La forteresse Kalemegdan est considérée comme le berceau de Belgrade. Ce lieu historique est tout un symbole et une fierté pour Belgrade, la Ville Blanche de son nom serbe, Beograd. Située au coeur de la ville historique, dominant la Save et le Danube, la forteresse Kalemegdan est une visite incontournable à Belgrade, si vous avez l’occasion de passer vos vacances à Belgrade ou plus généralement en Serbie… Dans la forteresse Kalemegdan, un parc, un musée, un zoo vous attendent également…
Depuis de longues années je connais la forteresse Kalemegdan la forteresse de Belgrade, je suis sa vie, son évolution, sa croissance. Quand j’étais toute petite, nous y venions pour jouer, se cacher dans de nombreuses cavités qui nous semblaient énormes, en inventant un tas d’histoires. Nous y allions pour jouer à Tarzan dans la cité basse, car c’était là bas que poussaient des arbres sauvages, dont certains avaient des lianes magnifiques.
Forteresse Kalemegdan et son parc ; le berceau de Belgrade
Dans la forteresse Kalemegdan, l’hiver on s’y construisait des semblants d’igloos tant la neige était profonde ! Bien sur nous connaissions déjà les noms de certaines parties du parc mais cela ne voulait rien dire, en dehors du fait que nous nous trouvions dans une immense forteresse. Puis, par le temps, comme je grandissais, au fil des visites, la forteresse Kalemegdan rapetissait… c’était un peu comme si mes yeux d’enfant perdaient de leur vue !
En même temps, vinrent des années dures pour la région, pour Belgrade, et du coup, peu d’argent, malgré de nombreux enthousiastes, ait pu être réellement versé pour la conservation de ce fort. Cette conservation, qui se faisait petit par petit, et avec des moyens plutôt douteux, et surtout, loin d’un travail vraiment sérieux continuait, malgré tout, tant bien que mal. Ce n’est que depuis une dizaine d’années que de vrais travaux ont pu recommencer, en nous offrant ce qu’on peut voir aujourd’hui : un parc naturel superbe, propre et bien entretenu, mais surtout, un véritable musée en plein air.
Souvent des reconstructions historiques ont lieu dans l’enceinte de la Forteresse Kalemegdan, pendant les journées Européennes du patrimoine, mais aussi pendant les journées de Belgrade, quand la forteresse se remplit à nouveau de belles gentes en armures, d’affrontements de chevaliers et tant d’autres événements hauts en couleur. Depuis peu, des visites guidées de la forteresse Kalemegdan sont organisées mais si vous voulez mon avis et si jamais la route vous mène vers Belgrade, faites le moi savoir, et je me ferais un plaisir de vous la faire visiter en personne et gratuitement en plus ;o) !
La forteresse Kalemegdan, j’en ai fait plusieurs fois le tour mais en vitesse, me limitant surtout au Zoo et ses alentours par manque de temps, peut être même de l’envie, vu que les gamins fatiguaient vite (on y allait souvent entre mamans et enfants) et pourtant… Puis finalement, un jour, quand on ma proposé une balade au Zoo et à la forteresse Kalemegdan, sachant à quel point j’aime ce parc , j’ai pris mon appareil photo, en me disant qu’après la visite aux nombreux habitants animaliers du parc, je pourrais bien immortaliser cet endroit que j’adore, pour vous. Ce que je ne savais pas vraiment, c’est que cette ballade sera une vraie découverte pour moi, allant au-delà de tous mes souvenirs, et surtout, ouvrant à moi une toute nouvelle vision de cette forteresse, bien grandie, bien ravivée, telle que je n’en garde pas de souvenirs de mon enfance devenant bien plus qu’un simple parc bordé de belles pierres.
Bien sur il est très difficile de donner une toute petite opinion sur cette cité, trop importante et ayant un passé historique si riche. Je me permets de vous livrer ici un véritable petit guide de la forteresse Kalemegdan, en espérant vous faire voir, à travers mes yeux, et mes mots, au moins une partie de sa beauté.
