Aller au contenu

L’œil fardé ou le plomb du khôl contre les infections microbiennes dans l’Egypte antique

Votre séjour en Croatie est unique ; notre expertise l’est aussi! Pour mieux préparer vos vacances, consultez le guide voyage Croatie et téléchargez les Ebooks gratuits : conseils pratiques, idées de visites et bonnes adresses.  

 

Les Egyptiens de l’Antiquité, sans distinction d’âge, de sexe ni de classe sociale, se soulignaient le regard au khôl. Même les enfants. Ce qui de prime abord paraît dicté par un souci d’apparence, une coquetterie aux effets secondaires inopinés, s’avère grâce à une étude la première protection inventée contre les infections oculaires. Une (re)découverte dont pourrait s’inspirer l’ophtalmologie moderne.

Néfertiti. Le plomb du khôl contre les infections microbiennes

Des précurseurs en préparations chimiques

La fouille de tombes antérieures de quelque dix-huit siècles à notre ère avait livré de nombreux ustensiles et produits de maquillage, dont ceux qu’expose le Louvre. Dans leurs pots d’albâtre, d’hématite ou de marbre, le Laboratoire de recherche des Musées de France et Loréal ont prélevé des échantillons qui révèlent aujourd’hui, après douze ans d’analyses*, la « recette » des onguents égyptiens, complexe et non surpassée, et avec elle l’étendue d’un savoir chimique sans égal contemporain.

Le plomb, c’est bon (sauf overdose et ingestion)

Vu la difficulté de déterminer la nature des ingrédients notés sur papyrus, l’équipe de Philippe Walter** est « partie des flacons » : les résidus prélevés à petites doses ont révélé, à la stupeur des chercheurs, que 4 des composants du khôl étaient à base de plomb : la galène, la cérussite, la phosgénite et la laurionite, ces deux derniers – autre surprise – n’existant pas à l’état naturel. Cette teneur en plomb, nocive en quantité supérieure, assurait une protection contre les infections oculaires, multipliée par un environnement de marais insalubres. Etalé en bordure de la paupière, l’onguent agissait sur l’œil à chaque clignement.

Le premier grand égyptologue, Pline l’Ancien, révélait déjà, il y a 2000 ans, que, « prise à l’intérieur, la céruse est un poison ». Ce qui laisse supposer la connaissance qu’on avait du carbonate de plomb, utilisé  aussi « pour blanchir le teint des femmes », et qui sera repris sous l’Ancien Régime en une sorte d’éclaircissant détergent de la peau.

Pots à khôl égyptiens

*Méthode décrite sur Fontainebleau e.vous

**Directeur de la recherche, LCRCMF

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

 

  1. Accueil
  2. /
  3. Derniers articles
  4. /
  5. HISTOIRE - SAVOIRS
  6. /
  7. L’œil fardé ou le plomb du khôl contre les infections microbiennes dans l’Egypte antique