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Expositions à Munich en 2016 : agenda des meilleures expositions d’art et culturelles

Kandinsky im Blau

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Quelles sont les meilleures expositions à Munich en 2016 ? Voici un agenda et une sélection des expositions d’art ou culturelles à ne pas manquer à Munich et en Bavière !

Les expositions sont classées par saison. Chaque exposition est indiquée dans l’onglet correspondant à la saison à laquelle elle s’achève.

Exposition itinérante consacrée à Jean-Paul Gaultier à la Kunsthalle


Jean-Paul Gaultier Munich KunsthalleDouble jubilé pour la  Kunsthalle de Munich fête à la fois ses trente ans d´existence et sa centième exposition. A cette occasion elle se transforme en podium de haute couture du 18 septembre 2015 au 14 février 2016 avec une exposition qui présente 160 créations d´un des plus grands créateurs de mode contemporain.

Munich après Paris où l’expo Jean-Paul Gaultier a attiré cet été plus de 400000 visiteurs et surtout visiteuses (80/100 de femmes contre 20/100 d´hommes). L´exposition itinérante a été réalisée par le Musée des Beaux-arts de Montréal et la collaboration de la Maison Jean Paul Gaultier de Paris. L´expo a été initiée en 2011 et mise en tournée par Nathalie Bondil, directrice et conservatrice en chef du Musée des Beaux-Arts de Montréal, et préparée par Thierry-Maxime Loriot, qui en est le commissaire (un commissaire d´autant plus compétent qu´il a commencé sa carrière comme mannequin!). Munich est la onzième étape de la tournée mondiale de cette exposition.
L´exposition intitulée « From the catwalk to the sidewalk » n’est pas vraiment conçue comme une rétrospective de l´oeuvre du génial créateur français,  même si des créations de toutes les périodes de l´artiste sont présentées, mais  plutôt comme un spectacle,  une mise en scène qui nous plonge dans l’univers de Jean-Paul Gaultier et véhicule son message de tolérance et d´ouverture, un message novateur qui fait fi de tous les stéréotypes et de toutes les conventions. Elle retrace 40 ans de carrière du créateur au travers de 160 pièces avec, outre des vêtements typiques du prêt-à-porter qui ont contribué à révolutionner l´art de la mode,  des pièces de collection extraordinaires comme le corset arboré Madonna lors de sa tournée Blond ambition Tour ou encore  les costumes confectionnés pour le film Kika de Pedro Almodovar.

L´expo se décline en sept chapitres et commence par une salle qui rappelle le salon de beauté de la grand-mère du petit Jean-Paul qui y circulait fasciné par le charme désuet des corsets, une pièce d´habillement  qui devait devenir centrale dans ses créations. Les diverses salles mettent en scène ici le monde de la mer, avec des marins sensuels et des sirènes ou des nymphes auxquelles viennent se mêler, comme en contrepoint, des saintes et des madones, là celui de la jungle, plus loin le punk cancan, là encore un podium où des mannequins défilent, ou, en fin de parcours, une fabuleuse collection de robes de mariées. Oktoberfest oblige, on verra aussi des créations de vêtements bavarois
que Jean-Paul Gaultier a spécialement créés pour l´expo munichoise.

Partout on se rend compte du rôle prépondérant de la photographie dans l´oeuvre de Gaultier et des relations privilégiées qu´il a entretenues avec nombre de photographes, Andy Warhol, Peter Lindbergh ou Pierre et Gilles pour ne citer qu´eux. Celui aussi du cinéma qui fascine l´artiste qui a collaboré à de nombreux films dont il a réalisé les costumes.

L´oeuvre de Jean-Paul Gaultier et profondément érotisée, il magnifie le corps de la femme en en soulignant et en en détaillant les attributs avec ses corsets aux seins coniques à lignes concentriques et pointus ou avec ses tissus imprimés de photographies de sexes féminins ou porteurs de pubis en relief. Une oeuvre au delà des tabous qui est également tout à fait ouverte à la diversité et qui brise les frontières que d´aucuns voudraient trouver au genre. Chantre du mariage gay auquel il a consacré une collection, Jean-Paul Gautier qui depuis toujours crée des corsets et des jupes pour hommes a conçu la première robe de marié pour homme. Il a aussi habillé Conchita Wurst, un artiste qui dispose d´un énorme charisme à l´aune de son talent  et qui  s´est créé une personnalité scénique unique.

L´exposition est dynamisée par l´animation de nombreux mannequins parlants et aux visages mobilisés par des projections vidéo d´une technique de pointe telle qu´elle parait leur donner la vie et dont les messages nous font pénétrer plus avant dans la vision du monde de Jean-Paul Gaultier, un des plus fascinants créateurs contemporains.

A ne pas manquer, un des grands événements de la collection automne-hiver des expos munichoises!

Jusqu´au 14 février 2016 à la Kunsthalle de Munich.


Klee et Kandinsky au Kunstbau de la Lenbachhaus


L’exposition résulte d’une collaboration entre le Zentrum Paul Klee de Bern où elle fut présentée cet été et la Städtische Galerie im Lenbachhaus und Kunstbau Munich où elle sera montrée du 21 octobre 2015 au 24 janvier 2016. Cette exposition insiste sur l´amitié qui a uni les deux hommes, une amitié nourrie par leurs échanges intellectuels féconds sur la création et les techniques artistiques.

