Partons au cours de ce voyage en Chine sur les routes de l’Himalaya… Ce matin, lever tardif…. alors je saute le petit déjeuner pris à ma coffee-shop habituelle, pour un café à la terrasse de la « Rotonde » Boulevard Montparnasse, juste en face de chez moi. Lieu mythique d’écrivains et de peintres d’une autre époque, ex cantine de mon mari Marcel Jullian. D’ailleurs, sa photo est toujours accrochée à côté d’autres célébrités. J’ai emmené avec moi, à la volée, un des livres achetés hier : « Le livre d’un homme seul » de Gao Xingjian (Prix Nobel de littérature).
PARTAGER C’EST QUOI ?
Et… comme je le fais presque toujours avant d’entamer une longue lecture, j’ouvre une page au hasard. Je sais alors si je vais aimer ou pas. Et là ! page 191… je lis : « A minuit, le quartier latin était encore très animé, vous étiez passé devant un café bondé à l’intérieur comme à la terrasse, quand, levant la tête, tu avais lu l’enseigne au néon : « La Rotonde ». C’était bien ce café. Vous vous étiez assis à une petite table et…… ce n’étaient que des touristes, impossible de savoir où étaient passés, à l’orée de ce siècle nouveau, les poètes et les peintres français… »
J’adore ces clins d’œil malicieux du destin. Cela me fait penser au voyage. « Au voyage du vagabond et non du soldat » comme le remarquait ce même écrivain chinois. Et je me disais que voyager c’était partager, échanger, prendre et donner, pas voler. Voyager, c’était être attentif aux regards et aux sourires. Voyager c’était mettre un temps en jachère sa propre culture, pour laisser pousser quelques graines étrangères de la culture de l’autre.
La Thaïlande est malheureusement terre d’accueil de trop de pilleurs et de rapaces. Sans culture. Donc pas la peine pour eux de la mettre en jachère… elle est permanente.
Cette région de la Chine, aux confins de l’Himalaya est encore vierge de ce genre de tourisme de masse et sexuel, piliers de bars, analphabètes sans scrupules. Parce que, ici, pas de bars, pas de filles pauvres poussées par la misère dans les salons de massages des stations balnéaires thaïlandaises. A Dali (voir ma note d’hier : « Dali cité des backpackers intello) », j’ai rencontré d’anciens expatriés occidentaux ayant quitté la Thaïlande, écœurés, pour rejoindre la tranquillité du Yunnan, enfin de Dali. Et sur les routes de l’Himalaya, tourisme encore vierge, parce que trop dangereux et pas pour touristes timorés. Alors vive le danger !
Et partager, ce n’est pas compliqué, ça peut être, par exemple, une promenade qui commence comme ça….
Et qui se termine comme ça…
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