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L’imprévisible de Metin Arditi ; un goût doux amer (Littérature suisse)

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Dans L’imprévisible, Metin Arditi, écrivain suisse d’origine turque, dresse le portrait de la grande bourgeoisie genevoise, guindée, décadente et xénophobe…

Une grande bourgeoise genevoise s’adresse à un expert, vieux séducteur qui ne peut plus faire face à ses conquêtes, pour estimer un tableau dont elle veut se séparer. Une jolie histoire va alors commencer sous fond d’enquête artistique qui plonge le lecteur dans le « quincacento » florentin.

L’imprévisible de Metin Arditi ; un petit roman comme un bonbon

l'imprevisible metin arditiQuelle bonne surprise que ce petit roman de Metin Arditi, les critiques que j’avais lues ne m’avaient pas laissé penser que j’allais découvrir un vrai petit bonbon, comme disent maintenant les gens de radio et de télé, une sucrerie, une friandise que j’ai dégusté avec plaisir.

Un bonbon pas trop sucré, pas trop fort, un bon au goût sobre comme le style de ce roman sans fioriture où les formules brèves et quelques fois elliptiques laissent entendre plus que ce qu’il y a sur le papier. Mais un bonbon pétillant sur la langue comme cette enquête sur ce tableau que cette grande bourgeoise genevoise veut vendre pour cause de séparation, qui petit à petit révèle ses mystères à travers une enquête exaltante conduite, jusqu’au cœur du « quinquacento » florentin, par un vieil expert séducteur sur le retour.

Un bonbon tendre et délicat comme cette société genevoise imprégnée d’art et de culture, comme ces deux vieux amants, elle en été, lui en automne, pour parodier une chanson de Serge Reggiani, et aussi comme le style de ce roman tout en nuances et finesse.

Mais aussi, un bonbon qui laisse une certaine amertume dans la bouche comme celle qu’éprouve vieil amant qui ne peut plus satisfaire ses conquêtes comme Romain Gary l’a si bien écrit « Dans au de-là de cette limite votre ticket n’est plus valable » et qui doit accepter d’entendre le fameux « ce n’est pas grave » qui assomme définitivement les amants défaillants qui sentent déjà l’odeur de la mort rodée à travers ces premières défaites.

Et même, une certaine aigreur en fond de bouche comme celle que ce grand expert ressent quand il constate que tout le talent qu’il a déployé tout au long de sa vie n’en fera jamais l’égale de cette «… grande bourgeoise, impudente par droit divin et jugeant inutile de voiler sa suffisance. » L’aigreur aussi de ce fils d’émigré italien qui, dans cette Suisse riche et guindée, supporte difficilement « … dans l’air un petit parfum de racisme baigné de bonhomie qui était à la fois patelin et odieux. »

Une petite friandise au goût doux amer qui parle d’art, d’amour, de vieillesse, de décadence, de xénophobie feutrée et de la différence induite par la naissance et l’argent qui l’accompagne. Beaucoup de choses dans un petit roman qui démontre, une fois de plus, que la longueur en littérature n’est pas forcément le seul gage de talent.

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Denis Billamboz

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