Je n’ai jamais aimé les dimanches – si j’avais un psy il me dirait sans doute que c’est parce qu’on m’obligeait à aller à la messe ce jour-là. Je n’ai pas de psy et l’argent de la quête je le gardais pour m’acheter des chocolats – donc je n’aime pas les dimanches, en Thailande ou ailleurs, c’est ainsi, alors une note pas trop sérieuse… et un peu « chicky chicky ».
Vous êtes mariée à un thaïlandais ou l’inverse, et vous avez appris le thaï pour essayer de saisir ce qu’il ou elle dit au cours de ces interminables conversations téléphoniques, eh bien c’est quasiment perdu d’avance. Non seulement parce que votre mari/femme parlera la langue de sa province (« lao » en Isan, « Kam meuang » dans le nord…le « thaï klaang » (« thaï du centre ») étant le thaï officiel enseigné dans les écoles), mais parce que la conversation sera émaillée de particules qui ne veulent rien dire, particules pour faire joli, particules pour accentuer, renforcer, inciter ou au contraire, adoucir le moindre mot ou phrase,surtout s’il s’agit d’un imperatif. Ces particules : na – kha – krap – la – si – sia – nia – ko – na kha – la krap, rawk – loey – dih – douay – noy – se situent en fin de phrase, en plein milieu, et parfois au début… ça fait du plus banal des discours, une sorte de salmigondis, incompréhensible dans le meilleur des cas, ou alors ça vous mettra sur le dangereux chemin de l’incompréhension. Personnellement j’ai renoncé. Non parce que je ne suis pas têtue, simplement parce que c’est souvent sans intérêt, alors à quoi bon se casser la tête ?
On ne parle bien le thaï que lorsqu’on parvient à maîtriser toutes ces particules fantaisies qui, finalement, ajoutent un peu de sens à la phrase, mais surtout lui donnent une musicalité plus agréable à l’oreille. Si vous dites par exemple. « Nong, check bin » « miss, l’addition! » c’est grossier, il vaut mieux dire : « Nong kha, check bin douay na kha ». Pour un thaï la différence est énorme et classe le farang dans la catégorie des grossiers personnages ou.. des « polis ». Quand on connait l’importance de la politesse en Thaïlande !!
Les erreurs de tons feront rire à vos dépens… et on ne vous expliquera pas forcément pourquoi. Un jour au téléphone j’ai dit à mon chéri : « il neige » – hi ma tok (neige tomber) = หิมะ(hi ma = neige) sauf que j’ai dit « hii maa » (หี หมา). Non, je ne traduirai pas. Mon « chéri » utilise souvent le mot « kouey » (un peu comme un juron, surtout lorsqu’il est en voiture) mot que je traduisais bêtement par buffle : « idiot ». Ben non…
Il y a un mot qu’il faut connaître en thaï, c’est : « chouay douay » (au secours ! littéralement : aider s’il vous plait ». En français on dit souvent « aide-toi… (le ciel t’aidera) » , eh bien je vous mets en garde de dire « chouay tua eng »(aide-toi toi-même), car là, le sens est complètement different, et il a la même signification que « shak wouao » (les isans disent « sak wouao » (jouer au cerf-volant)… Bon je vous avais prévenus….c’est dimanche, et pas envie d’être très sérieuse aujourd’hui.
Au fur et à mesure du temps qui passe, j’essaie d’apprendre les mots « qui ne se disent pas » pour, justement, « ne pas les dire » par mégarde.
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