Comment aller à la forteresse Kalemegdan?
Pour arriver à la forteresse Kalemegdan, c’est simple : ou bien vous y accèderez à pied, après une longue promenade dans les rues de Belgrade et allant vers le soleil couchant, ou bien en bus – là vous aurez quelques minutes de marche le temps de traverser la rue du Tzar Dusan (lire Douchan) et entrant dans la rue Tadeusa Kostjuska pour y accéder par l’entrée menant au parc zoologique. L’autre moyen est le tram (et le plus direct!) – si vous prenez la ligne 2, vous serez déposés à l’entrée du « Mali Kalémegdan » (Petit Kalemegdan), faisant face à la rue piétonne, Knez Mihailova.
Il me serait facile de vous faire là un petit exposé sur la position géographique du site, mais finalement, celui-ci n’a plus tellement de l’importance. Historiquement parlant, la cité de Belgrade fut construite sur un endroit convoité pendant des siècles de toutes les nations qui passaient dans le coin – qu’il s’agisse des Celtes, des Avares, Slovènes, mais aussi Romains, Hongrois, Bulgares, Autrichiens et Turques… Chaque nation y a laissé un peu d’elle dans cette cité sur le confluent de deux fleuves puissants… que cela soit inscrit dans les bâtisses et leurs pierres, les coutumes, la façon de vivre, et même la musique! en effet, si vous écoutez très attentivement l’ancienne musique folklorique serbe – celle qui n’a pas encore été touchée par les épices orientales – des soupçons, des airs celtes… qui continuent ainsi leur vie dans ces contrées, bien loin des terres de leur origine.
Nous accédons à la Forteresse Kalemegdan de plusieurs façons, mais disons qu’il existe deux entrées qui sont les plus prisées par les Belgradois:
1. L’entrée du dit « Petit Kalemegdan », juste au prolongement de la zone piétonne, rue Knez Mihailova (lire, Knéz MiAilova), tout près de l’Ambassade de France, qui se trouve dans la Rue de Paris. D’ailleurs, si l’on continue tout droit, nous arrivons juste devant le Monument de la Reconnaissance à la France, symbole d’amitié des deux nations, et le seul de ce genre. En effet, seule la France a eu l’honneur d’avoir son monument ce qu’aucune autre nation n’a vraiment mérité dans l’histoire plutôt tourmentée de cette région des Balkans. Pour la petite histoire, même l’Ambassade de France est unique dans son genre par rapport à d’autres bâtiments d’Ambassades. Elle fut la seule a être construite pour devenir une ambassade, et le terrain lui appartenant a été offert à la France en guise de cadeau. D’ailleurs, le bâtiment de l’ambassade fut construit par un architecte français (dont j’oublie toujours le nom désolée!!), mélangeant modernité et les valeurs architecturales typiquement françaises. Il y a là… du moins en ce qui me concerne, un petit esprit du palais de Chaillot ce qui en fait, en lui tout seul, un monument d’architecture et une attraction à part.
Il faut savoir que « Mali Kalemegdan » est en fait la partie la plus récente de la forteresse Kalemegdan et surtout une sorte de partie mémoriale. Du coup, nous trouverons à droite une belle promenade avec une vue majestueuse sur le confluent des deux fleuves, Danube et Sava, et au prolongement l’allée des héros, se terminant par la Porte de Léopold celle là construite par les autrichiens au cours du 18è siècle dans le cadre de toute une série de travaux qu’ils ont menés entre 1717 et 1739 avant que la citadelle tombe entre les mains des Ottomans, et menant vers la cité haute, dont le point culminant est celui du monument du Vainqueur. C’est dans « Mali Kalemegdan » que sont souvent organisés des concerts, sur le plateau proche de la promenade, et là également que vous trouverez au fil de vos pas, plusieurs bustes de personnalités historiques, scientifiques ou hommes de lettres, importants pour la Serbie depuis un bon bout de temps.
