T’envoie ces quelques lignes. Je pars vers les îles lointaines. Je pense à toi. Je t’écrirai, parfois.
Quand tu liras ces lignes, je serai déjà loin.
Je m’envole pour les confins, parcourir les rivages vides des îles lointaines.
Pendant un bon bout de temps, je serai déconnecté, occupé à capturer le zeste de la vie.
Là où je vais, il n’y aura pas de portables, pas de réseaux sociaux qui me donnent souvent l’impression d’exister, pas de références connues.
« Alors, où vas-tu ? »
En fait, je ne sais pas encore. Je disparais, file dans les hémisphères, à la périphérie. Mais j’ignore encore où exactement.
Je me moque de connaître déjà ma destination finale. Le chemin de traverse m’attire, même s’il est hérissé de ronces et de vagues terrains.
Je t’écris de cet aéroport de G., au centre de l’Europe. Je m’envole bientôt pour le Nord, puis bifurque vers le Sud-est, puis plein Sud. J’ai le bout des doigts qui frétille et le ventre noué.
Je crains et je vis. J’aime cette sensation, celle du départ du point « A » sans connaître vraiment le point « B ».
Je te remercie pour ta fidélité et tes encouragements. Donne-moi de tes nouvelles. J’y répondrai un jour, je ne sais pas trop quand, mais j’y répondrai sans aucun doute.
Je t’écrirai de temps à autre, profitant d’une escale, d’une joie gamine ou d’un vague à l’âme. J’écrirai ce que je vois, ce que je sens, ce que je ne comprends pas bien.
Tu seras dans mes pensées. Comme tous ceux que j’aime.