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Expositions Londres 2014 : agenda culturel et artistique selon Les Boggans

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Expositions Londres 2014 : un agenda subjectif à découvrir à Londres. Quelles sont les expositions artistiques et culturelles à ne pas manquer à Londres? Tate Gallery et London National Gallery, l’offre artistique ne manque pas.

Expositions Londres 2014 à ne pas manquer à la London National 


Véronèse: Magnificence in Renaissance Venice National Gallery

Retour à Londres à la National Gallery pour suivre l’exposition qui est consacrée à Véronèse et dont le sous-titre souligne sa magnificence dans la renaissance vénitienne.

L’exposition se développe sur sept salles, des débuts de Véronèse à Vérone à son triomphe à Venise où il devient l’artiste le plus célèbre et le plus en vue de son époque. La première salle est consacrée à ses débuts à Vérone jusqu’à son arrivée à Venise (à partir de 1550), on y admire déjà sa passion pour le classicisme antique, l’ensemble parait extrêmement conventionnel, même si ici ou là quelque touches plus personnelles affleurent dans son travail : son intérêt pour l’art de Michel-Ange, sa capacité à juxtaposer dans le même espace du tableau des figures religieuses et contemporaines. Ironie du sort, l’un des tableaux exposés dans cette salle est un prêt de la ville de Caen, comme quoi il faut parfois aller loin pour découvrir ce que l’on a près de chez soi.

La deuxième salle est consacrée aux portraits. Véronèse travaillait exclusivement sur commande, auprès de riches familles aristocratiques. Ses commandes concernaient à la fois des scènes religieuses pour décorer des palais ou des portraits de famille. Le portrait pour ces familles aristocrates n’a qu’un but : montrer leur opulence, leur importance dans la société italienne. Fourrure, bijoux, soieries s’étalent sans ménagement dans ses toiles, dévoilant l’assise matérielle des commanditaires et leurs ambitions et permettant à l’artiste de montrer sa maîtrise technique lorsqu’il peint un velours avec une telle maestria qu’on a la sensation de le toucher en le voyant.

veronese enfant

veronese bellanani

veronese emmaus

La troisième salle est consacrée aux pièces peintes pour les autels et aux tableaux pour décorer les églises. Les sujets sont donc exclusivement religieux, faits pour décorer différents éléments d’une église : ainsi deux tableaux présentés dans cette pièce côte à côte sont en fait les deux volets d’un orgue. Petite préférence dans cette salle pour le tableau représentant le Saint Menna, ancien soldat romain devenu ermite puis martyr mais qui est représenté là dans sa splendeur militaire avec son armure, son épée et son hallebarde. Le contraste entre son histoire (ce qu’elle représente) et le tableau est assez frappant.

La quatrième salle est consacrée à la théâtralité des tableaux de Véronèse et à leur magnificence. Un tableau illustre bien cette théâtralité : la famille de Darius devant Alexandre. Il y a effectivement dans le geste et la posture d’Alexandre quelque chose de très théâtral, qui n’est pas sans rappeler les drames shakespeariens. Ainsi derrière l’aspect très conventionnel des toiles de Véronèse, apparaissent, mais de façon très fugace dans cette exposition, des apports plus personnels.

La cinquième salle est consacrée aux sujets religieux, cette fois dans un contexte de la Contre-réforme (1570-1580). La peinture de sujets religieux devient un instrument dans la réaffirmation de la foi catholique, Véronèse conçoit donc ses tableaux monumentaux comme ses toiles plus petites comme des supports de dévotion pour les croyants. L’ensemble me laisse de glace.

veronese famille darius

veronese soldatUne petite bouffée d’air dans ce trop-plein religieux : la sixième salle consacrée aux allégories et aux mythologies. A travers la figure de Mars aimant Venus, Véronèse dépeint les relations entre les hommes et les femmes de son époque, relations traversées par l’infidélité, le respect, le mépris et l’union heureuse. Pour la première fois depuis le début de l’exposition, des sentiments affleurent aux contacts de ces toiles : tantôt drôles, sensuelles ou cocasses, elles laissent entendre un peu plus la personnalité de l’artiste.