Klee et Kandinsky Dessau 1927 photo de Nina Kandinsky
Klee et Kandinsky à Dessau vers 1927, une photo de Nina Kandinsky

Voici le très intéressant texte de présentation de l´exposition réalisé par le Zentrum Paul Klee, qui comporte de nombreuses citations de textes rédigés par les deux artistes. Les différents titres du texte correspondent aux différentes sections de l´exposition. Détail important pour les visiteurs francophones: les titres des oeuvres sont également traduits en français.
Wassily Kandinsky, Im Blau, 1925 Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen Düsseldorf, Photo: Walter Klein
Wassily Kandinsky, Im Blau, 1925
Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen Düsseldorf,
Photo: Walter Klein
« Cette exposition nous apprend beaucoup sur la frontière étroite entre amitié et rivalité, entre influence et délimitation artistiques, mais également entre succès et exclusion. On n’a encore jamais réuni dans une exposition un choix aussi prestigieux d’oeuvres des deux maîtres et voisins au Bauhaus.
Paul Klee et Wassily Kandinsky sont considérés comme les pères fondateurs de la « modernité classique » et l’amitié des deux artistes comme la plus captivante du 20ème siècle. Leur relation fut marquée par l’échange, l’inspiration et le soutien mutuels, mais aussi par la rivalité et la concurrence – un mélange complexe qui leur donna des ailes à tous deux sur le plan de la création. L’exposition Klee & Kandinsky retrace pour la première fois l’histoire mouvementée de ces relations artistiques sur une vaste période allant de 1900 à 1940 ; elle met en évidence les parallélismes et les points de convergence, mais aussi les différences et les spécificités de chacun. À cet égard, leur leurs échanges et relations personnels à l’époque du Cavalier Bleu et du Bauhaus constituent l’un des points forts du projet.
Vers 1900
« Je me souviens vaguement de Kandinsky et de Weisgerber, qui fréquentaient au même moment cette école de peinture. […] Kandinsky était silencieux ; il mélangeait les couleurs sur la palette avec la plus grande application et, à ce qu’il me semblait à l’époque, avec une sorte de pédantisme, en regardant de très près. »
Paul Klee, Texte autobiographique pour Wilhelm Hausenstein, 1919
« La voie que vous suivez est folle et voluptueuse et séduisante. […] Je sens dans vos travaux ces choses originelles, oubliées depuis longtemps, mariées avec les mystérieuses vibrations de possibles états d’âme dans l’avenir. »
Alfred Kubin à Vassily Kandinsky, 5.5.1910
«Je sers la beauté en dessinant ses ennemis (caricature, satire).»
Paul Klee, Journal I, 1901 En 1896
Vassily Kandinsky part pour Munich et, de 1897 à 1899, étudie dans l’école d’art privée d’Anton Ažbe puis, à partir de 1900, aux Beaux-arts de Munich avec Franz von Stuck. Paul Klee arrive à Munich en 1898 et fréquente tout d’abord l’école de dessin de Heinrich Knirr. À partir de 1900, il étudie lui aussi aux Beaux-arts de Munich dans la classe de peinture de Franz von Stuck, mais il n’a pas encore fait connaissance avec Kandinsky.
Cavalier Bleu
« Ce Kandinsky a l’intention de rassembler une nouvelle communauté d’artistes. A le rencontrer personnellement, je me suis pris d’une sympathie plus profonde pour lui. C’est quelqu’un, un tête exceptionnellement belle, et lucide. »
Paul Klee, Journal III, 1911
« 1906 […] Je me suis senti en phase avec l’art lorsque j’ai pu, pour la première fois, recourir à un style abstrait devant la nature. »
Paul Klee, Texte autobiographique pour Wilhelm Hausenstein, 1919
« Kandinsky Vassily – Peintre, graphiste et écrivain –, premier peintre à avoir placé la peinture sur le terrain des purs moyens d’expression picturale et à avoir gommé le figuratif dans l’œuvre. »
Vassily Kandinsky, «Autoportrait», in: Das Kunstblatt, 1919, p. 172
Dès le début, Kandinsky est peintre. Klee, son cadet de treize ans, est en revanche un dessinateur fort doué qui pose un regard très critique sur ses capacités de peintre. Avec ses toiles abstraites de grand format, Kandinsky invente, à partir de 1909, un nouveau langage pictural, révolutionnaire. En 1911, il fonde avec Franz Marc le groupe d’artistes Le Cavalier Bleu ; durant l’automne de cette même année, il fait la connaissance de Paul Klee. En mai 1912, Kandinsky publie l’ Almanach Le Cavalier Bleu, dans lequel Klee est présent avec un dessin.
Musique
« La couleur, c’est la touche. L’oeil, le marteau. L’âme est le piano aux multiples cordes. L’artiste est la main qui fait vibrer l’âme humaine en frappant telle ou telle touche de manière appropriée. »
Vassily Kandinsky, Du spirituel dans l’art, 1912
« La peinture polyphonique est en ce sens supérieure à la musique que le temporel y est davantage spatial. La notion de simultanéité s’y révèle plus riche encore. »
Paul Klee, Journal III, 1917
« L’art également dispose d’un espace suffisant pour la recherche exacte […]. Ce qui, avant la fin du XVIIIe siècle, a été réalisé dans la domaine de la musique demeure, dans le domaine des arts plastiques, un modeste début. »
Paul Klee, Expériences exactes dans le domaine de l’art, 1928