Si par contre vous préférez suivre le chemin sinueux qui mène en descendant parmi les arbres, ce sera à la plus grande joie de vos enfants : en effet, à distances régulières des petits points jeux y sont installés, et pendant que vos enfants se font de nouveaux petits amis, au-delà des langues et de mots, vous pouvez vous reposer sur un de nombreux bancs, contemplant de nombreux arrangements floraux, ou tout simplement, l’architecture des bâtiments de la rue Tadeus(h)a Kostjuska, que l’on peut entrevoir, ici et là, parmi les branches des arbres pas encore recouvertes de toute leurs feuilles. En effet, tout ce quartier donnant sur la forteresse est un des plus anciens de la ville, dont plusieurs bâtiments sont certes rénovés, d’autres carrément rebâtis, tout en conservant, plus ou moins les préceptes architecturaux d’avant la deuxième guerre mondiale. Ces bâtiments de la forteresse Kalemegdan mêlant plusieurs styles, dont beaucoup ont enfin été décrassés de couches progressives de gris déposé par les pots d’échappement des voitures, font penser finalement à n’importe quelle grande ville européenne, et surtout, gardent un petit esprit noble, que bien d’autres parties de Belgrade ont malheureusement perdu depuis longtemps.
Vous pouvez aussi aller faire un tour au « Pavillon Cvijeta Zuzoric » , adossé au mur de la forteresse – c’est une belle galerie d’art, proposant très souvent des expositions sympathiques, au-delà de l’exposition principale (sympathique mais pas franchement de grand intérêt), sans parler qu’une partie du bâtiment referme un petit bistro-restaurant assez plaisant.
2. En descendant encore plus bas, nous arrivons à la deuxième entrée principale du parc, et pour moi la préférée, celle s’ouvrant à la fin de la rue Strahinjica Bana (Straïnyicha BAna), qui est désormais surtout connue pour son grand nombre de cafés et restaus très branchés et reliant deux points célèbres de Belgrade : la forteresse Kalemegdan et la rue Skadarska, appelée encore « Rue des bohèmes » ou « Petit Montmartre de Belgrade ».
C’est là que, tout près du fossé et des portes menant à la haute cité se trouve, niché parmi d’anciens murs, le parc zoologique, appelé « Parc du bon espoir » et dirigé par un grand enthousiaste. Ce parc zoologique, tout en ayant une vie très longue, et existant depuis environ un siècle et des poussières, eut une vie très mouvementée. Possédant d’abord qu’un nombre très limité d’animaux, et ce depuis mon enfance, cet espace n’a pas fini de s’agrandir toujours un peu plus, et s’il ne pourra jamais présenter le même intérêt que par exemple « Le Jardin des Plantes » à Paris ou le Parc zoologique de Vincennes , on y déniche ça et là des petites similitudes architecturales. Ce qui est intéressant, c’est que finalement, le long des années noires pour la capitale – les années de l’embargo et surtout des bombardements, le parc zoologique n’a finalement que très peu souffert, car à l’époque, au lieu de payer un ticket, les gens y étaient bienvenus en apportant de la nourriture pour les animaux. C’est surtout à cette époque qu’a été instaurée la possibilité d’y travailler en tant que bénévole – en effet, chacun aimant les animaux peut venir aider dans le parc, qu’il s’agisse de l’entretien ou des soins prodigués aux animaux, ceci dit, bien sur, tous les travaux étant effectués en présence et avec l’aide du personnel professionnel et qualifié. (Dans ce contexte, il en va de soit qu’un gamin n’ira pas donner à manger aux lions, ça c’est bien réservé aux professionnels !).
