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Im weissen Rössl: la joyeuse entrée du Gärtnerplatztheater sur son Cheval blanc

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Photo : Nur noch 2 Tage bis zur ersten (ausverkauften!) Premiere der Spielzeit.  Bei den folgenden Vorstellungen gibt es noch Karten, wer fährt mit an den Wolfgangsee? :-)

Le grand chapiteau de Fröttmaning accueillait hier soir une des Premières les plus attendues de la nouvelle saison munichoise : le Tout Munich s’y est pressé curieux de découvir ce que le nouvel Intendant du Theater-am-Gärtnerplatz avait bien pu réaliser avec l’opérette la plus célèbre de Ralph Benatzky, L‘Auberge du Cheval blanc.

Pour le plus grand bonheur du public bavarois, on s’est très vite rendu compte que Joseph E. Köpplinger faisait sa Grande Entrée sur la scène munichoise avec un  panache étourdissant et qu’il est non seulement le metteur en scène extrêmement talentueux, que sa réputation avait précédé, mais qu’il s’avère, qui plus est, un grand organisateur d’événements. On peut rêver, c’est d’ailleurs ce dont on a tous envie, et espérer que cette soirée inoubliable sera le prélude d’une série ininterrompue de spectacles où on fera la fête à Munich et où l’on se divertira en s’émerveillant.

Dès l’arrivée au Deutsches Theater de Fröttmaning, où le Theater-am-Gärtnerplatz joue en déplacement, on s’est rendu compte que les choses ne seraient plus jamais comme avant. On croyait arriver dans une salle de théâtre, au lieu de quoi un tapis rouge encadré de flambeaux mène un public royalisé au coeur d’une grande fête villageoise ‘tyrolienne’ animée par diverses attractions: une fanfare de barbus en culottes de cuir brodées, un choeur d’enfants en costumes traditionnels tracht et dirndl, des danseurs qui évoluent autour d’un mât dont ils tiennent les bandeaux colorés. Sur un podium, une guide touristique en costume 1930 annonce à l’aide d’un porte-voix le programme des festivités. On n’attend plus que le spectacle commence, on arrive dans un spectacle comme un groupe de touristes débarquant pour prendre son repas à l’Auberge du cheval blanc sur le lac Wolfgang dans le Salzkammergut.

Joseph Köpplinger a choisi de représenter un abrégé du Weisses Rössl à partir de la version originale de Benatzky en 1930. Le spectacle dure deux heures trente sur les quatre de l’original. Comme le public est familier de l’histoire de l’opérette, et que les coupures n’altèrent en rien le sens de l’histoire, cela se passe sans anicroche, mises à part l’une ou l’autre anecdote que l’on a du mal à interpréter, comme l’épisode de ce chasseur qui tue une jeune fille la confondant avec un animal sauvage, le corps de la morte   traversant la scène peu après l’accident, comme la blanche Ophélie flottant comme un grand lys. Mais vu le fourmillement d’anecdotes scéniques, la plupart des spectateurs ne se seront même pas posé la question. Car toute l’opérette est merveilleusement animée. C’est que le metteur en scène et son équipe ont traité l’opérette comme une comédie musicale dans la grande tradition américaine des années 30, et ils l’ont fait swinguer, tant par la vivacité de la mise en scène que par le traitement musical de l’oeuvre: à la gauche de l’orchestre dans sa fosse entourée d’un promenoir qui ajoute un plan supplémentaire à la profondeur de la scène, un podium reçoit un groupe de musiciens de jazz avec banjo et saxophones, qui vont de temps à autre imprimer un tempo de charleston ou de swing à la musique. Le nouveau directeur de la musique du Theater-am-Gärtnerplatz, Michael Brandstätter, dirige avec entrain, précision et enthousiasme un orchestre qui rend l’oeuvre avec brio et allégresse, son interprétation a conquis un public ravi qui ne demandait qu’à décoller. Et le remarquable travail des choeurs, préparés par Jörn Hinnerk Andresen dans le même esprit, avec le talent qu’on lui connaît, contribue à l’envol!

