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Dona Perfecta de Benito Pérez Galdos

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Encore un texte qui aurait pu servir de livret à un opéra dont Don José (eh oui) pourrait être le ténor qui aime la soprane, Rosarito, et qui essaie de l’enlever malgré tous les efforts déployés par le baryton, pour une fois en jupon, la mère de la belle, Dona Perfecta.

 

Au XIX° siècle, Don José Rey, jeune ingénieur, se rend chez sa tante Dona Perfecta, dans une bourgade imaginaire perdue au fond de la Castille, pour faire la connaissance de sa belle cousine Rosarito avec laquelle son père et sa tante voudraient le marier. Mais bien vite, sous la pression du chanoine confesseur de la tante, le jeune ingénieur dévoile ses idées modernes et commet des maladresses dans les lieux de culte. La tante, très religieuse, va alors manigancer toutes les combines possibles pour écarter sa fille du jeune diplômé trop peu respectueux de la religion et des coutumes locales, à la grande joie du chanoine qui voit ainsi se libérer la voie d’un mariage entre la riche héritière et son propre neveu. « Il finit par se sentir si étranger, pour ainsi dire, dans cette ténébreuse cité de chicane, d’antiquailles, de jalousies et de médisance, … »

 

Toutefois, le jeune homme ne désarme pas et mijote un plan machiavélique pour arriver à ses fins et enlever la belle qui est toute aussi amoureuse que lui. Mais ce plan déclenche des réactions en série qui provoquent la tragédie que tous les lecteurs attendent depuis le début. « Les gens ont ici les idées les plus arriérées sur la société, la religion, l’Etat, la propriété. »

 

Une histoire linéaire, simple comme une tragédie grecque, écrite dans une langue claire et précise avec un style très classique qui rend la lecture très aisée. Une histoire au romantisme un peu dégoulinant. Une histoire qui met en évidence l’obscurantisme religieux qui régnait à l’époque en Espagne, sous la double domination de relents de l’Inquisition (« Nous lui arracherons sa passion ou plutôt, son caprice, comme on arrache une jeune herbe qui n’a pas encore eu le temps de prendre racine… ») et de la persistance de certains us et coutumes hérités de l’étiquette imposée par les Bourbon. L’auteur a aussi voulu mettre évidence le manque d’ouverture de la classe dirigeante espagnole qui n’a rien fait pour qu’il soit le titulaire du premier Prix Nobel de littérature décerné en 1901 et qui lui était apparemment destiné, et la collusion entre une administration partisane accrochée aux privilèges ancestraux et l’Eglise catholique attachée à l’image que la célèbre Isabelle lui avait fabriquée. Sans omettre la faiblesse humaine capable des pires manigances pour satisfaire ses ambitions et envies de pouvoir.

 

Ce roman est également un avertissement sur la manipulation des foules qu’il est facile de mettre en émoi pour atteindre des objectifs personnels mais qu’il est ensuite moins aisé de maitriser. Un avertissement prémonitoire, le livre a été écrit en 1876, que les Espagnoles ne semblent pas avoir entendu : « … l’Espagne, n’en doutez pas, va connaître des scènes pareilles à celles de la Révolution française, où des milliers de prêtres d’une grande piété ont péri en un seul jour… »

 

 

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