
Jusqu’au 3 octobre 2010, au Schaulager de Bâle (Basel), découvrez le travail de Matthew Barney à travers la série Drawing Restraint.
Travailler sous la contrainte, se mesurer à des interdits, à des impossibilités, c’est la démarche de Matthew Barney dans sa série Drawing Restraint que le Schaulager à Bâle a acquise et montre jusqu’au 3 octobre. Dans cet endroit magique et rare (lieu de stockage d’une collection, fermé au public en dehors de l’exposition estivale), les dix-huit séquences de Barney se déploient largement.
La salle supérieure est agencée comme une cathédrale, avec nef, transept, chapelles latérales et abside, où se confrontent vidéos et sculptures de Barney et tableaux médiévaux religieux, dont cette magnifique Jeune fille embrassant la mort de Hans Baldung (provenant du Kunstmuseum voisin, où elle est remplacée par un dessin de Barney, à côté de
celui-ci, bien plus radical). De prouesse en exploit, au milieu de symboles ambivalents récurrents, l’œuvre de Barney semble ici plus fluide, plus plastique que le cycle Cremaster montré il y a quelques années au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, même si certaines des contraintes semblent un peu laborieuses (ainsi Drawing Restraint 18 et son dessin au trampoline).
C’est au sous-sol que l’impression est la plus forte, avec un océan de blancheur gélatineuse étalée au sol, des cordons ombilicaux reliant les œuvres entre elles et, devant une Lucrèce prête à mourir, la trace d’une chute, un pentagone de bois tendu d’une toile déchirée. Au dessus, la paroi est un mur d’escalade, les prises s’élevant vers le ciel comme une élégante ponctuation, la dernière brisée.
Il faut sortir sur le parvis pour voir, projeté sur deux 

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