Les correspondances entre musique et peinture occupent une place centrale dans la création des deux artistes. Kandinsky parlait de la « sonorité intérieure » de ses tableaux et publia en 1912 le texte de sa composition scénique Sonorité jaune dans l’Almanach du Cavalier Bleu. En 1928, il créa les décors pour les Tableaux d’une exposition, suite pour piano écrite par Moussorgski.
Klee, qui jouait lui-même remarquablement du violon, développa son art en soulignant les analogies structurelles existant entre musique et peinture. Avec ses peintures « polyphoniques », il considérait avoir atteint le degré suprême de cette correspondance harmonieuse.
Weimar
Paul Klee Architektur der Ebene
Paul Klee, Architektur der Ebene, 1923
Staatliche Museen zu Berlin, Nationalgalerie, Museum Berggruen
© bpk/Nationalgalerie, Museum Berggruen, SMB, Berlin
« Les élèves avaient beaucoup de respect pour Kandinsky. […] Ce qu’il disait était toujours sensé et prouvé par les faits. Avec Klee, en revanche, les réponses restaient pendantes. On en faisait ce qu’on en voulait. »
Gunta Stölzl, dans: Das Werk, 11, 1968
« Les cours de Kandinsky : analyses formelles et chromatiques rigoureusement scientifiques. Exemple : rechercher pour les trois formes (triangle, carré et cercle) la couleur élémentaire correspondante. Voilà ce qui a été décidé : jaune pour le triangle, bleu pour le cercle et rouge pour le carré ; une fois pour toutes, en quelque sorte. »
Oskar Schlemmer à Otto Meyer-Amden, 21.10.1923
Paul Klee arrive au Bauhaus de Weimar en mars 1921, Kandinsky en juin 1922, après avoir dû quitter l’Allemagne en 1914 et être rentré en Russie. Les deux maîtres et collègues sont des piliers du Bauhaus. Sur le plan artistique, l’oeuvre de Klee, durant la période de Weimar, est très variée : elle comprend aussi bien des scènes narratives que des travaux quasiment abstraits. Kandinsky, en revanche, aspire à une « basse continue » de la peinture basée sur des rapports formels et chromatiques stables. Au caractère ouvert et individuel de l’approche formelle de Klee s’oppose la rigueur logique et normative de Kandinsky.
Dessau
« Kandinsky et Klee : ces derniers temps, les deux artistes […] sont de plus en plus souvent cités ensemble. […] Est-ce en effet un simple hasard si à Dessau, ville tranquille et à l’écart, […] deux esprits créatifs, pareillement libérés de la pesanteur – faisant le lien entre l’orient et l’occident – habitent sous un même toit ? Ou ne serait-ce pas plutôt un signal, un symbole de ce qui s’annonce?! »
Fannina W. Halle, dans: Das Kunstblatt, 1929
« klee répandait au bauhaus une atmosphère saine et fructueuse – comme grand artiste et comme être clair et pur. »
Vassily Kandinsky, bauhaus. zeitschrift für gestaltung, N° 3, 1931
« La journée d’hier était placée sous le signe du déménagement de Kandinsky. […] C’est ce départ-là qui signifie quelque chose pour moi. […] Cette amitié passe par-dessus une série de points négatifs, parce que le côté positif résiste et surtout parce qu’elle est en lien avec la productivité de ma jeunesse. »
Paul Klee à Lily Klee, 11.12.1932
Au Bauhaus de Dessau, durant les années 1925 à 1931/33, Klee et Kandinsky se rapprochent l’un de l’autre. Alors que l’on constate chez Klee une formalisation et une géométrisation, apparaît chez Kandinsky un assouplissement de son rigoureux vocabulaire plastique. Et tandis que l’élément narratif recule chez Klee, il y a dans les tableaux de Kandinsky de plus en plus d’allusions figuratives qui ajoutent une dimension thématique à ses travaux. Il n’est pas rare que les oeuvres elles-mêmes dialoguent, dans la mesure où les deux artistes recourent à des techniques ou des motifs identiques et où chacun les transpose dans son propre langage.
Carrés magiques
C’est en 1914, lorsqu’il décompose les motifs en champs colorés géométriques, que l’on trouve dans l’oeuvre de Klee les premières tentatives pour réduire ce qui est représenté à des formes quadrangulaires. À l’époque du Bauhaus, il ne part plus de l’impression de la nature pour structurer la surface peinte, mais développe des compositions purement abstraites.
Kandinsky n’a jamais peint de toiles exclusivement composées de carrés. Cependant, les formes de base telles que le carré, le triangle et le cercle sont des éléments essentiels dans sa création. Chez les deux artistes, les compositions géométriques et abstraites doivent être saisies comme une réflexion sur les purs moyens plastiques, la couleur et la forme.
Mouvement
Représenter le mouvement était l’une des principales préoccupations des deux artistes. Flèches et triangles indiquent la direction, rotation et diagonales créent l’impression d’élan et d’impulsion.
La temporalité de la musique et du rythme jouent également un rôle important, chez les deux créateurs, dans cette réflexion globale sur le mouvement.
Technique de pulvérisation
Chez Klee et Kandinsky, l’utilisation de la technique de pulvérisation semble liée aux discussions menées au Bauhaus sur les procédés mécaniques de représentation en général. Vers la fin de l’époque weimarienne du Bauhaus, cette technique de pulvérisation devint pour Klee un important outil de création. À l’aide d’un vaporisateur ou d’une brosse frottée sur un tamis, il pulvérisait de l’aquarelle ou de la gouache sur le support de l’oeuvre. Kandinsky utilisa, lui aussi, cette technique de pulvérisation, mais un peu plus tard que Klee. Ce dernier associait la technique à des représentations figuratives, tandis que Kandinsky restait généralement dans le domaine de l’abstrait.
