929, à Istanbul. Quelques dizaines d’années et des milliers d’œuvres plus tard, c’est dans sa ville natale qu’il est revenu non sans avoir, entre temps, trouvé sa place au MoMa, au Guggenheim, à Beaubourg et dans quelques dizaines d’autres musées disséminés sur tous les continents des deux hémisphères.

Depuis toujours Burhan distribuait des aquarelles, en riant, par amitié, pour faire plaisir. Son père lui avait fait promettre de faire des études de droit, qu’il passa à Paris. De ses années parisiennes et honfleur-iennes, il garde des images qui illuminent toujours son visage 50 ans plus tard. Plongé dans le tourbillon du Paris des années 50, il s’ouvre, goûte, découvre, s’épanouit … y compris sur le terrain de foot de Honfleur où il fut la star locale. Envoyé quelques années plus tard à New York en poste à l’ONU, il aurait pu continuer une vie aisée et se transformer en bohémien dilettante à ses heures perdues. Mais ceux qui la connaissent un peu l’ont ressenti : New York est une ville dure qui met à nu ceux qui la fréquentent de trop près. Alors, un jour, Burhan Dogancay a laissé ses habits de diplomate pour se consacrer à la peinture. Cela fit rire beaucoup de monde : un diplomate turc qui veut devenir peintre, à Manhattan ? Allons, allons soyons sérieux, cela ne s’est jamais vu …

En effet, pendant 15 ans, cela ne s’est pas vu … 15 ans de solitude, de souffrances, de pauvreté aussi, 15 ans à scruter les sommets en étant toujours collé en bas, 15 ans au cours desquels il faillit plusieurs fois abandonner. Mais sa femme, des amis avisés surent le convaincre de ne pas renoncer. 15 ans de maturation … et puis le succès est arrivé.

C’est à New York en effet qu’il a trouvé les ingrédients de sa peinture. L’émulation de la concurrence et le bouillonnement créatif y étaient propices à la prise de risques nécessaires pour aller explorer des chemins que seul il n’aurait peut-être pas osé emprunter. La dureté du visage de la ville, avec ses lignes hautes qui bloquent l’horizon, le métal, les poutres d’aciers, les barres de briques, qui plongent sur des rues sans fin ont emprisonné, étouffé, blessé sa sensualité et sa sensibilité de méditerranéen oriental pour mieux la sublimer. De là, il a tiré son énergie créatrice. Et les murs de la ville, avec leurs graffitis, leurs témoignages de vie, véritables baromètres sociaux et culturels, ont été une source inépuisable d’inspiration. Et puis ensuite, il est parti découvrir le monde, photographier pour figer sur pellicule les œuvres éphémères d’artistes inconnus.

Reconnu et apprécié, il est revenu à Istanbul qu’il avait quittée 45 ans plus tôt. Il avait changé, Istanbul aussi et elle l’avait oublié. Alors, pour lui dire « j’existe, je suis là, regarde moi », comme à une femme, il lui a fait un cadeau : un musée en forme de rétrospective de sa vie au travers de ses œuvres et des courants qui l’ont traversée. Je vous laisse les découvrir, sur son site, remarquablement bien fait qui reprend des centaines de ses créations et pour ceux qui le peuvent, dans son musée près d’Istiklal. Mes préférées sont le groupe de « ribbons » : d’une surface plane, unie et très colorée sortent comme des lames de couleurs enchevêtrées avec une surprenante vivacité.

Et ensuite ? Et bien, une exposition est prévue avec un peintre français (dont le nom est un secret … donc nous resterons sur notre faim) à l’Institut français d’Istanbul, l’inauguration est prévue le 3 Mai prochain. Et puis une autre à l’OCDE, à Paris, toujours en 2008.

Toujours infatigable, il continue de se promener entre son atelier de Turgut Reis, près de Bodrum, son musée d’Istanbul et son atelier dans Soho, sur Manhattan : « Vous comprenez, la peinture, c’est dans les gènes … Prenez les hommes de Lascaux … Eux, ils ne jouaient pas du piano mais ils savaient peindre» s’exclama-t-il en riant !

1 commentaire pour “Burhan Dogancay : « peindre, c’est dans les gènes ! »”

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