Bien sur, ce parc zoologique de la forteresse Kalemegdan est aussi au centre d’un gros débat mené depuis de longues années. En fait, plusieurs propositions ont été faites pour un éventuel déménagement du parc, soit disant parce que les parties basses de la forteresse en souffrent, et puis parce qu’il n’y a plus réellement de place pour pour des agrandissements futurs, mais entre nous soit dit, si un jour cela arrivait, cette partie de la Forteresse perdrait un petit bout de son charme.
Zindan Kapla en route vers la ville haute
Sortons à présent du zoo, allégés de quelques centaines de dinars et surtout bien motivés par une visite fort plaisante et reprenons la marche en longeant ses bordures. Nous arrivons enfin vers les murailles où la pierre et les briques à l’ancienne se mêlent – c’est la première ceinture du fort avant le ravin et surtout la Porte de Stambol (il y en a deux). En la franchissant, vous vous retrouverez devant le premier pont en bois qui, autrefois traversait le fossé rempli d’eau, et dont aujourd’hui une partie est habitée par la famille du prêtre de l’église Ruzica se trouvant sur l’allée vers la ville basse . Sur votre droite, et avant de franchir le pont de la Zindan kapija (traduction libre : la porte de la prison vu que les tours, en effet, servaient comme prisons), sur les remparts mêmes de la ceinture extérieure de la forteresse et surplombé d’une autre tour, complètement restaurée, se trouve l’un des restaurants très prisés de Belgrade « La Terrasse de Belgrade ». Je dois vous avouer que, tout en ayant vent d’une table plutôt bonne, je ne suis pas allée tester depuis longtemps, en raison des prix très élevés. Si vous continuez donc le chemin à droite, vous accéderez à une allée menant vers la cité basse longeant un mémorial médiéval, l’église Ruzica et la crypte de la Sainte Petka.
En franchissant le pont de la Zindan Kapija on se rend tout de suite à l’évidence – il ne s’agit pas là dune forteresse Ottomane – les Turc s’y accommodant bien des installations trouvées sur place. Cette partie là, avec ses remparts et ses tours sont bien médiévales, érigées là surtout pour se défendre de nombreux assauts menés par de nombreuses tribus barbares. La porte suivante, celle du despote Stefan, nous positionne d’ailleurs un peu mieux dans le temps, car en traversant un deuxième pont en bois, un deuxième fossé (en reconstruction en ce moment), nous accédons véritablement à la haute cité. Ici, encore un croisement des chemins, et possibilité de descendre vers la ville basse sur votre droite, mais aussi, si vous préférez aller à gauche, la possibilité de longer les remparts intérieurs. Une visite assez intéressante pour les initiés, surtout au vu des travaux de conservation assez importants. Le chemin vous mènera alors vers le Musée militaire Vojni Muzej, et toute une partie du parc avec d’anciennes stèles funéraires, mais aussi d’armements nombreux, allant du 18è siècle (les canons) jusqu’à la fin de la première guerre mondiale.
Ici aussi, de nombreux travaux de conservations de la forteresse Kalemegdan ont été effectués, rendant certaines parties de la citadelle, par le passé inaccessibles, bien plus sécurisées et embellies.
Cité Haute de Belgrade – Monument des époques
Nous arrivons donc à la Porte du Despote – (une appellation ancienne pour un roi dans la langue serbe), celle du Roi Stefan Lazarevic qui installa ici sa capitale. Monumentale, elle est surplombée par la Tour du Dizdar, qui sert aujourd’hui d’observatoire en plein air (l’entrée est payante, mais pas franchement chère). A ce point, on peut presque imaginer la ville telle qu’elle était par le passé, avec ses maisons en bois et en pierre… mais non, en la franchissant, la première surprise est de taille, dans l’enceinte même, c’est une véritable promenade qui s’ouvre à nous, longée d’arbres anciens, qui peut même paraître petite entourée des murailles de toutes parts ! Pourtant, c’est justement ici qu’on trouvera quelques vrais trésors de la forteresse Kalemegdan.
