Ce livre m’a permis de réviser toutes mes idées reçues sur la petite Ellen MacArthur, cette gamine qui termina seconde le Vendée Globe de l’an 2000 alors que des ténors comme Parlier avaient cassé leurs mats. En 2002, rebelote avec la Route du Rhum. Les plus extraordinaires multicoques, ces purs-sangs, ces formules un des mers s’alignent à côté de son monocoque sensé filer deux fois moins vite. Les monstres de technologie cassent les uns après les autres et la petite anglaise finit par arriver première !
Le livre permet de comprendre. Il raconte tout le parcours de la jeune femme. Sa motivation énorme qui remonte à sa plus tendre enfance, ses galères, sa longue attente, sa formation, les courses, les victoires, les défaites et surtout toute la peine qu’elle a du se doner pour arriver au top. Rien à voir avec l’image de la fille arrivant, le sourire aux lèvres, aux Sables d’Olonne avec une fusée éclairante dans chaque main. En fait ce Vendée Globe n’avait été qu’une suite d’épreuves avec voiles déchirées et rafistolées, escalades du grand mât, collisions, dérive cassée et j’en passe.
Aller au delà de l’image papier glacée et montrer enfin le courage et la ténacité de cette persone sympathique et émouvante est le principal, sinon le seul mérite de ce gros livre, pas vraiment bien écrit, mais qui se lit facilement. Nous sommes bien loin des fabuleux récits de Moitessier, Antoine, Bardiaux et autres navigateurs solitaires qui donnent une furieuse envie de partir sur les mers.
L’esprit est complètement différent. Nous sommes dans le monde de la course au large. Il faut aller vite, plus vite, toujours plus vite. Courir sans arrêt derrière les sponsors, avec l’obsession perpétuelle de l’argent change tout, même si les souffrances physiques et morales sont apparentées.
L’amour de la mer, le talent réel de cette navigatrice ( qui a, semble-t-il, écrit elle-même son bouquin ), son courage devant l’adversité, son acharnement de bouledogue, mérite cependant notre admiration et notre respect.
A lire si on aime la mer et la course au large.
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Drôle de petite bonne femme ! Quel tempérament ! Quelle énergie !