Un pays riche culturellement (communautés hongroises, allemandes, chinoises aujourd’hui, tradition du français), à l’agriculture variée (tout pousse sur place ou presque, jusqu’à la vigne), avec une production non négligeable de pétrole, et une histoire riche, la Roumanie aurait tout pour être heureuse, et célébrer dignement l’intégration (ou la tentative, car je suis dubitatif) à l’Europe, mais la réalité vue sur place est beaucoup moins reluisante. Le communisme certes à laissé des traces, mais je crains bien qu’il n’y ait pas que lui. On nous parle des glorieuses civilisations anciennes, donc la dace, mais l’histoire a elle seule ne fait pas les réussites.
Si différent : Bureaucratie
Ca doit être la première production du pays, malheureusement peu exportable.
Quelques exemples :
Un quart d’heure pour obtenir une note d’hôtel, un quart d’heure de plus pour obtenir la note de taxi que l’hôtel facture ‘normalement’, comme on me dit, mais qui doit être relevée séparément, et encore m’aperçois-je que l’opératrice a omis les appels téléphoniques, il y en a quand même quatre, et tous vers la France !
J’ai omis de dire que en fait, elles étaient deux à travailler sur mon cas.
L’hôtel a 10 chambres, je vous laisse imaginer la rentabilité de tout cela !
Au restaurant, hormis dans une pizzeria, vous vous en sortez rarement pour moins de trois documents, le pire étant l’hôtel Astoria, ou j’ai du signer la facture avant paiement, signer le reçu carte bleu après avoir composé mon code, et … signer aussi la copie qui me revenait.
Si différent mais romain
Je viens de quitter la Hongrie ce dimanche soir, voila bien longtemps que je ne comprends plus grand chose de ce qui est inscrit sur les panneaux et les bâtiments, en particulier depuis Budapest 1 et Budapest 2, les deux terminaux de l’aéroport de la capitale.
J’ai en particulier eu du mal à comprendre comment une ville pouvait s’appeler Gödöllö.
En arrivant en Roumanie, tout change, Je trouve ici en particulier :
Biroul notarial
Depoul de locomotive
Et aussi pompe funebre, parebrize, nu stacionar portea
Elev, et aussi schoala.
Pour ceux qui ont besoin de resituer dans un contexte, l’elev va a la schoala.
Je me suis garé ce jour devant le tribunal… En revanche, je n’ai pas noté l’adresse, mais c’était sur un bulevardul.
La semaine dernière, j’ai été dans déjeuner une pizzeria.
Elle se situait dans une rue dont le nom est St Universului. La, j’avoue avoir cherché l’université, mais j’ai peur qu’il ne se soit agit que de l’univers.
Oui, il y a une limite a la compréhension de surface…
ALLER en Roumanie
Tarom est la compagnie nationale. Elle vous amène à Bucaresti (BUC) et vous remporte vers la province.
Air France dessert BUC en code partagé avec Tarom. Vous pouvez aussi choisir d’atterrir a BUD (Budapest, mais, là, c’est la Hongrie) et de faire le reste du trajet avec une compagne locale, la Tarom, ou encore en Taxi (ce n’est pas si cher, a condition que ce soit un taxi roumain).
Vous pouvez encore repartir de BUD, et vous arrêtez à Debrecen, presque à la frontière roumaine, si vous pensez séjourner dans le Nord Ouest de la Roumanie.
Vous pouvez encore faire BUD-TSR (Timisoara) avec Malev ou Carpatair.
Air France est maqué avec Malev, la compagnie hongroise, mais je dois vous dire que les billets sont 20% moins chers chez Malev (Cependant ne rêvez pas, vous ne gagnerez pas de miles sur votre joli compte FlyingBlue en volant sur Air France avec un billet Malev).
Carpatair est une compagnie moldavo-roumaine anciennement low-cost mais désormais régulière qui part de Roissy 3, pour vous amener à Timisoara.
De TSR, on repart vers les villes de province, ou aussi vers BUD (Budapest).
Le service y est excellent, on voyage en Fokker 2000, et les billets peuvent tomber à 250 euros aller-retour CDG3-TSR, prix auquel vous pouvez alors les ramasser….
Roumanie et vins
Le vin rouge est souvent semi-sucré (semi-dulce), parfois carrément sucré (dulce), le vin blanc est très souvent très sucré.
On trouve pourtant des vins corrects, parfois même bons. Noter la présence d’un cépage local, devrais-je dire national, la Feteasca que l’on trouve vinifié en Feteasca neagra et en Feteasca alba entre autres.
En revanche, le français intéressé peut être déconcerté. On lui propose souvent du Murfatlar, que l’on croit du coup être une marque, et qu’on va opposer au Jidvei ou au Dealu Mare, parfois écrit Dealul Mare.
Ces noms sont des appellations régionales.
Donc il n’existe pas un seul Feteasca Neagra du Murfatlar, mais une petite infinité, selon le producteur.