D’abord, il faut s’asseoir sur le mur de l’enceinte – la vue sur le confluent est magnifique ! C’est ici que vous aurez déjà une très belle vue sur la basse cité mais aussi, en face, sur le district de Nouveau Belgrade et de Zemun au loin. Le mieux, c’est de venir ici au coucher du soleil – ce n’est pas pour rien que tant de guides et d’opinions touristiques le vantent – c’est tout simplement exceptionnel.
Continuant la promenade, en allant vers le plateau du Vainqueur , nous arrivons aux restes du Castrum Romain construit, je dirais vers la fin de IVe siècle, quand la forteresse fut prise aux Celtes, qui construisirent les bases de ce que sera la forteresse d’aujourd’hui. Selon certaines sources, il existe des restes de cette première forteresse Kalemegdan, mais n’ayant pas un vrai guide à côté de moi, je ne puis vous dire où elles se trouvent. Sur votre droite, encore une porte menant vers la ville basse, celle de Defterdar, intéressante surtout depuis qu’on a découvert les fondations du château, dont je vous parlerais plus tard.
Tout droit, en dépassant les restes du « castrum » et des escaliers descendants, menant vers « le Puits Romain » (qui fut en fait construit par les Autrichiens sur une partie des restes du castrum, et qui sait peut être aussi d’un puits ?), c’est le plateau du Vainqueur . Ici se trouve le modèle réduit de la forteresse en bronze, sur la droite, une belle maison renfermant les bureaux de l’Agence nationale de sauvegarde du patrimoine. Un plateau presque banal si l’on faisait abstraction de la vue magnifique qui s’offre à l’arrivant. D’un côté, en regardant vers le bas, nous verrons les murailles basses, tout récemment découvertes, ainsi que les bases du fossé, qui, selon certains plans, sera très vite rempli d’eau comme à l’origine. Bien sur, une vue sur Novi Belgrad, Nouveau Belgrade, mais aussi sur l’Allée des Héros, le « Petit Kalemegdan » et ses mosaïques en fleurs, mais aussi, à travers les arbres, un petit coin de Belgrade, dit « la vieille ville » avec le clocher baroque de l’Eglise Saborna, où se trouve aussi le bâtiment de la Patriarchie. Plus près, toute une partie de la forteresse reconstruite par les Autrichiens – on reconnaît le travail en pierre, le pont protégé par de grosses chaînes en fer et surtout les frises, assez typiques pour l’époque.
Pour ma part, je préfère repartir vers le bureau de l’Agence du patrimoine, car juste derrière, sur un petit bout de terre coincé par des murailles, on retrouve un vrai trésor, des sarcophages et des stèles, datant de plusieurs siècles ainsi que des pierres tombales provenant de la nécropole arménienne, retrouvée sous les bases du marché Zeleni Venac, un peu plus loin. En revenant un peu sur mes pas, tout en prenant un autre chemin, entre les arbres on découvre le petit türbe turc, érigé au XVIIe siècle pour y accueillir la dépouille de Pasha Damad Ali. Pour l’info, ce n’est qu’un des deux türbes préservés dans la Ville de Belgrade, le deuxième étant un peu plus large et relativement près de la Mosquée de Belgrade.
Un tout petit peu plus loin, la Porte de la Tour de l’horloge (l’horloge fut érigée par les Autrichiens au début du XVIIIe siècle) – on peut la visiter en payant une petite somme en échange de laquelle nous pouvons bénéficier d’une vue surprenante sur toute la forteresse. En continuant sous le porche, nous arrivons à un autre fossé aujourd’hui comblé, qui accueille les armes provenant essentiellement de la première guerre mondiale. Là, encore une fois, nous pouvons longer les remparts, mais aussi passer sous la Porte de Stambol (appelée ainsi car tournée vers Istanbul) pour continuer vers le petit Kalemegdan, allant vers le Musée géographique et zoologique, en longeant quelques terrains de tennis aménagés sous Tito entre les murailles.