Construction – Figuration
Dans la seconde moitié des années 1920, Klee et Kandinsky se rapprochèrent étonnamment sur le plan artistique. Sous l’influence du constructivisme, Klee eut de plus en plus souvent recours à des formes géométriques, et les éléments narratifs se raréfièrent dans ses oeuvres. À l’inverse, les éléments figuratifs prirent de plus en plus d’importance chez Kandinsky. Abstraction et figuration ne s’excluent plus chez lui, elles se rejoignent dans une forme de continuité.
Équilibre & stabilité
Pour Klee, l’état d’équlibre était un principe régissant à la fois son art et sa vie. Des figures telles que le danseur de corde et les acrobates symbolisent cette recherche d’un équilibre de l’être. Cette notion d’équilibre ne signifiait pas pour lui symétrie rigide ou harmonie sage, elle visait à exploiter le potentiel créatif d’un état susceptible de changer.
Pour Kandinsky, en revanche, les tensions constituent le centre même de sa pensée créatrice. Bon nombre de ses compositions et de ses titres font référence à la confrontation des différences.
En marge de la nature
Dès le début, Klee considère l’étude de la nature comme la base même de sa création. Très vite, l’imitation servile n’importe plus, ce sont les structures de base et les processus à l’oeuvre dans la nature que Klee va alors explorer.
Kandinsky, lui, voyait l’art et la nature comme des contraires qui s’excluaient l’un l’autre et il évitait toute réminiscence de phénomènes naturels. Mais, durant certaines périodes de son oeuvre, il s’est consacré plus ouvertement à la nature. Et dans les années 1930, finalement, les formes d’organismes primaires deviennent l’une de ses principales sources d’inspiration.
1933
« Nous ne voulons pas quitter l’Allemagne pour toujours. Je ne le pourrais pas, car mes racines sont trop profondément enfoncées dans le sol allemand. »
Vassily Kandinsky à Will Grohmann, 4.12.1933
« Eh bien, nous verrons comment cela évolue et ce que devient notre art ! Il faut en tout cas que les artistes restent apolitiques, qu’ils ne pensent qu’à leur travail et lui consacrent toute leur énergie… »
Vassily Kandinsky à Werner Drewes, 10.4.1933
« En attendant, une sensation désagréable me pèse sur l’estomac, comme si une orgie de mousseux dans un décor débordant de feux traîtres aux lambeaux avait contribué à la naissance d’une Allemagne nationale unifiée. »
Paul Klee à Lily Klee, 1.2.1933
En janvier 1933 les nationaux-socialistes prennent le pouvoir en Allemagne. Pour Kandinsky comme pour Klee, cette profonde césure a des conséquences directes dans leurs existences : Klee est congédié de son poste de Professeur, Kandinsky se voit confronté à la fermeture imminente du Bauhaus. Les deux artistes réagissent aussi à la prise de pouvoir sur le plan artistique : de nombreuses oeuvres sont marquées par des couleurs sombres, qui tendent vers les tonalités brunes. Dans le langage plastique de Klee la menace se perçoit de manière concrète ou symbolique, tandis que les oeuvres de Kandinsky restent complètement abstraites.
Un nouveau départ
« Ce serait un plaisir de boire une tasse de thé chez vous, comme ce fut si souvent le cas à Dessau – et si agréable. Nous pensons souvent à notre ancien voisinage, quand nous arrosions les fleurs au même moment ou faisions une partie de pétanque et – tristes souvenirs – que nous nous plaignions tous deux des réunions du BH. Comme tout cela est loin ! »
Vassily Kandinsky à Paul Klee, 16.12.1936
« Car il ne me reste même pas assez de temps pour vaquer à ma principale occupation. Ma production s’intensifie dans des proportions et à un rythme accrus, je n’arrive plus tout à fait à suivre ces rejetons. Ils m’échappent. »
Paul Klee à Felix Klee, 29.12.1939
« Alors sempre avanti! »
Vassily Kandinsky à Paul Klee, 12.12.1939
Après leur licenciement définitif – Klee de l’Académie des Beaux-arts de Düsseldorf, Kandinsky du Bauhaus à Berlin – les deux artistes quittent l’Allemagne en décembre 1933. Klee rentre dans sa ville natale de Berne, Kandinsky émigre à Paris. Plus que Klee, Kandinsky se place dans la perspective d’un nouveau départ. Et il change rapidement de style. Il renonce à la géométrie de l’époque du Bauhaus, qui laisse place à des figures biomorphes. Leurs tonalités claires traduisent l’optimisme d’un regard tourné vers l’avenir. De retour au pays, patrie nouvelle et ancienne, Klee, en revanche, réagit tout d’abord avec une certaine irritation. Les motifs du deuil et du déracinement symbolisent sa situation. À cela s’ajoute le fait que sa vie, à partir de 1935 et jusqu’à sa mort précoce en 1940, est marquée par une maladie qui altère fortement ses capacités de travail. À partir de 1937 seulement, il prend lui aussi un nouveau départ ; il est alors saisi d’un véritable élan de créativité, malgré ou précisément en raison de la maladie. »
Horaires
Du 21 octobre 2015 au 24 janvier 2016, du mardi au dimanche de 10 à 20 heures au Kunstbau de la Lenbachhaus à Munich.
Et aussi :
Les 150 ans du Gärtnerplatztheater : exposition conçue par Stefan Frey au Deutsches Theatermuseum.
Du 16 janvier 2016 au 10 avril 2016
(voir onglet printemps)