La dernière salle est consacrée aux derniers travaux de l’artiste, dont une partie a été réalisée par ses assistants. Les sujets religieux sont nombreux et empreints de piété.

Au sortir de cette exposition, une impression mitigée : comme écrasée par la maîtrise technique de l’artiste, cette exposition n’a pas véritablement montré son personnalité. Véronèse apparaît comme un parfait technicien, travaillant sur commande, manifestant ici ou là quelques aspirations personnelles assez peu vivaces dans un contexte de conventions religieuses et artistiques. Alors, certes, les soieries sont belles, les sujets religieux impressionnants, mais tout cela semble manquer de sentiments. En tous cas, mise à part la sixième salle, peu de toiles m’ont interpelée.

veronese venus et mars avec cupidon et un cheval

VERONESE allegorie amour respect

veronese allegorie amour 2

The Great War in Portraits à la National Gallery

Dans une première salle, intitulée « Royalty and the Assassin« , était mis en regard les portraits des principaux dirigeants de futurs nations en guerre, avec d’un côté les monarques et de l’autre le président français, Poincarré, accompagné pour l’occasion des portraits diffusés par la presse de Gavrilo Princip, assassin de l’archiduc Franz Ferdinand. Autant on voit bien les différences de choix dans la réalisation des portraits officiels entre les monarques et le représentant républicain. Par contre la place de Princip semble moins claire (juste à côté du président français). A moins que ce soit Poincarré qui n’est pas franchement sa place dans ce regard entre gens du peuple et monarques, lui qui semble représenter un entre-deux politique.

Dans une deuxième salle, « Leaders and Followers« , sont cette fois exposés les portraits des principaux chefs des armées engagées dans la guerre et les premiers portraits de soldats du rang. Dans les deux cas, l’objet du portrait est de glorifier un homme ou une armée… y compris dans la mort avec les faire-part de décès des soldats allemands qui sont accompagnés d’une photo du défunt et de ses différentes affectations et ses éventuels actes de bravoure.

En quittant cette salle pour aller à la rencontre des « Valiant and the Damned« , le visiteur passe devant un portrait de Winston Churchill, pas encore au faîte de sa gloire.

Avec le combat vient la difficulté pour les portraitistes à représenter la guerre, la vraie. Se pose alors la question de la représentation de la mort et/ou des soldats blessés. Aussi dans cette troisième salle sont présentés les premiers portraits de morts au combat, où l’on peut voir toute la difficulté à représenter la réalité du combat sans vulgariser ses héros (en annexe sont présentés les portraits réalisés dans les cliniques, portraits dont le but était de suivre la recomposition du visage des soldats opération après opération).

Avant d’accéder à la dernière salle, deux films sont proposés au visiteur: The Battle of the Somme, réalisé en 1916 et qui connut un succès immense en Grand-Bretagne et, la réaction allemande, un film de propagande réalisé en 1917 sur les mêmes événements.

Dans la dernière salle sont présentées les conséquences de la guerre dans l’art. Si en Grande-Bretagne, la guerre marque la fin du mouvement moderniste et le retour à une tradition plus classique (« Return to Order« ), en Allemagne la révolution sociale entraîne le rejet de l’ordre ancien et la naissance du mouvement expressionniste.

Un bilan mitigé pour cette exposition. Les thèmes et les réflexions proposés sont intéressants, mais faute de plus de salles et d’œuvres, les théories avancées paraissent fragiles et un peu superficielles (notamment la dernière salle, avec la Grande-Bretagne illustrant le retour à la tradition contre l’Allemagne qui s’élance dans l’avant-garde). Dommage car l’idée de voir la Grande Guerre à travers les portraits et d’analyser aussi ce qu’elle a modifié dans le rapport de l’artiste à cette tradition ancienne parait très intéressante, mais il aurait sans doute fallu plus que quatre salles et quelques portraits pour mener à bien cette réflexion.