Promenade dans la ville basse de Belgrade
Descendons quand même vers la ville basse, même si elle est, du moins pour le moment, beaucoup moins riche visuellement. En fait, si vous voulez la voir en vrai, le mieux est encore de revenir vers la porte de la Tour de Zindan, et descendre par le petit chemin sinueux. Une fois passé le petit mémorial médiéval – vous le reconnaîtrez il est construit dans les bases de la forteresse et gardé par un chevalier en bronze – nous passons à côté de l’église Ruzica et de la Chapelle de la Sainte Petka. Si l’église est tout ce qui est de plus simple – quoi que, d’architecture ressemblant plutôt à une église catholique avec des influences romantiques, c’est la Chapelle, qui ressemblerait plus à une crypte, qui est tout simplement merveilleuse.
Aménagée dans une grotte, sans aucune fenêtre en dehors de celles donnant sur le plateau de l’entrée, elle est construite juste à côté dune source d’eau minérale, que beaucoup de Serbes encore aujourd’hui considèrent comme miraculeuse. Pour la petite histoire, plusieurs analyses de cette eau ont eu lieu, et elle est, selon les dires, assez unique, renfermant certains minéraux qu’on ne peut que rarement trouver en cette quantité. Les anciens disent que cette eau est particulièrement bonne pour les gens qui ont des problèmes de vue mais bon, je le prends plutôt pour du folklore, que pour la réalité tout en admettant qu’elle a un goût extraordinairement bon, et toujours très frais.
En descendant encore plus bas, nous arrivons à l’une des deux Portes de l’Est construites par des Seigneurs Hongrois, et dans un état assez piteux, portant des traces des bombardements de la deuxième guerre mondiale. De nombreuses fouilles archéologiques ont encore lieu dans le secteur, donc il est assez envisageable que dans le futur assez proche, ces restes seront également conservés et même partiellement reconstruits. Parallèlement avec cette porte, se trouve l’Arc Triomphal de Carl VI (empereur autrichien), érigé en 1736, selon les infos que j’ai trouvé sur Internet. Puis, si vous regardez toujours tout droit, vous verrez la Tour Nebojsa, qui est en fait la dernière tour longeant les remparts, aujourd’hui enfouis en bonne partie. Si j’ai bien compris, ces remparts devraient être remis à jour, afin de protéger la Tour Nebojsa qui souffre énormément des crues qui ont lieu assez régulièrement à la fin de l’hiver. Construite par les Hongrois pour défendre la ville basse et une partie du Port de Belgrade, elle a été transformée en prison par les Turcs, et devrait être transformée en musée selon les projets. Pour le moment, elle n’est visitable qu’à certaines époques de l’année, vu qu’elle a été assez endommagée par la dernière crue catastrophique du printemps 2006.
Entre ses monuments qui s’étendent visuellement en ligne droite, la ville basse est divisée en deux étendues de pelouse, longée de vieux arbres, et accueille surtout les sportifs de dimanche, et ceux qui viennent s’y balader avec leurs chiens. Un planétarium s’y trouve également, adossé au mur de l’enceinte allant à la porte Est, accueillant très souvent des groupes d’enfants l’entrée y était gratuite, mais il me semble que c’est devenu payant, quoi que, pas trop cher finalement, même pour le standard Serbe.
Si nous continuons maintenant à longer l’enceinte de la forteresse Kalemegdan, en allant vers la Porte de Defterdar (cette porte qui se trouve à côté des restes du castrum romain, dans la direction du plateau du Vainqueur, en ville haute), nous découvrons une dernière merveille, les restes d’un château construit au XVe siècle, et qui fut, par la suite reconstruit à plusieurs reprises. A proximité se trouve aussi la fontaine du XVIe siècle, cadeau du grand Mehmet Pacha Sokolovic. Malheureusement, tout ce qui reste du château sont ses fondations, et quelques arcs en pierre, vu que cette partie là, aussi bien que presque toutes les maisons et autres habitations de la ville haute, a péri dans les affrontements entre les Turcs et les Autrichiens, courant le XVIIè siecle.