150 années de Theater-am-Gärtnerplatz au Deutsches Theatermuseum de Munich

munich en 2016„Pour le plaisir et l’épanouissement du peuple.“

Les 150 ans du Gärtnerplatztheater

« Pour le plaisir et l’épanouissement du peuple «. C’est en ces termes déjà que les charpentiers avaient célébré l’achèvement de la construction du Gärtnerplatztheater de Munich en 1865. Depuis lors, ce théâtre est resté fidèle au peuple et aucun autre théâtre de la ville n’a jamais créé de liens aussi étroits avec son public. Même si, à son inauguration, il était avant tout le théâtre populaire tant espéré des Munichois, son répertoire n’a eu de cesse d’évoluer au cours des 150 dernières années : de la farce aux pièces folkloriques en passant par l’opérette et la comédie musicale jusqu’au ballet et à l’opéra contemporain.

Cette diversité des genres se reflète dans l’histoire mouvementée de ce théâtre, où des personnages aussi différents que Eleonora Duse et Johannes Heesters, Adolf Hitler et Karl Valentin, ont joué un rôle prépondérant. Le commissaire et les auteurs de l’exposition en ont conçu un tableau très vivant de l´histoire du théâtre, une biographie richement illustrée de 150 années de théâtre.
Source du texte: Deutsches Theatermuseum
Une exposition conçue par Stefan Frey au Deutsches Theatermuseum.
Du 16 janvier 2016 au 10 avril 2016

Un catalogue est en vente à l´exposition ou en librairie.


Erfasst, verfolgt, vernichtet

Une exposition itinérante à propos de la persécution et l’extermination des personnes malades et handicapées sous le national socialisme
munich en 2016

Sous les auspices du Président fédéral Joachim Gauck, l’Association allemande de psychiatrie, psychothérapie et psychosomatique (DGPPN) présente une exposition itinérante mettant l’accent sur les victimes malades et handicapées du national-socialisme. Depuis l’ouverture l’année dernière dans le Bundestag allemand, l’exposition a accueilli plus de 170.000 visiteurs en provenance d’Allemagne et à l’étranger. L’exposition a été développée en collaboration avec le Mémorial aux Juifs assassinés d’ Europe et  les Fondations de la topographie de la terreur.
Entre 1933 et 1945, plus de 400.000 personnes ont été stérilisées de force et plus de 200.000 ont été assassinées. Le principe directeur pour la sélection des patients était la «valeur» présumée de la personne. Médecins, personnel infirmier et fonctionnaires jugeaient les personnes confiées à leurs soins sur la base de leur «curabilité», de leur «capacité d’apprentissage» ou de leur «capacité de travail». L’exclusion, la persécution et l’extermination de personnes malades ou particulières ont eu lieu au sein du système institutionnel et de l’hôpital.
L´exposition est centrée sur l´Aktion T4. qui est la désignation courante, utilisée après la Seconde Guerre mondiale, pour la campagne systématique d’assassinat par le régime nazi en vue d’éliminer les handicapés mentaux ou physiques. Au sens strict, cette « action » ne concerne que les mises à mort au moyen de chambres à gaz, mais la plupart des auteurs y incluent l’élimination des malades mentaux par la famine, des injections médicamenteuses létales ou d’autres méthodes. Elle était effectuée à l’insu des proches des patients concernés et n’avait pas pour but de mettre fin à des souffrances mais bien d’éliminer des individus considérés par les nazis comme une charge pour la société et une entrave à la « pureté de la race ». Cette campagne est également connue sous le nom de « programme d’euthanasie » et représente une forme d’eugénisme. Mise en œuvre à la demande expresse d’Adolf Hitler, l’Aktion T4 au sens strict a officiellement duré de janvier 1940 à août 1941, mais les exécutions se poursuivent jusqu’à la fin du régime nazi. (On trouvera plus d´informations en français sur la page Wikipedia consacrée à l´Aktion T4).
munich en 2016L’exposition est  destinée à un large public. Son principe directeur est  la question de la valeur de la vie humaine. Elle traite des conditions intellectuelles et institutionnelles à la base des meurtres, et aborde les faits, depuis l´exclusion et de stérilisations forcées jusqu’à l’extermination de masse, elle présente les victimes, les auteurs, les personnes impliquées et les opposants, et s´intéresse enfin à la manière dont ces événements ont été analysés depuis 1945 jusqu’à aujourd’hui. Pour illustrer le propos, des biographies sont présentées tout au long de l’exposition, celles des nombreux acteurs impliqués dans les crimes, notamment au travers des fichiers des victimes, et en contraste les biographies des victimes par le biais notamment de leurs déclarations propres.
Informations pratiques:
L´exposition itinérante a été et sera présentée en Allemagne comme à l´étranger depuis 2015 jusqu´à 2018. Elle peut  jusqu´au 26 juin 2016 se visiter au Centre de documentation sur le national-socialisme de Munich.  Du mardi au dimanche de 10 à 19 heures.
Langues de l´exposition: allemand avec traduction intégrale en anglais.

Rétrospective Sorolla à la Hypo-Kunsthalle

munich en 2016
Pour la première fois en Allemagne, la Kunsthalle de Munich présente une rétrospective complète de l’artiste espagnol, Joaquín Sorolla (1863-1923). Originaire de Valence, l’artiste avait la capacité inégalée de capturer la lumière du sud dans la peinture; ses œuvres ensoleillées avaient déjà impressionné ses contemporains, comme Claude Monet par exemple. L’exposition comprend 120 œuvres qui couvrent toute la carrière de l’artiste, depuis ses premiers tableaux à Paris, dans lesquels l’influence des impressionnistes français est tout à fait évidente, en passant par les peintures qui reflètent la maturité de son art dans son propre style inimitable, un style célébré tant en Europe qu´aux Etats-Unis. Les paysages espagnols, les scènes de plage et des portraits, tels sont les thèmes récurrents de son travail. De plus, l’exposition se concentre particuliérement sur les peintures de grand format qui avaient attiré une formidable attention au Salon de Paris.
Joaquín Sorolla est considéré comme le plus important artiste espagnol du début du siècle. Étonnamment, son travail est pratiquement inconnu en Allemagne aujourd’hui. Aussi est-il grand temps de redécouvrir ce «maître de la lumière.

Exposition sur la persécution des Sinté et des Roms à Munich et en Bavière pendant la période nazie

Une nouvelle exposition est consacrée à la persécution des Sinté et des Roms par le Centre de documentation sur le national-socialisne de Munich. Cette exposition s’ouvre à partir du 27 Octobre et pourra se visiter jusqu’au 29 janvier 2017.
Cliquer ici pour accéder à la présentation de l’exposition.