Expositions Londres 2014 à ne pas manquer à la Tate Modern


Exposition Paul Klee Making Visible

Je revisite la Tate Modern (ma précédent visite datait de 2005, quand même), avant de faire l’exposition Paul Klee, intitulée Making Visible.

paul klee london

L’exposition Paul Klee, intitulée Making Visible retrace la carrière de Paul Klee de façon chronologique, depuis ses débuts à Munich en 1912 en tant que membre d’un groupe expressionniste, Der Blaue Reiter, jusqu’à ses dernières années à Bern et sa mort prématurée en 1940. Paul Klee, étant particulièrement méticuleux, avait réalisé de son vivant un catalogue de ses œuvres et avait gardé la trace des choix faits lors des expositions. Ce qui a permis aux responsables de cette exposition de rapprocher les œuvres créées en même temps dans son atelier et de rapprocher également celles choisies par Klee pour ses expositions. L’exposition se clôt d’ailleurs avec la dernière peinture choisie par Klee pour la dernière exposition de son vivant.

L’exposition Paul Klee Making Visible permet de rendre compte de son travail sur la couleur (notamment les œuvres créés après son voyage en Tunisie en 1914 où Klee se sent « possédé par la couleur »), des liens entre ses enseignements et ses recherches artistiques (notamment sur la gradation), des relations complexes qu’entretient Klee avec l’art abstrait notamment pendant la période de la Première Guerre mondiale, qui a emporté une partie de ses amis artistes et qui l’a profondément marqué (The more horrible this world, the more abstract our art).

L’impression d’ensemble de cette exposition Paul Klee Making Visible est celle d’une pluralité. Pluralité dans la recherche artistique entre des tableaux complètement géométriques et des tableaux abstraits. L’approche chronologique permet de se rendre compte que l’artiste suivait plusieurs chemins à la fois, oscillant entre les recherches sur la couleur et la gradation et celles sur le rêve et le surréalisme. La fin de sa vie est marquée par la maladie et la connaissance de sa fin prochaine, il parle alors de ses tableaux comme des enfants qui sortent de lui (I can no longer keep up with these children of mine). Une production d’œuvres foisonnantes que seule la mort va interrompre.

paul klee Fish Magic 1925

Facing the Modern ; portraits à Vienne à 1900

Direction la National Gallery pour une exposition thématique cette fois sur les portraits à Vienne en 1900, intitulée Facing the Modern.

National Gallery  facing the modern

L’exposition s’ouvre sur une première salle qui rend compte d’une exposition organisée en 1905 à Vienne par la galerie Miethke. Cette exposition ne présentait pas alors l’art de l’époque, mais voulait au contraire tourner ses yeux vers l’art du XIXe siècle en présentant 146 portraits de cette époque. Le but était de présenter la vieille Vienne aux nouveaux Viennois. En effet, depuis le début 1900, la classe moyenne avait vu avec un certain effroi l’arrivée d’un grand nombre de migrants. La diversité faisait débat. L’exposition voulait donc aussi bien rassurer les anciens que présenter aux nouveaux ce que sont leurs « ancêtres ».

Décalage complet avec le reste de l’exposition qui présente les nouveaux artistes de Vienne, dont beaucoup sont issus de l’immigration (et sont sollicités par des familles de migrants) : portraits résolument modernes, présentant la famille dans des pièces intimes de leurs maison, y ajoutant les enfants, et laissant voir les conflits psychologiques traversant celui dont on fait le portrait. Les tableaux transpirent d’ailleurs l’anxiété et ce ne sont pas les quelques portraits mortuaires dans l’avant-dernière salle qui permettent de changer l’atmosphère pesante de cette exposition. A ce propos, Amalie Zuckerkandl, le visage de cette exposition, est morte en 1943, déportée par les nazis. Son portrait réalisé en 1918 par Gustav Klimt est inachevé comme bon nombre des tableaux de la dernière salle de l’exposition. Portraits mortuaires, oeuvres inachevées, suicides, la fin de l’exposition donne au spectateur une impression de fin de siècle… en 1918.