Là, c’est pire qu’en France, la communication sur le producteur est quasiment inexistante, du fait surtout que le roumain n’a pas idée ni de culture de la qualité, ni même très probablement la simple idée qui nous parait si évidente que l’amélioration de la qualité puisse résulter de la compétition.
On mange des betteraves et des choux, et beaucoup de concombres. Si vous n’aimez ni le chou, ni les concombres, ni les poivrons, en particulier les paprikas, préparez vous à souffrir longuement.
Si vous aimez les choux, les concombres, les poivrons, et en particulier les paprikas, préparez vous quand même à souffrir si vous n’aimez pas particulièrement la cuisine grasse, l’excès de protéine partout, en particulier la viande grasse dans la soupe.
Enfin, ce n’est pas parce qu’on est en ville qu’on ne rencontre pas de paysan allant étendre le fumier sur son champ en emportant son-dit fumier sur la charrette. Je double régulièrement une charrette en entrant dans l’usine.
Attention, le cheval n’est pas muni de clignotant.
Rouler en Roumanie
Pratiquement pas d’autoroute en 2007.
Cela viendra parait-il, en 2012 dans le Nord Est, les fonds européens devraient avoir changé à cette future époque un peu la physionomie locale.
Les bonnes routes sont rares, et ce sont de simple deux fois une voie, avec parfois une zone de dépassement, particulièrement dans les montées.
Le trafic de camion est important, celui des petites voitures qui se traînent aussi, et les piétons, vélos, charrettes à chevaux, voire tracteurs n’ont pas disparus.
On ne connaît pas encore les ronds-points giratoires, les évitements des villes et des villages, aussi il est extrêmement difficile de dépasser 50 km/h en moyenne sur un long parcours, encore que pour l’atteindre, il faille dépasser allégrement le 100 en campagne.
Pour ce dernier exploit, vous devez savoir dépasser en côte, sans visibilité, en franchissant la ligne jaune, bref, en commettant des exploits qui peuvent vous envoyer directement au paradis sans passer par la case départ.
Les indications sont rares, elles arrivent plutôt par bouffées : Rien pendant trente kilomètres, puis dix en 300 mètres.
Vous aurez des panneaux dans les virages (de nuit, c’est imparable, vous ne pouvez pas maintenir le 90 avec les phares d’en face, tout en lisant le panneau pour la prochaine direction, tout en tournant), des carrefours importants en ville sans aucune indication.
La traversée de Cluj-Napoca est un moment de bravoure pour celui qui n’a pas étudié son itinéraire.
Sorti des grands axes, le paysan ou le villageois revendique sa part de la route, en silence et sans lumière, y compris de nuit. Ainsi, les enfants jouent sur la rue.
En cas de neige (Oui, j’ai expérimenté) il est fort amusant pour eux de faire des glissage sur les plaques de verglas, tout en dévisageant la voiture qui arrive et ne sais pas d’arrêter. Aie aie aie…
Limitation en ville de 50km/h.
Il n’y a que la que vous risquiez un contrôle radar, et il commence a y en avoir. Cependant, quand le policier n’est pas là, la moyenne monte à 80, voire 90, poussée d’ailleurs par les gros camions du TIR (Transport International Routier), qui circulent y compris le ouiquende.
Vous ne trouverez pas ou du moins rarement de pompe à essence automatique, il y a toujours un employé pour le service.
Cela a un inconvénient majeur : Il suffit que vous vous arrêtiez devant une pompe libre pour que le gars vous indique qu’elle est vide et qu’il faut vous déplacer a l’autre. Je pense plutôt que malin, il veut en vider une avant de passer à la suivante.
Comme le pays est producteur de pétrole (second producteur européen) l’essence est à 0,70 euros le litre en ce début d’année 2007, ce que je compare aux 1,10 euros français.
Supermarchés en Roumanie
Le meilleur de la visite
J’en ai déjà visité trois, aussi j’hésitais a vous raconter le tout récent (Kaufman) ou le plus ancien (Interex).
Prenons le second. Il est bâti à l’européenne, devant un grand parking, avec un bâtiment parallélépipédique basique.
Portes à déclenchement, hôtesse distribuant des prospectus pour coca-cola, et un jeune homme a l’entrée qui prends les sacs, et ordonne de se saisir d’un chariot ou d’un panier. Je choisis le panier, je ne tiens pas à passer la nuit en tôle.
Il y a profusion, abondance, ou du moins impression telle.
La première travée est large, comme chez nous, mais encombrée de produits en promos. Des paquets de lessive, des déodorants, voire des jouets en plastique de mauvaises qualités directement tombées du container chinois.
Rien qui ne puisse attirer mon œil.
A droite, une gondole m’offre des vêtements. Je dédaigne les bas (ça file, ces cochonneries la) pour les chaussettes.