Fiche d’identification Baraquements à Auschwitz La famille Hoellenreiner Travail forcé Portrait d’une détenue commandée par Josef Mengele (1943/1944) Crédit photographique: N-S Dokumentationszentrum München

Deux expositions en une au Deutsches Theatermuseum

L’histoire d´Europe racontée par ses théâtres

L’architecte Max Littmann à Munich à l’époque du Prince Régent


Le Prinzregententheater, carte postale d´artiste (collection privée M. Laiblin)

Le Deutsches Theatermuseum de Munich présente depuis hier et jusqu´à début octobre 2016 deux expositions passionnantes consacrées pour l´une à l´histoire du théâtre en Europe et pour l´autre à l´un des plus grands architectes de la belle époque du Prince Régent, Max Littmann. La qualité pédagogique de l´exposition européenne est exceptionnelle. Quant à la seconde exposition, elle complète la première et présente une rétrospective de l´oeuvre munichoise de Littmann sur la base de documents uniques.
Voici les communiqués de presse du Deutsches Theater dans la traduction de Cordula Treml:
L’Histoire d’Europe – racontée par ses théâtres
Du 13 mai au 3 octobre 2016
Pour la première fois, six musées du théâtre en Europe ont conçu une exposition commune, qui sera présentée de 2015 à 2017 par les institutions qui y participent à Varsovie, Copenhague, Vienne, Munich, Ljubljana et Londres. De mai à octobre 2016, l’exposition sera montrée au Deutsches Theatermuseum à Munich.
Grâce à 250 objets exposés, l’exposition illustre l’histoire de l’Europe de l’Antiquité jusqu’à nos jours se reflétant dans les genres et bâtiments de théâtre des différentes époques.Elle se décline en neuf chapitres qui ne suivent pas une chronologie stricte, mais sont regroupés autour des thèmes suivants :
• L’influence de la Méditerranée
• Le pouvoir de la religion
• La société et son architecture
• L’esthétique et la technologie
• La nation
• Feu!
• Surmonter les frontières
• La guerre
• La démocratie
Cette exposition ne met pas l’accent sur les guerres et luttes de pouvoir politiques, mais fait plutôt valoir les particularités des différents pays et montre les évolutions d’un pays à l’autre; car le théâtre sert depuis toujours de miroir aux questionnements de la société et à ses intérêts culturels.
Chaque musée a eu pour mission de définir un axe central individuel au sein de l’exposition pour la présentation dans sa ville. Le Deutsches Theatermuseum a décidé de mettre l’accent sur la « démocratisation de la salle’. L’architecte Max Littmann s’est tout particulièrement engagé en faveur de cette nouvelle tendance née à la fin du 19 e et au début du 20 e siècle, un élément important présenté dans le chapitre ‘La société et son architecture ’. Parallèlement, le musée consacre une exposition à Littmann et à ses bâtiments construits à Munich qui vient enrichir cette présentation.
Un grand nombre d’objets provenant de la collection du Deutsches Theatermuseum est exposé dans la section ‘La société et son architecture’ tout autant que dans les autres huit chapitres de l’exposition. Cela ne montre pas seulement la diversité de la collection du  musée, mais souligne également l’importance que la ville de Munich avait pour le théâtre.
L’exposition fait partie du projet ‘Route européenne – Théâtres historique’ et a été réalisée grâce au soutien de l’Union Européenne et son programme « culture ». Carsten Jung, le secrétaire général de PERSPECTIV, l’association des théâtres historiques en Europe, est à l’origine de cette exposition et chargé de sa coordination dans les différents pays. Claudia Blank a conçu le volet de l’exposition présenté par le Deutsches Theatermuseum. Gerhard Veigel a créé la scénographie innovatrice et facilement modulable pour toutes les étapes.
Cinq autres institutions participent au projet : le musée du théâtre situé au Teatr Wielki à Varsovie, le musée du théâtre situé au théâtre royal à Copenhague, le musée du théâtre à Vienne,  l’Institut du théâtre slovène à Ljubljana, le Departement of Theatre & Performance du Victoria &Albert Museum à Londres.


Grande maquette du Prinzregententheater (Collection du Deutsches Theatermuseum)

Architecture et effets de théatre !
L’architecte Max Littmann et la ville de Munich à l’époque du prince-régent.
Une exposition au Deutsches Theatermuseum conçue par Martin Laiblin
L’architecte Max Littmann (1862-1931) a construit à Munich trois théâtres : en 1901 le Prinzregententheater et le Schauspielhaus (où se trouvent actuellement les Kammerspiele), puis en 1908 le Künstlertheater au Parc des Expositions dans le quartier de Theresienhöhe en 1908. Ces théâtres sont au cœur de cette exposition sur Max Littmann, qui en a aussi construit de nombreux autres, tels le Schiller-Theater de Berlin ou les Hoftheater de Stuttgart. La présente exposition rend également compte d’autres missions confiées à Littmann à Munich, qu’il a d’ailleurs accomplies à la perfection et en phase avec son époque : les célèbres temples de la consommation « Hermann Tietz » (devenu plus tard « Hertie ») et « Oberpollinger » – symboles mêmes de mondanité au cœur d’une grande métropole – ou encore cet ensemble de bâtiments pittoresques construits autour de la petite place du Vieux-Munich, le « Platzl », avec la célèbre brasserie Hofbräuhaus, connue dans le monde entier. On reconnaît la griffe de Littmann à l’effet théâtral que dégagent ces bâtiments.