Köpplinger a traité l’oeuvre à mi chemin de l’humour et de la romance, sans que l’humour devienne jamais de l’ironie ou du sarcasme. On sent chez le nouveau directeur une immense tendresse pour l’humanité, au-delà des petits travers qui sont traités avec gentillesse: ici le ridicule ne tue pas, l’amour et la tendresse triomphent de tout. Les décors et les costumes de Rainer Sinell, magnifiquement réussis, sont traités dans l’esprit de cet humour joyeux: en fond de scène, une immense carte postale de guingois reçoit le paysage de montagne tel qu’on peut l’apercevoir se découpant sur les eaux du lac depuis la terrasse de l’auberge. Ce fond de scène est constamment animé par le passage de personnages plus folkloriques les uns que les autres: des vacanciers gymnastes en longs maillots de corps aux randonneurs, aux bergers ou aux chasseurs. De temps à autre, un petit train miniaturisé à la Märklin gravit la montagne. Le lac est quant à lui figuré par plusieurs rangées de vagues dentées. L’avant-plan de la scène est occupé par les terrasses de l’Auberge du cheval blanc disposées sur une prairie où fleurissent edelweiss et boutons d’or. De l’auberge en elle-même on ne voit que les entrées vers la cuisine ou vers les chambres, et le balcon de la chambre la plus convoité, qui donne sur le lac et la placette devant l’hôtel. L’attention du public est sans cesse sollicitée par une foule de détails évoquant les clichés des vacances au bord d’un lac de montagne autrichien traités avec une dérision amusée, avec un grand sens du spectacle visuel: arrivée des voyageurs en bus touristique pétaradant, en avion ou en bateau pour la venue d’un empereur anachronique, le tout traité avec les techniques de dessin de la  bande dessinée, chasseur promenant son chien, un basset figuré par un jouet à roulettes, couple de jeunes mariés arrivant à l’hôtel en habits de cérémonie et tellement pressés de se connaître bibliquement qu’ils ne peuvent attendre de recevoir la clé de leur chambre pour se dévêtir, vaches blanches et brunes sur-dimensionnées, groupe de cupidons floconneux, orage et averse soudains figurés par des arrosoirs qui descendent du cintre. La drôlerie est omniprésente. La multiplicité des plans et leur occupation simultanée produit un enchantement de l’esprit et des sens, et lorsqu’une scène plus intime ou plus focalisée doit retenir l’attention du public, ils viennent se placer sur le promenoir devant l’orchestre, à une coudée du public. Les chorégraphies et les mouvements d’acteurs font swinguer un plateau constamment animé: le travail des danseurs et des comédiens est d’une précision qui appelle l’admiration.

L’humour du Weisses Rössl est aussi linguistique, et les germanophones se délecteront de l’approche dialectale du livret et de l’interprétation, qui oppose le vocabulaire et la prononciation si particuliers du parler autrichien aux accents du berlinois: c’est le Nord de l’Allemagne qui vient passer ses vacances dans la douceur du climat estival autrichien, et les petits travers linguistiques des uns et des autres sont accentués avec un sourire appuyé. C’est enjoué et plein de truculence. Les chanteurs, pour beaucoup d’origine autrichienne, n’ont bien sûr aucune difficulté à interpréter leur langue natale.

Si tous les chanteurs sont d’excellents comédiens, la palme revient à l’excellente interprétation du personnage de Léopold par Daniel Prohaska: sens des planches et belle présence scénique, avec une voix chaude et puissante. Josepha Vogelhuber dispose des mêmes qualités de comédienne pour lui donner la réplique, elle campe bien le personnage de l’aubergiste du cheval blanc, mais son chant convainc moins. Hans Teucher donne un magnifique Giesecke. Tilmann Unger a toutes les qualités de jeune premier requises pour le rôle de charmeur du Dr Siedler, et Iva Mihanovic en Ottilie lui répond en jouant les ingénues avisées.  Bettina Mönch et Michael von Au sont inénarrables de drôlerie dans le contre-couple de Klärchen et Sigismund.

Maximilian Schell emplit la deuxième partie de son immense charisme tranquille: il occupe la scène de la présence et de la profondeur de son être, par le seul fait d’être pleinement là. Il faut toute la richesse de l’expérience d’une vie authentique pour donner tant de poids aux gestes les plus simples. Son S’ist einmal im Leben so exprime toute la tendresse d’un homme dans la sagesse et la puissance du grand âge.

Quelle bonne soirée! Cette remarquable ouverture de saison est du meilleur augure pour le Theater-am-Gärtnerplatz, dont les destinées sont en d’excellentes mains. On peut s’attendre à un grand succès populaire pour ce Weisses Rössl, qu’on ira voir ou revoir pour encore 30 représentations au Deutsches Theatre de Fröttmaning.

Agenda et réservations

Réservations sur le site du Deutsches Theater. Pour 31 représentations (dont une bonne vingtaine avec Maximilian Schell, à partir du 11 octobre. Du 11 octobre au 11 novembre et du 29 au 31 décembre 2012.

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Qui est l’auteur de cet article?
 
luc le belge ideoz voyages munich allemagneLuc Le Belge est expatrié à Munich, en Bavière et vous fait découvrir la belle ville de Munich aux multiples attraits et à l’actualité culturelle très dense, mais aussi la société bavaroise, qui est si particulière en Allemagne…
 
 
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