Entre 3 et 4 lei la paire de chaussette, on est donc autour de 1 euros. En chaussette mettable, je ne trouve qu’un seul modèle d’une seule couleur, en Bumbac (je comprends que c’est du coton).
C’est fait à Bucaresti, ou du moins le vendeur est à Bucaresti, car je sens la Chine d’ici.
Ca me semble prendre déjà du jeu au niveau du haut, aussi je laisse tomber.
Une paire chaussette de sport, 85% bumbac, 15% poliamida.
Oui, vite ma calculette.
Le total est bien égal à 100%, on peut donc acheter. Cela me semble tenir la route, mais a 2,90 lei, ca fait du 0,80 euros, ce n’est pas en en achetant dix paires de celles-ci que je rentabilise le billet d’avion.
Côté chemise, les 100% bumbac sont rares, il y en a deux modèles dans cet Interex, faits en Roumanie, mais ca me semble de qualité moyenne.
Dommage, parce que à 18 et 22 Lei, on est à 5 et 7 euros, ce n’est donc pas cher de chez pas cher.
Rayon bière, plusieurs marques, mais rien de qualité.
Pour les boissons au fruit, on en est resté aux jus de synthèse et aux nectars qui ne disent pas leur nom, la législation française étant inconnue (Je rappelle le truc : Vous prenez du vrai jus de fruit de qualité moyenne, vous le coupez d’eau sucré pour moitié, et en France, c’est vendu sous le nom de nectar. Ici, c’est couramment du jus).
C’est dommage car le pays est un grand producteur de fruits, on trouve des pommiers, des pruniers, des poiriers et bien sur des raisins partout.
Côté vin, le linaire est divisé en trois, les Sekt (vins champagnisés, à l’allemande), les albas, et les neagras.
On trouve de tout, du Murfatlar à 5 lei (1,50 euros), vins originaires de la région du Delta du Danube en gros jusqu’au Mohevi à 20 lei (7 euros).
Un seule bouteille en rouge est vendue chère, a 30 lei, mais je n’ai pas la carte de cryptage, je ne m’y connais pas encore assez en vin hongrois pour comprendre.
Dans tous les cas, vous ne risquez pas grand-chose, le meilleur des Feteasca neagra (cépage national) vaut moins de dix euros.
Rayon des saucisses, saucissons, salamis, rondelles en tout genre, c’est immense.
L’Europe ne peux pas lutter, le roumain est un million de saucissons a lui tout seul.
On passe par toutes les tailles, toutes les couleurs, peut-être même par tous les goûts, qui sait ?
De même, question fromage, rien en importation, mais un grand choix de fromages frais ou semi frais. Je n’ai pas retenu un seul nom, ce qui est une honte de ma part.
On passe ensuite aux yaourts qu’on trouve malheureusement bien souvent aromatisé, plus que des vrais yaourts natures a l’ancienne.
A la caisse, tout est comme chez nous, sauf les lei qu’on abandonne.
Mais ou sont mes euros chéris (Transition pour le chapitre suivant)?
Argent et coût de la vie en Roumanie
Voici de pauvres LEI contre mes beaux EUROS
Dans les temps roumains anciens (avant 2005, temps que je n’ai pas connus) le ROL (romanian leu) ne vaut pas grand-chose.
Un simple repas au restaurant vaut 120 000 ROL.
Un parking en ville de une heure vaut 10 000 ROL.
On a alors décidé de créer le nouveau leu, qui se nomme donc le RON.
Le parking nouveau vaut alors 1 RON (environ 0,28 euros), la pizza et sa bouteille d’eau 12 RON (moins de 4 euros).
Le salaire de mes collègues roumains tourne autour de 1 000 à 1 200 RON (350 euros grosso-modo).
On dit un leu, mais des lei.
Un leu se divise en 100 banis.
Vous trouverez donc des tarifs en lei, ou en RONs (c’est pareil) mais -en particulier sur les marchés- vous les trouverez aussi en ROLs.
Ainsi j’ai acheté un kilo de pommes a 20 000 ROLs le kilo, je m’en suis tiré pour 2 lei et 30 banis pour mon caba (1 seul caba).
Parfois, vous allez tomber dans les pommes.
Ainsi je demande pour le midi des petites viennoiseries que je crois être au prix de 1,10 lei les 100 grammes, mais je me demande dans le doute si ce n’est pas 1,10 lei pièce. Ne parlant pas roumain, je ne fais pas part de mes inquiétudes à mes voisins de queue.
La vendeuse pèse, et m’annonce quelque chose que je ne comprends pas, puis m’affiche le résultat sur un papier, qui fait 79,000.
Emotion, est-ce 79 000 ou bien est 79,00 ?
C’est bien 79 000 mais ce sont des ROLs, donc 7,9 RONs. Ouf, je respire (On n’en n’est plus qu’à 2 euros) !
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CONCLUSION
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Un pays qui vaut d’être visité, il est dépaysant, mais pas recommandé aux adeptes du farniente, et de tout ce qui coule de source.