L’amphithéatre du Prinzregententheater, une peinture attribuée à Max Littmann

Cette époque où Max Littmann a donné forme aux ambitions de ses clients bourgeois est on ne peut plus particulière, car, au tournant du siècle, Munich vit des changements majeurs : sous le règne du prince-régent Luitpold (1886-1912), la capitale bavaroise où résident les rois se transforme en grande ville cosmopolite et métropole culturelle ouverte qui lie tradition et modernité. Et c’est avant tout la bourgeoisie en pleine évolution qui va profiter de l’essor économique de cette période qu’accompagne un prodigieux boom dans la construction. Et son fort désir de représentation se reflétera dans cette recherche de nouvelles formes – tant dans le monde du théâtre que dans nombre d’autres domaines de la vie publique.
L’exposition montre, entre autres, des maquettes et des plans originaux de Max Littmann ainsi que de nombreuses photographies et cartes postales, qui nous font, aujourd’hui encore, pénétrer au plus profond l’âme et l’atmosphère de cette époque. C’est un épisode passionnant et probablement moins connu de l’histoire de Munich qui est illustré ici de manière divertissante et attachante.
L’exposition est présentée dans le cadre du projet soutenu par l’Union Européenne, « L’histoire de l’Europe racontée par ses théâtres ». Elle rend également hommage au don fait il y a 84 ans au Deutsches Theatermuseum par les héritiers de Max Littmann et ayant trait à ses grands chantiers de théâtres.

La bière est le vin de ce pays, une expo du Musée juif de Munich

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Pot en grès, vers 1880 Photo Musée juif de Munich

La Bavière fête les 500 ans du Reinheitsgebot, un décret sur la pureté de la bière qui précise les règles de production et de commercialisation de la bière à l´échelle du Land de Bavière, un décret édicté le 23 avril 1516 par le duc Guillaume IV de Bavière.  Ce décret bavarois fut préservé lors de l´entrée de la Bavière dans l’Empire allemand en 1871, pour protéger les brasseurs bavarois de la concurrence des producteurs des autres Länder. En 1906, le Rheinheitsgebot s´étendit à l´ensemble du pays.

Plusieurs expositions s´intéressent cette année à l´histoire de la bière en Bavière. C´est également le cas du Musée juif de Munich, situé juste en face du Musée de la ville de Munich qui présente lui aussi une expo consacrée au même sujet. L´occasion pour le visiteur de faire d´une pierre deux coups en visitant les deux expos!
La bière est le vin de ce pays.
Une exposition temporaire du Musée juif de Munich
Du 13 avril 2016 au 08 Janvier 2017
Le Musée juif de Munich a saisi l´occasion de l´anniversaire du Reinheitsgebot pour présenter l´histoire de la bière dans la tradition et la culture juives.
Dans l’Egypte ancienne, la bière était une boisson populaire et c´est là que les Israélites apprirent à la connaître. Pour eux, la question se posa de savoir si la bière peut être casher et si elle peut être utilisée en lieu et place du vin pour les rituels. La réponse du Talmud est que si la bière est la boisson principale d´un pays, alors « La bière est le vin de ce pays» et elle peut être utilisée.
L´exposition s´intéresse notamment à la fameuse étoile des brasseurs et étudie la question de sa similitude avec l´étoile de David. L’étoile des brasseurs est un symbole alchimique ancien dont l’usage est attesté dès 1397 dans la communauté des brasseurs et des malteurs. Bien que ressemblant à l’étoile de David et ayant certainement une origine commune en Bohème au Moyen Âge, les deux hexagrammes se sont ensuite séparés (bien que les Juifs eurent par la suite dans le domaine brassicole les malteries en charge dans certains endroits comme l’Alsace et la Bavière). Représentation symbolique de l’alchimie brassicole mettant en œuvre les quatre éléments (terre, feu, eau, air), elle servait au départ à éloigner les esprits malins ou les incendies afin de protéger la bière. Bien vite elle devint une enseigne signalant une brasserie, notamment dans le monde rhénan et bavarois. On la trouve aussi sur les récipients contenant de la bière. Son usage déclina à partir du 18e siècle (source Wiki pour cette partie).
Les commerçants juifs jouèrent longtemps un rôle des plus important dans le commerce du houblon. De nombreux Juifs munichois se spécialisèrent également dans l´industrie de décoration des chopes et  de la fabrication de leurs couvercles d´étain.
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Timbre réclame de la brasserie Union (1910) Photo Musée juif de Munich

L´exposition s´intéresse ensuite à l´histoire des brasseries juives dans et autour de Munich. La famille seigneuriale von Hirsch, de confession juive, construisit en 1836 à Planegg une des premières brasseries industrielles modernes bavaroises, qui, au cours de ses cent années d´existence,  servit de modèle à  d’autres usines de brassage. La brasserie Union fut fondée en 1895 par Josef Schülein, qui était originaire d’une petite communauté juive rurale en Franconie centrale Sa brasserie devint   rapidement la deuxième brasserie de Munich. Avec son fils Hermann, ils fusionnèrent en 1921 avec la brasserie Löwenbräu. Josef Schülein se retira dans son château de Kaltenberg, et Hermann devint le directeur général de la grande brasserie, qu´il orienta aussi vers l’exportation. Après sa démission forcée imposée par les nazis, il émigra aux Etats-Unis, à New York, où il fit de la brasserie Liebermann avec sa bière « Rheingold » une des plus grandes brasseries des Etats-Unis. Ses méthodes de publicité innovantes telles que l’élection annuelle de « Miss Rheingold » ou  l’utilisation de stars en publicité (telles que Louis Armstrong, Nat King Cole, Marlene Dietrich, Ella Fitzgerald ou John Wayne) restent encore aujourd´hui exemplaires dans le domaine du marketing publicitaire.

