Pour cette édition 2010 du festival de Cannes, beaucoup attendaient le cinquième long-métrage de Terrence Malick. On a finalement pu voir un “arbre de vie”, mais il s’agit de celui de Julie Bertucelli (Depuis qu’Otar est parti), présenté en clôture des festivités. Les deux films n’ont sans doute rien à voir, mais on est ravi de la découverte de cet Arbre là… Cannes 2010/Film de clôture.
Dans la campagne australienne, une famille ordinaire - un couple et leur quatre enfants - s’installe dans une maison préfabriquée posée juste à côté d’un impressionnant arbre. Le père décède brutalement d’une crise cardiaque et laisse un vide immense auprès de ses proches. La petite Simone, âgée de huit ans, se réfugie dans l’arbre et établit une communication avec lui, persuadée que son père s’y est réincarné.
Si Charlotte Gainsbourg est une actrice admirable et encore magnifique de sensibilité dans ce film, L’Arbre est surtout porté par la jeune Morgana Davies, impressionnante de justesse dans le rôle de Simone. Non seulement, le personnage est incarné à la perfection, mais il est aussi parfaitement écrit, chose notable tant les enfants au cinéma sont souvent insupportablement définit, des adultes miniatures donneurs de leçons, ce qui n’est pas le cas ici.
Julie Bertucelli parvient aussi à donner véritablement vie à l’arbre, lui donne un incroyable pouvoir. Ainsi, la fable sur le deuil fonctionne à plein et l’on est sincèrement ému, sans que la réalisatrice tombe dans les pièges faciles du mélo larmoyant mais au contraire en maîtrisant à merveille une retenue nécessaire à la réussite et au charme du film.
Par la qualité des décors naturels et une réalisation et une photo qui leurs rend hommages, L’Arbre constitue également un formidable dépaysement.
Benoît Thevenin
L’Arbre (The Tree)
Note pour ce film :
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