J’allais voir cette exposition en priorité pour découvrir les oeuvres de Gustav Klimt. En fait, j’ai surtout découvert Egon Schiele dont les oeuvres (et la vie) m’ont profondément marquée. Un autoportrait de lui avec sa famille est impressionnant, notamment parce que cette famille n’existe pas et n’existera jamais. Au moment de sa réalisation, l’enfant n’est pas né et mourra ainsi que la mère en 1918, quelques jours avant Schiele lui-même.

 Egon schiele

Matisse: the cut-outs à la Tate Modern

Au départ, nous avons eu beaucoup d’hésitation quant à l’intérêt d’aller voir cette exposition à la Tate Modern, notamment parce qu’elle était uniquement consacrée aux découpages de Matisse. Puis lisant un article dans le Guardian, mais également dans le Monde, on a finalement opté pour la Tate (plutôt que la Cathédrale St-Paul, que l’on verra une prochaine fois).

Et on a bien fait.

En lisant l’article dans le Guardian, j’avais eu l’impression que les découpages avaient été pour Matisse un moyen de conjurer le sort : immobilisé dans un fauteuil roulant à la fin de sa vie, cette technique lui aurait alors permis de continuer à peindre, mais de manière indirecte. En fait, et c’est tout le but de cette exposition, les découpages ont été au départ un moyen de préparer ses toiles (et notamment d’en visualiser l’espace par rapport aux objets) puis ils sont devenus des œuvres à part entière, jusqu’à accompagner l’artiste dans ses dernières évolutions.

L’exposition suit donc un ordre chronologique, afin de nous montrer la place grandissante que vont prendre ses découpages dans l’oeuvre de Matisse (et dans sa vie). Sa grande force est de nous faire ressentir à quel point ils ont été fondamentaux dans son approche artistique et dans son quotidien. Quatorze salles sont donc dédiées aux seuls découpages, chaque salle apportant une nouvelle compréhension de la place de cette technique chez Matisse et nous donnant une pleine compréhension de ce qui se joue sous nos yeux ébahis.

La première salle présente ce qui fut au départ la fonction des découpages : tester avant de peindre la géométrie de la toile, en y plaçant les découpages des futurs objets pour voir leur espacement, leur inclinaison, leur rapport à l’espace de la future peinture. Sur l’un des murs, le spectateur peut d’ailleurs voir d’un côté les découpages sur une toile provisoire, puis de l’autre la peinture définitive (Still Life with Shell). Une vidéo d’Adrien Maeght dans la même pièce montre comment Matisse découpait ses larges bandes de papier. Cette première salle donne une impression de dynamisme et de mobilité qui contraste fortement avec cette image d’un artiste cloué dans son fauteuil.

Vient ensuite le travail que Matisse réalise pour Jazz, un livre sur le cirque et le théâtre illustré par l’artiste. Toute la salle est consacrée à la présentation de Jazz, le spectateur peut alors comparer l’impression papier avec les maquettes faites de découpages et suivre les questionnements de Matisse tout au long de son travail. Sont alors apparents : la profonde religiosité de Matisse, son émerveillement pour les végétaux et sa déception quand, une fois l’impression achevée, ses découpages ont perdus de leur relief et de leur force. Les découpages gagnent alors sur l’oeuvre finale et deviennent œuvres à part entière.

matisse henri emile benoit

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Plusieurs salles montrent le besoin de Matisse de s’entourer de ces créatures découpées (végétaux ou formes animales). C’est le cas d’Océania mais aussi de la villa le Rêve à Vence. Les découpages sont alors apposés par Matisse sur les murs de ces habitations, il peut les déplacer, les faire pivoter, les intervertir et même utiliser le vent pour les rendre plus dynamique. On a alors l’impression que ces découpages deviennent ses créatures, qui doivent l’accompagner dans son travail et sa vie d’artiste.

Prolongement logique de son travail sur les découpages, deux salles sont consacrées aux vitraux qu’il réalise pour une Chapelle à Vence et pour le bâtiment Time-Life à New York. A chaque fois, Matisse transforme son studio en ébauche géante, dessinant sur les murs, s’immergeant totalement dans sa future oeuvre.