Enfin l’exposition présente la culture contemporaine de la bière en Israël, une culture riche en productions artisanes et qui est fortement influencée par les traditions brassicoles allemandes.
Un catalogue très documenté accompagne l´exposition:

Lilian Harlander, Bernhard Purin,
Bier ist der Wein dieses Landes. Jüdische Braugeschichten
Volk Verlag, München 2016
256 pp., 29,90 €


Bier macht München / C´est la bière qui fait Munich

Une exposition au Musée de la Ville pour célébrer le 500ème anniversaire du Reinheitsgebot

La Bavière fête les 500 ans du Reinheitsgebot, un décret sur la pureté de la bière qui précise les règles de production et de commercialisation de la bière à l´échelle du Land de Bavière, un décret édicté le 23 avril 1516 par le duc Guillaume IV de Bavière. Outre les aspects hygiénistes du décret, le duc voulait s´assurer d´un  contrôle total de l’imposition de la bière,  en interdisant l´utilisation du gruit, un mélange ancestral de plantes qui servait à aromatiser la bière avant la généralisation de l’usage du houblon et qui  étant, souvent  un monopole des monastères et des abbayes, assurait  de fait un impôt ecclésiastique  sur la bière.
Ce décret bavarois fut préservé lors de l´entrée de la Bavière dans l’Empire allemand en 1871, pour protéger les brasseurs bavarois de la concurrence des producteurs des autres Länder. En 1906, le Rheinheitsgebot s´étendit à l´ensemble du pays.
Plusieurs expositions s´intéressent cette année à l´histoire de la Bière en Bavière. C´est au Musée de la Ville que sera inaugurée ce soir la première d´entre elles.

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Exposition BIER MACHT MÜNCHEN (C´est la bière qui fait Munich) au Musée de la ville de Munich (Münchner Stadtmuseum)

Du 8 avril 2016  au 8 Janvier 2017

Le Münchner Stadtmuseum marquera cet anniversaire avec une exposition centrée sur Munich, sa bière et ses brasseries. L’exposition explore l´histoire complexe de la bière et de la brasserie et sa pertinence pour nous aujourd’hui, offrant de nouvelles perspectives sur l´industrie de la bière, notamment sur l´impact du développement des brasseries sur le paysage urbain. Elle présente l´évolution des découvertes scientifiques et techniques et  s´intéresse au rôle de la bière dans la société et la politique, ainsi qu´à l’influence de cette boisson sur la culture, les arts visuels, les festivals et les revues satiriques. L´exposition s´étend sur une superficie de 800 mètres carrés et présente plus de 700 objets. Elle est accompagnée d’un programme complet d’événements  et d´un catalogue richement illustré.

BIER.MACHT.MÜNCHEN
Münchner Stadtmuseum
8. April 2016 bis 8. Januar 2017
St.-Jakobs-Platz 1
80331 München
Tel. 089 233-22370
E-Mail: stadtmuseum@muenchen.de
Internet: www.muenchner-stadtmuseum.de

munich en 2016L´exposition Bier macht München qui se tient actuellement au Musée de la ville de Munich n´oblitère pas la question de l´assuétude à l´alcool et aborde à diverses reprises le problème de l´ivrognerie et de l´alcoolisme. La dépendance à l´alcool est parfois traitée de manière ludique, comme dans la représentation des moinillons ivres ou dans des cartes postales caricaturales du début du 20ème siècle. Elle l´est aussi de manière scientifique avec la présentation du moulage d´un coeur au volume augmenté suite à la consommation d´alcool, ou avec ce panneau qui retrace l´historique de l´approche médicale de l´alcoolisme. On y voit également des affiches de campagnes de prévention de l´alcoolisme.

Les scènes d´ivrognerie sont souvent accompagnées de chats ou de singes. En allemand, ces animaux apparaissent dans des expressions figurées qui sont ici littéralement représentées: gueule de bois se dit en allemand Kater (Matou, chat), etre bourré, en état d´ivresse se dit Einen Affen sitzen haben (avoir un singe assis).
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Retour de la Hofbräuhaus
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La Theresienwiese où se tient l´Oktoberfest. En arrière-plan la statue géante de la Bavaria.

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Marionnettes d´ivrognes
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Un Munichois au paradis, d´après la satire de Ludwig Thoma
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Affiche annonçant une exposition itinérante contre l´alcoolisme
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Une mère fait boire son enfant dans un Biergarten

 Campagnes de prévention de l´alcoolisme en Bavière

Jusqu´au 19ème siècle, les ravages de l´alcoolisme n´étaient guère abordés. Consommer de la bière était considéré comme bon pour la santé et faisait partie de la diététique médicale. On vantait les qualités nutritives et fortifiantes de la bière. Boire de la bière faisait partie de la norme sociale.

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Le travailleur qui pense ne boit pas, le travailleur qui boit ne pense pas.

Ce n´est que dans la seconde moitié du 19ème siècle que la médecine s´intéressa  aux ravages de l´alcool, mais là encore c´était davantage la consommation démesurée de spiritueux que celle de la bière qui focalisait l´attention des médecins. Ce sont les employeurs qui s´opposèrent en premier à la consommation quotidienne de bière. Souvent l´abus d´alcool conduisait au chômage. Les opposants à l´alcool s´organisèrent en ligues anti-alcooliques et se mirent eux aussi  à dénoncer la consommation quotidienne de bière, jusque là acceptée. Ce n´est qu´en 1968 que l´alcoolisme fut défini comme un trouble addictif en Allemagne. Aujourd´hui on prône une consommation modérée pendant les temps libres et la consommation excessive est socialement critiquée.

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Rien ne peut nous stopper, à part trop d´alcool!
Luc Lebelge
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