Nous envions l’économie chinoise, mais « des centaines de milliers de chinois fuient la Chine pour « trouver de meilleures conditions de vie ailleurs » (International Herald Tribune). La Suisse vient de démanteler un réseau de prostitution. A la tête de ce réseau une femme thaïe dont les prostitués-esclaves (hommes et femmes) étaient d’accord au départ pour travailler en tant que « tel » ; en Suisse la prostitution n’est pas interdite, dès l’instant où elle est « librement consentie ». Ça n’était pas le cas pour ces jeunes thaïs. (Bangkok Post). En Russie il y aurait plus d’un million d’esclaves, en majorité en provenance d’Asie mineure (TV5). Sans parler des milliers de travailleurs asiatiques à qui on a confisqué les passeports dans les pays du golfe. Esclaves pas esclaves ? A Calais, des centaines d’iraniens, afghans, irakiens exhibent leurs cicatrices avant de tenter de passer de l’autre côté du Channel, en risquant leur vie ou en payant 5000 dollars aux conducteurs de camions (TV5 ce matin aux infos). En Birmanie des centaines de milliers de Rohynghias fuient leur pays. « Pas leur pays disent les autorités birmanes, ils parlent un dialecte bengali », et meurent en mer ou dans des camps au Bengladesh.
(Comme des notes de musique sur une portée géante, les Karens nettoient les marches du temple bouddhiste de Doi Intanon)
La moitié de la planète cherche refuge dans l’autre moitié qui elle, est en train de couler économiquement. Putain de planète !… Et à l’intérieur de certaines frontières, il y a d’autres sortes de « refugiés » qui cherchent une ile où l’herbe est plus verte. Là, en face de moi. A l’heure matinale du café. Il a près de 80 ans (un âge que nous n’atteindrons peut être pas au rythme ou la planète se détériore). En face de lui, un clone de Mathilda May asiatique tout juste majeure. Un vrai couple : elle lit un « comics » avec ostentation, il tente de lui parler, elle ne répond que par onomatopées (comme ceux de ses « comics ») Un vrai couple vous dis-je ! Elle n’a plus à lui dire qu’il est « handsome », c’est « dans la poche ». Et puis elle disparaît dans les toilettes pour téléphoner. A un chéri de son âge ? Elle chuchote, je ne comprends pas ce qu’elle dit. Elle aussi est une sorte d’émigrante qui a quitté la pauvreté de son village… Peut-être. Putain de planète !
(On touche presque les nuages sur le Doi Intanon)
J’ai passé 3 jours dans la montagne sans rien voir ou entendre des horreurs du monde. Rien entendre ?
(Nature vierge)
Sur les hauteurs du Doï Intanon, le point culminant de la Thaïlande sur lequel veillent deux monuments bouddhistes…paysage de montagnes intouchées par l’homme. Trois filles allemandes, jeunes, jolies, blondes et intrépides se prennent en photo et, par un effet d’illusion, font semblant de se jeter dans le vide. Leur chauffeur rejoint deux autres conducteurs de songthaeaws jaunes qui ont amené des touristes thaïs jusqu’au sommet. Mon « chéri » s’assied à côté d’eux, ils commencent à discuter. Je m’éloigne pour commander un café à la petite hutte qui propose du café du Doï Intanon. Lorsque je retrouve le groupe, ils rigolent comme les hommes savent le faire lorsqu’ils discutent sexe et qu’une femme les rejoint.
Ce qu’ils disaient ?… et ça conclura ironiquement cette chronique de mauvaise humeur de ce samedi… L’un disait : c’est vrai que les occidentales ont des sexes (ce n’est pas le mot qu’il a utilisé : (regardez หี dans le dictionnaire thaï). Ça doit être bien de baiser une farang ! ». Ne savent pas que je comprends !! Un autre : « La fille tout à l’heure, en haut du temple, elle portait un pantalon si collant que son pubis ressortait. Vraiment proéminent… » « Oui » dit un autre « moi ça m’a donné tout de suite une « hard-on) Ok ça passe mieux en anglais : en fait, il a dit « mon pénis a tout de suite durci » !). Les mots sont les mots en thaï et je répète ce que j’ai entendu. Mon chéri s’est contenté de sourire et moi de boire mon délicieux café สด « sot » (frais en thaï… mais ça veut dire aussi « vierge ») S’il avait ajouté un seul mot, je lui versais le café vierge et brûlant du Doï Intanon sur la tête !
Top of the mountain
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Je m’appelle Michèle Jullian. J’aime les voyages, la photographie, l’écriture.
Voyager ce n’est pas seulement prendre l’avion ou parcourir la planète, c’est aussi voyager dans les livres, les deux étant l’idéal. Chaque voyage comporte sa part de découvertes et de déconvenues, lesquelles deviennent expériences, à partager ou pas. Voyager est une aventure de chaque instant. Mes repères sont en France et en Thaïlande où je réside « on and off ». J’ai écrit un roman « théâtre d’ombres » qui a pour décor la Malaisie et la Thaïlande …
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