Coup de projecteur sur l’itinéraire d’un homme passionné de vélo qui a réalisé en 2008 le voyage Paris Pekin dont il était le senior. Une manière originale de célébrer les Jeux Olympiques. C’est l’une de ses nombreuses aventures à bicyclette qui ont ponctué son histoire d’amour avec la petite reine depuis 60 ans…
Une belle et ancienne histoire d’amour
En effet, ce chaurien (habitant de Castelnaudary) d’adoption, septuagénaire, né à Belleville d’une mère aux origines périgourdines et d’un père parisien, a accompli en soixante ans plusieurs dizaines de milliers de kilomètres sur les routes de l’Héxagone et du monde. C’est en 1946, quand il a assisté à sa première course au Vel d’Hiv grâce à l’aide de l’actrice Sophie Desmaret, fille du directeur du vélodrome, qui lui avait procuré une entrée permanente, que le vélo est devenu une révélation et une histoire d’amour pour ce « Titi parisien débrouillard » – comme il aime à se définir –. Orphelin d’un père mort pendant la guerre dans le camp de Struthof (Strasbourg), il jonglait alors avec divers petits boulots pour vivre et gagner de l’argent de poche, tout en ne ratant pas la moindre manifestation sportive au Vel d’Hiv et en poursuivant les champions pour obtenir leurs autographes. Au fil des courses, très vite, la bicyclette s’est imposée comme une évidence, surtout à la suite de sa rencontre avec un « pistard », Alain Pousse, qui l’a initié et l’a soutenu ensuite pour qu’il puisse s’épanouir au mieux dans la pratique de ce sport si exigeant. Du cyclisme « en américaine » aux demi-fonds, Jean-Pierre Bourgeau se souvient d’un apprentissage physiquement dur, ponctué de multiples chutes, mais tellement formateur et en un sens jouissif, d’autant que les sportifs habitués des lieux étaient des bons vivants. « Qu’est-ce que j’ai du gonfler les boyaux pour résister ! Et combien de chutes carabinées ? Mais c’était la fête permanente avec les accros du Vel d’Hiv ! », commente-t-il avec émotion.
De l’expérience professionnelle au Paris – Pekin …
Au cours de ces 60 dernières années, rares furent les moments où Jean-Pierre Bourgeau n’a pas enfourché son vélo et pédalé avec le même enthousiasme… De 1952 à 1957, des séjours au Madagascar et au Mexique qui lui ont évité l’expérience du régiment en Algérie en 1954 lui ont fait expérimenter la solitude, le manque du compagnon à deux roues et l’absence du Vel d’Hiv et de son ambiance unique. Une vie professionnelle riche, intense et variée aussi bien en tant que fonctionnaire au contact de « grands » de ce monde que dans le privé, un mariage et une famille de quatre enfants qui l’ont comblé, auraient pu achever cet éloignement. Pourtant l’appel du vélo s’est fait irrépressible et malgré une reprise difficile sur des bicyclettes quelque peu améliorées dès 1957, Jean-Pierre Bourgeau a tout fait pour atteindre en deux ans les premières catégories et le niveau professionnel dans l’équipe Lejeune-Sauvage. Côtoyer des emblèmes tels Anquetil, Bobet, Van Loy, Janssen, Geminiani, Stablinki et tant d’autres cyclistes tout aussi méritants ressemblait pour lui à « l’apothéose » et le remplissait de fierté : « bien sûr il y a eu des désillusions, mais j’ai été très heureux ! La compétition a été une partie importante de ma vie, m’a donné des médailles, m’a laissé des tas de bons souvenirs… tellement qu’il est impossible de les énumérer, jusqu’à mes 52 ans … quand mon corps m’a fait comprendre qu’il était temps de laisser la place aux jeunes !».
Cyclotourisme Paris Pekin ; une aventure humaine …
Loin de se résigner et de prendre sa retraite sportive, l’infatigable Jean-Pierre Bourgeau, qui affiche toujours une forme insolente, continue à rouler et parcourir des centaines de kilomètres chaque mois, avec des compagnons de la Fédération française de cyclisme et de clubs comme celui des Pounpils de Villasavary qu’il a rejoint en 2007 et auquel il doit en partie la possibilité d’avoir pu réaliser son rêve d’aller à Pekin à vélo grâce au soutien financier des membres.
Jean Pierre Bourgeau n’a eu de cesse de se lancer des défis comme quelques « diagonales » du chemin vers Compostelle ou encore en 1993 un parcours de 3500 km le menant d’Agde à Athènes. Un avant-goût de ce qui allait être sa plus grande aventure en 2008, puisqu’il a entrepris de marquer l’année olympique, en accomplissant pendant près de 5 mois à travers 12 pays, les 12 623 km du Paris – Pékin, aux côtés de 104 autres participants, dont il était le doyen à 76 ans !
Si les expériences de cyclisme ne manquent pas dans la vie de cet amoureux du vélo, nul doute que celle-ci figure parmi les plus marquantes, tant elle a donné lieu à des rencontres et des moments d’échange et de partage très émouvants, en dépit des nombreuses difficultés de tous ordres, qui ont émaillé l’itinéraire et la vie du groupe jusqu’au stade olympique de Beijing en Juillet 2008 ! Chapeau bas!
Sandrine Monllor.
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Bonsoir Sandrine,
je pensais faire une année sabbatique,mon vélo n’était pas du même avis..8 jours dans les Alpes,avec quelques cols,la semaine dernière , 4 jours dans le vaucluse et 2 ascenssions du Ventoux,je n’ai pas pris 1 gramme…