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Florès, l’île des fleurs : la belle île de l’ouest dans les Açores (Tourisme Portugal)

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Florès est une île portugaise située dans les Açores au milieu de l’Atlantique… Florès c’est l’île des Fleurs, la belle île de l’ouest avec ses villages, ses falaises vertigineuses, sa végétation et ses rares habitants …

Florès, l’île des fleurs, un bout de Portugal au milieu de l’Atlantique

A la périphérie ouest du continent européen, au milieu de l’Atlantique, Florès.

flores  ouest de l'ile
L’ouest de l’île de Florès, la plus à l’ouest de l’Europe (Photo Sandrine Lagorce)

En posant la tête sur l’oreiller, ce jour-là, je me suis dit que j’allais dormir dans un des lits les plus à l’ouest de l’Europe. rua do porto flores Plus à l’ouest, il y avait une table. Puis, un muret de pierre sèche. Puis un champ étroit bordé d’un autre muret, puis un autre champ peuplé occasionnellement par des vaches au dos lustré par les embruns, puis des tas d’autres champs parsemés de bouses et ceinturés par des tas de murets. Ensuite une falaise vertigineuse, l’océan Atlantique et ses vagues libres léchant la grève noire. Ce soir, pas de coucher de soleil. Au loin, de gros nuages gris n’annoncent rien de bon.     Toute la nuit, le vent a mugi. Toute la nuit, la pluie a cinglé les petites fenêtres de la maison en pierre noire de ce village fantôme, transformé en gîte pour visiteurs en quête de solitude régénératrice, d’embruns, de fougères et d’hortensias, de mousses et de lichens, de cascades et de villages solitaires uniquement peuplés par ceux qui n’ont pas émigré vers des terres promises et lointaines.

Si on roule vingt minutes vers le sud sur des routes impeccables, subventionnées par les contribuables de l’Union Européenne, l’océan gris d’avril se marie avec un ciel indéfinissable que Boudin aurait sans doute aimé peindre. Et je me suis dit que là-devant, plein sud, c’est l’Antarctique avec rien de terrestre entre ce promontoire juché à flanc de falaise et les banquises australes.   flores Fajazinha Fajãzinha (Photo Damien Personnaz) Il y a quelques cachalots qui cliquètent, paraît-il, mais là, il n’y en a pas.   Sur le plateau de l’île venteuse, il y a des mousses de trente centimètres de profondeur, des caldeiras où somnolent des lacs inatteignables, des lichens et des cascades, une végétation touffue comme dans les tropiques. Mais hier, aujourd’hui et demain, il n’y a que du brouillard, épais et cotonneux comme une couverture en polaire. Puis soudain, c’est l’éclaircie et on voit des montagnes vides et fumantes, des ravins burinés par le soleil et le bétail, et au loin une autre île. Vite, la photo. Trop tard, pouf, le brouillard. Flores ilot manchique L’îlot Manchique, la terre la plus à l’ouest de l’Europe. (Photo Damien Personnaz)   Mais où sont les gens ?   Certes, on en croise quelques-uns dans les gros villages de Lajes ou de Santa Cruz, mais guère. On en voit, le soir, dans les villages de Fajãzinha ou de Fajã Grande, mais une poignée seulement. Les supermarchés sont rares, peu à manger, beaucoup de bric-à-brac en plastique. La mousse pousse sur les routes vides et sinueuses comme des serpents de mer, la nature s’éclate en millions de verts différents.

Les crises économiques passées et récentes ont poussé les insulaires à quitter leurs terres âpres, leurs rivages noirs et leurs villages blancs où trônent des églises démesurées. A l’heure actuelle, l’île des Fleurs compte 3500 habitants.   On ne sait jamais comment s’habiller. Le climat se change au moins cinq fois par jour. On se lave les dents dans la cour au soleil, on se sèche les cheveux dans une salle de bain humide alors que l’averse arrose les prés, on marche sous la pluie et on se baigne la minute suivante dans une cascade glaciale sous un chaud soleil. Flores algues A Florès, il n’est pas rare de voir des mousses de 30 cm d’épaisseur. Certaines ressemblent à des algues. (Photo Damien Personnaz)       L’île des fleurs, Florès, c’est ainsi que l’a nommée Diogo de Teive. Henri le Navigateur le missionna en 1452 pour aller découvrir l’île fantôme d’Antilia, restée fantôme depuis. Plus tard, le flamand Willem van der Haghen essaie de s’y implanter mais échoue. L’île reste isolée et solitaire pendant quatre siècles, uniquement visitée par des corsaires.

Au XVIIIème siècle, les baleiniers américains recrutent des harponneurs et des marins pour aller pêcher la baleine qui abonde dans ces eaux agitées. Une mini-industrie baleinière se développe alors jusqu’en 1980.

Maintenant, les jeunes quittent l’île et ses fleurs. Par ci, par-là, des maisons neuves et un peu nouveaux-riches de ces quelques exilés qui ont réussi aux Etats-Unis, au Brésil ou au Canada côtoient des ruines de fermettes abandonnées au lierre, aux hibiscus et aux ronces.  Ces maisons neuves ne parviennent pas à combattre un pernicieux découragement. Oui, l’île semble avoir abdiquée.   Flores maison abandonnee Maison abandonnée (mais l’est-elle vraiment?). Les insulaires ont quitté, quittent et quitteront leur île (Photo Damien Personnaz) Renoncer serait le terme plus exact. Florès ressemble à une élève studieuse et courageuse dont on sent que malgré tous ses efforts, elle n’y arrivera pas. Trop isolée, guère stratégique, pas de plages pouvant attirer les hôtels et les touristes ou des journalistes invités par l’office du tourisme, climat incertain, pas de marchés dont raffolent les anglo-saxons, pas grand-chose en fait, si ce n’est que ce « pas grand-chose » constitue sa spécificité et son charme.

Entre 1960 et 1994, l’île a abrité une base militaire française et une station de mesure associée au centre d’essais des Landes. Les tricolores ont construit un hôpital et une école bilingue. Depuis sa fermeture, l’île dépérit. L’aéroport – financé grâce aux éternels subsides de l’Union européenne – n’accueille que deux ou trois vols par semaine, en provenance de Ponta Delgada, dont un rempli de denrées de première nécessité.

Maintenant, la crise frappe le Portugal et l’île, une fois de plus, dépérit au milieu de l’océan. Ses forces vives sont parties en Amérique. Seuls subsistent les vieux (assis sur des bancs à papoter entre eux qui profitent de l’air doux en toute saison) et les vieilles qui hantent des églises lourdes et prient à haute voix en mettant un cierge devant les statues de saints aux airs tristes. Quelques jeunes choisissent de rester, sachant qu’ils taquineront la précarité et l’isolement. Que faire ? Flores Faja Grande

Faja Grande, le village le plus à l’ouest de l’Europe (Photo Damien Personnaz)

  Parce que cette île des Açores est de toute beauté. L’éloignement et la pauvreté l’ont rendue distante, c’est vrai. Sa mélancolie naturelle peut déteindre sur le moral, c’est sûr, mais elle est compensée par de soudaines éclaircies miraculeuses qui en font un monde à part, proche et loin, familier et très différent. Au détour d’une falaise, à chaque virage de Florès, petit morceau de terre la plus occidentale de l’Europe, la mélancolie côtoie l’émerveillement.   flores

Florès (Photo Damien Personnaz)

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