Et voilà ma balade est terminée Et le soleil est bien en train de se coucher. On remonte encore une fois sur le plateau du Vainqueur pour regarder le ciel rouge et l’eau diamantée et dorée des deux fleuves qui se jettent l’un dans les bras de l’autre en s’embrasant de mille feux. Entre les deux une île, L’île de la guerre, qui est aujourd’hui une réserve naturelle pour de nombreux oiseaux et autres animaux sauvages. On peut y accéder, en petits groupes, en bateau, de la rive d’en face à Zemun.
On ressort du parc en revenant vers le « Petit Kalemegdan » si l’on veut encore se balader dans la rue piétonne sinon, on médite encore un peu sur l’un de nombreux bancs, avant d’aller visiter l’un des fameux cafés de la rue Strahinjica Bana, qui se réveillent petit à petit, aujourd’hui l’un des symboles de la vie nocturne de la capitale.
Visiter la Forteresse Kalemegdan en pratique
Combien de temps faut-il pour visiter Kalemegdan?
Pour une visite classique, il faut envisager environ 4 h. La balade dans le parc et dans la forteresse se découpe en plusieurs étapes ce que soit l’exploration du parc avec diverses statues ou l’enceinte de la forteresse et les points de vue donnant sur le Danube, la Sava et la Nouvelle Belgrade. Il est possible de découvrir l’essentiel des sites qui font la fierté de la Serbie sur une exposition extérieure près de l’Institut de protection du patrimoine serbe. Rien de plus agréable que de passer un moment à se reposer sur l’un des bancs à l’ombre des arbres du parc où les habitants de tous âges aiment flâner ou simplement observer les passants.
Si vous aimez prendre votre temps et souhaitez effectuer une visite approfondie de la forteresse, une journée ne sera pas de trop pour explorer les tours, la forteresse, le musée militaire, l’église Ruzica, absolument magnifique et tous les sites dignes d’intérêt avec un accès payant.
Le musée est ouvert de 10h à 17h du mardi au dimanche.
La forteresse est accessible du lundi au samedi de 11h à 19h.
Quel est le prix de l’entrée à la Forteresse Kalemegdan?
L’accès à la forteresse Kalemegdan et au parc du même nom est gratuit comme l’entrée dans l’église Ružica. En revanche, certaines attractions sont payantes. Il est possible d’acheter un billet qui regroupe plusieurs attractions ou sections de la forteresse; cette option donc plus économique et au vu de son coût vraiment raisonnable, ça ne vaut pas la peine de se priver de ces visites!
Le prix du billet groupé est de 400 RSD par adulte et 300 pour enfants, étudiants et retraités. Le billet comprend la visite de la Tour de l’Horloge (80 RSD), du puits romain (120 RSD), des ruines romaines Ier au IVe siècle (200 RSD), de la Tour Nebodont et la tour Nebojša (200 RSD). Il est aussi possible de visiter le musée militaire Vojni Muzej qui me semble incontournable et permet d’accéder complètement à l’enceinte de la forteresse Kalemegdan.
Consultez le site du musée de l’armée serbe
Le prix du musée miliaire de Belgrade est de 150 RSD ; 120 RSD pour les enfants, les étudiants et les seniors. On y découvre des milliers de pièces datant de la période yougoslavie qui permettent de comprendre l’histoire de cette époque, mai aussi des temps plus anciens du royaume de Serbie. Le patrimoine est bien préservé et assez impressionnant ce qui n’est pas toujours évident en Serbie où les musées sont toujours en difficulté à cause de la crise économique.
Si vous avez des enfants, ils pourraient apprécier la visite du zoo de Kalemegdan qui coûte 400 RSD pour un adulte et 300 rsd pour les enfants.