Dans ce court récit que l’on regrette d’ailleurs de quitter si vite , Nicolas Bouvier , le grand maître du récit de voyage , nous invite à une escapade en Corée après une escale au Japon et une traversée sur l’entrepont d’un bateau. Le but de la randonnée qu’il effectue avec son épouse est ascension d’un volcan , le Halla San situé sur l’île de Ched Ju.
Bouvier profite de la situation pour nous faire entrevoir l’étendue de ses connaissances encyclopédiques sur la région. Il compare le Japon et la Corée , les paysages , les habitants , les moeurs , les caractères . Il s’extasie sur la rusticité , le courage et la résistance exceptionnelle du peuple coréen.
Cette marche sur les pentes du volcan peut aussi se comprendre comme l’archétype même du voyage dans son essence et de la traversée de la vie, elle-même voyage sous un aspect plus philosophique.
« Si on ne laisse pas au voyage le droit de nous détruire un peu, autant rester chez soi! » dit Bouvier. Le livre est agréable et bien écrit ; on apprend beaucoup de choses sur l’histoire, la géographie et la civilisation de la région. Mais j’aurais aimé que Bouvier soit un peu moins discret sur lui-même et qu’un peu à la manière d’un Moitessier, il nous parle de ses idées, de ses motivations, de ses impressions et de ses sentiments. Ce n’est pas le style du personnage qui préfère en rester visiblement au style « guide touristique » un brin professoral, dommage …
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