A l’attention des lectrices et lecteurs qui viendraient à se trouver dans le Doubs le dimanche 2 juin prochain, je me permets d’indiquer que je donnerai une conférence sur le thème « La Scène érotique chez Gustave Courbet ». Cette conférence aura lieu à la Ferme de Flagey (propriété familiale de Courbet où est encore conservée sa chambre, située à 12 kilomètres d’Ornans) à 15h00.
La scène érotique, chez Gustave Courbet, ne peut s’apprécier qu’au regard d’une démarche délibérément transgressive, voire subversive. Une transgression qui s’attaquait à la représentation du corps, sans doute, mais qui reposait aussi sur des choix thématiques d’autant plus singuliers et corrosifs que l’artiste possédait une maîtrise approfondie de l’histoire de l’art, qu’il en avait clairement saisi les conventions et les enjeux pour mieux les détourner. Il en résulte une scène érotique toujours dérangeante, car elle s’étend bien au-delà du nu, illustrant, avec un siècle d’avance, ce que Roland Barthes exprima lorsqu’il écrivit que le plus excitant se situe « là où le vêtement baille. »
A travers l’examen d’une quarantaine d’œuvres, incluant des toiles suggestives, des scènes cryptées, des nus au réalisme violent et le thème récurrent du saphisme, qui aboutiront naturellement au « dernier mot du réalisme » que fut L’Origine du monde, nous tenterons de mesurer combien Courbet sut rompre avec les nus académiques – ceux que les frères Goncourt qualifiaient de « nudité presque sacrée qui fait taire les sens » – pour mieux célébrer la Femme et dénoncer l’hypocrisie de son siècle.
Illustrations : Gustave Courbet, Le Sommeil, 1866 – Gustave Courbet, Les Demoiselles des bords de la Seine, vers 1857.
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