Khiva, Boukhara et Samarkand sont les trois perles mythiques de la route de la soie. Elles sont les phares qui attirent les touristes en Ouzbékistan.
Une arrivée tardive dans une ancienne école coranique où un excellent repas est servi. Au réveil, de la fenêtre, mes yeux plongent sur un extraordinaire château de sable grandeur nature. La veille, lors de mon débarqué tard, j’avais cru deviner de grands bâtiments mais, au lever du jour, c’est une féerie. Tamerlan va-t-il apparaître ?
Après avoir visité la belle Tachkent voilà Khiva…
La ville se dévoile enfin. Face à moi, le Kalta Minor et la Medersa Mohamed Amin Khan. La légende raconte que cette cité du Khorezm fut fondée par Sim (ou Shem), fils de Noé. Elle se nommait autrefois Rami. Un jour Sim s’endormit dans le désert. Il fit un rêve où il se voyait entouré par 300 torches. Ce signe favorable le décida à bâtir une ville à cet emplacement. Il y retourna une seconde fois et construisit une forteresse autour des habitations, ainsi qu’un puits à l’ouest de la ville qui se nommait Khivak. Elle fut détruite et reconstruite plusieurs fois. Les archéologues datent la fondation de la ville au Ve siècle avant J.-C.
La ville se situe entre deux déserts, le Kyzylkoum (sable rouge) et le Karakoum (sable noir).
Khiva, une ville à l’histoire mouvementée |
Comme les villes du Khorezm, la citadelle était entourée d’une première ville fortifiée appelée Shahrestân ou Itchan Kalaa. Elle était entièrement piétonnière et était entourée elle-même d’une ville basse ou Dishan Kalaa. D’abord samanide du 10e siècle au 13e siècle, puis « visitée » par Gengis Khan, puis par Tamerlan, elle passe au 16e siècle sous la gouvernance des Cheybanides. Au 17e siècle, elle devint capitale d’un nouveau Khanat, est atteinte en 1768 d’une épidémie de choléra. A la fin du 18e siècle le vrai khan vivait cloitré dans la citadelle. C’est en 1804 que se fonde de la dynastie des Kungrad, restée au pouvoir jusqu’à l’arrivée des communistes en 1920. Une histoire très mouvementée pour cette cité magnifique.
La température s’élève rapidement, mais rien n’arrête cette soif du voir davantage.
Le Kalta Minor, le minaret inachevé devait être le plus élevé du monde musulman, 70 m qui ne seront jamais atteints. Il ne fait que 26 m avec un diamètre à sa base de 14 m. Ce qui le rend magnifique, c’est sa décoration de majolique bleue et blanche resplendissante sous le soleil.
La medersa Mohamed Amin Khan était une des plus grandes d’Asie Centrale. Les tympans du portail et deux étages de cellules de la façade sont décorés de majolique bleue.
Khiva et ses mosquées |
Les grandes mosquées où toute la ville se réunissait pour les grandes fêtes s’appellent jami, les mosquées de quartiers où se déroulent les offices du vendredi s’appellent juma. Dans ladite mosquée Juma d’aujourd’hui, rien ne transpire de l’extérieur mais, quand on pénètre à l’intérieur, une forêt de 218 colonnes de bois sculpté reposant sur leur pied de marbre soutient son plafond. Une quinzaine datent du 10e siècle. L’une serait en bois de cotonnier, son chapiteau est décoré de motifs ronds, symbole du feu chez les zoroastriens. Chaque pilier possède son histoire, l’un des plus célèbres est celui rapporté d’Inde. L’architecture de cette Juma Masjid est du style archaïque, selon le schéma des premières mosquées qui étaient des lieux de rassemblement. On y commentait le Coran, on y discutait aussi des questions relatives à l’organisation de la vie sociale des croyants. La salle est longue de 55 m et large de 45 m. La lumière pénètre par deux ouvertures octogonales percées dans le plafond.
Khiva, ville musée en Ouzbekistan
|
La ville musée comprend encore beaucoup de monuments dont : Kounia Ark, la vieille citadelle ; la mosquée d’été ; l’Ak-Cheikh-Bobo ; le Mausolée Sayyid Alla Uddin ; le Tash Havli, le palais de pierre ; l’ensemble Allah Kouli Khan ; le Mausolée Pahlavan Makhmoud.
Je choisis la forteresse intérieure, Itchan Kalaa. La vie reprend après la sieste, c’est l’heure où les quartiers se réveillent. Les touristes qui bravent cette habitude méridionale et parcourent les lieux sous 45° à l’ombre risquent fort l’insolation ! La fin d’après-midi permet une visite de la ville intérieure entourée de remparts de terre séchée et de briques crues. Fabuleux témoignage d’une ville fortifiée entre le XVIIe siècle et le XIXe. Itchan Kalaa est un rectangle de 600 m de long sur 400 m de large dans lequel les architectes ont construit toujours plus de bâtiments dans cet espace fermé. La muraille est longue de 2 km, haute de 8 m et épaisse de 6 m. Quatre portes donnent sur les principales routes commerçantes qui permettaient aux caravanes d’entrer dans la ville. Du haut des remparts, lorsqu’on peut y accéder, la vue est magnifique.
Un tim, marché couvert à 14 coupoles, abrite des petits marchands et permet l’accès au bazar situé à l’extérieur de la vieille ville. Les khans vivaient toute l’année dans le Tash-Khauli (palais de pierre). Il faut s’attarder sur les colonnes dans le harem du palais.
Sabine
 |
Comment aller en voyage en Ouzbekistan?
|
Explorateur des pays, des questions et des humains, épris de liberté et d’anti-privilèges, amoureux des êtres et des chats.
Centres d’intérêt:
Trekking et voyages, archéologie, économie politique, voile, cuisine en gourmet,
littérature et philosophie, histoire toujours, un peu de poésie
et les amitiés précieuses.
___________________________________________________________________________
Découvrir le blog : Explorer le monde et les Idées