Mais revenons à l’écriture, cette forme de langage, balancée pour l’éternité sur le net (Tapez « Abbhisit » sur Google et vous verrez apparaître mon nom un certain nombre de fois. Hum… ça fait peur!). Bref, Noam Chomsky, interviewé lors de son passage exceptionnel à Paris récemment, décrétait que : « la fonction première du langage (écrit ou parlé) n’était pas la communication, mais le maniement de la pensée et que – je le cite – « Dire que le langage est fait pour communiquer est aussi absurde que dire que l’œil humain est fait pour regarder la télé ». Et pour aller un peu plus loin, le module « langage » de notre cerveau posséderait 2 interfaces : l’une phonétique (avec un système qui permet d’entendre et de parler) et l’autre, l’entendement, (là ou se forment le sens et le maniement de la pensée).
Je disais me comporter parfois comme une abeille qui butine, aujourd’hui, je me sens plutôt araignée (beurk), une araignée qui tisse une toile de fils de soie cueillis ça et la :
Dans la revue « Sciences Humaines » pour Noam Chomsky,
Dans le « International Herald tribune » pour cette anecdote : « des familles chinoises de Hong Kong se mettent à parler anglais avec leur progéniture – souvent une sorte de « broken english » – afin que celle-ci puisse accéder plus facilement aux prestigieuses écoles internationales, la compétition pour leur admission étant féroce. Donc bon nombre de bambins chinois de Hong Kong ne parle plus un traître mot de la langue de leurs ancêtres, le cantonnais, langue qui transporte des échos et des expressions du chinois ancien, complètement gommés dans le mandarin officiel.
Et dernier fil de soie (chinoise)…cueilli dans le livre d’Elodie Bernard « Le vol du paon mène à Lhassa » où je lis cet extrait : « l’emploi du tibétain écrit n’est pas accepté dans la société actuelle. On n’envoie pas le courrier dans notre langue car le personnel des services postaux ne la comprend pas. Je suis père de 3 enfants et je ne suis même pas capable de transmettre à ma descendance la langue de mes ancêtres ».
Pour finir, cette réflexion finale soufflée par le mot de Carole ce matin… sur la « beauté et cruauté » du monde : Si la liberté d’expression consiste à pouvoir tout dire, peut-on tout entendre ? – Si pour réussir une carrière, il faut aller jusqu’a gommer sa propre langue et donc sa propre culture ? – Si pour survivre, il faut se plier aux dictatures qui imposent leur culture au détriment de la vôtre…. Alors oui le monde est cruel. Et s’il est beau – parfois – c’est plus souvent au travers de l’œil de ma caméra.
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