Avec le temps, sa technique des découpages se perfectionne : avec Zulma, Matisse ajoute de la profondeur à ses découpages. Mais c’est avant tout avec ses nus bleus qu’il parvient par le découpage à faire coexister dessin et sculpture. Le premier de cette série est d’ailleurs impressionnant: Nu Bleu IV est en effet le seul de la série à être fait de pièces rajoutées et où l’on peut voir les modifications faites par Matisse. Le reste des nus bleus sont par contraste découpés comme dans un même mouvement à partir d’un papier peint en bleu.

L’exposition se termine par les plus grands découpages de Matisse: La perruche et la sirène, Les acrobates et La grande décoration avec masque.

Avec L’Escargot, Matisse pousse la technique des découpages un peu plus loin, vers l’abstraction.

Une très belle exposition, qui m’a permis de découvrir cet artiste. Contrairement à l’exposition sur Véronèse, j’ai eu plus l’impression de comprendre les choix de cet artiste et son évolution. La salle consacrée à Jazz m’a le plus impressionnée, par sa richesse et par son enseignement sur les motivations de Matisse.

Chris Marker: A Grin Without A Cat à la Whitechapel Gallery

Après l’excellente exposition sur Matisse à la Tate Modern, nous sommes allés à pied dans le quartier de Whitechapel, pour voir l’exposition Chris Marker à la Whitechapel Gallery.

Et là, ce fut une surprise : ce qui nous apparaissent alors comme une petit exposition sur le réalisateur français, s’est avéré une rétrospective complète de son oeuvre, d’autant plus grande que les galeristes ont fait le choix de présenter certains films de Marker en intégralité, ce qui pose toujours des problèmes pour le visiteur. L’exposition se divise en quatre espaces: le Musée, les voyages, le film et la mémoire, la guerre et la révolution.

La première salle est une installation vidéo faite de nombreux écrans qui diffusent en boucle une série d’images, souvent d’actualités (des années 80… avec par exemple l’arrestation puis l’exécution des Ceaucescu) ou de publicités. D’emblée, donc, le ton politique et la réflexion sur les médias sont posés. Marker est un cinéaste engagé, on le sait, et il a cherché à allier la réflexion sur le cinéma, sur la télévision, à la politique, montrant à quel point les images étaient politiques, y compris et peut-être surtout les images dites de divertissement.

A l’entrée de l’espace consacré au Musée, un vidéoprojecteur diffuse des images du double artistique de Chris Marker dans Second Life, le chat Guillaume-en-Egypte. Difficile de suivre l’intégralité de ce qui est diffusé, d’abord parce que c’est long et ensuite parce qu’il n’a pas la place pour s’asseoir ou stationner. Dommage car ce double est l’élément par lequel le visiteur peut entrer dans l’univers de Chris Marker, véritable clef pour comprendre la suite du parcours de l’exposition (mais cela nous l’avons compris qu’après-coup). Des ordinateurs reliés à Second Life permettent au visiteur d’aller explorer l’univers de Guillaume, à condition d’y passer un temps infini (on peut y découvrir des albums photos appartenant à quelqu’un d’inconnu sur des gens qu’il ne connait pas non, des tableaux imaginaires, des récits à la première personnage sans qu’il soit possible d’identifier le narrateur, le tout se passant dans une époque qui semble être l’entre-deux-guerres et plutôt à l’Est de l’Europe…). Un premier film, Les statues meurent aussi, est projeté. Cette fois le visiteur a tout loisir pour suivre dans son intégralité le film. Réalisé en 1953 par Chris Marker et Alain Resnais, le film détaille avec brio comment les blancs ont tué l’art nègre en le folklorisant et réfléchit sur ce qu’est l’art de la collection et de l’archivage. Un film brillant qui pose d’emblée la question de notre rapport à l’art, et notamment aux arts dits « indigènes ».

16 Avril – 22 Juin 2014
Galleries 1, 8 & Victor Petitgas Gallery (Gallery 9)

Site officiel de l’exposition Chris Marker : A grin without a cat

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