La date de sortie (16 décembre) de Max et les Maximonstres, et le fait qu’il soit l’adaptation d’un livre jeunesse de Maurice Sendak, laissent présager d’un métrage avant tout destiné aux enfants et calibré pour Noël. Ce serait ignorer que Spike Jonze en dirige la mise en scène. L’autre petit génie transfuge de l’univers du clip (avec Michel Gondry) est garant d’une fantaisie et d’une poésie singulière. A l’image de son cinéaste, Max et les Maximonstres dissimule par son originalité et son caractère atypique une fragilité et une mélancolie bouleversante.
Max est un garçon très imaginatif et turbulent, qui souffre de l’éclatement de sa famille. Son refuse, c’est son imagination débordante, une idée guère originale en soi. L’enfant croit manquer d’affection et fuit un jour sa maison pour se retrouver sur une île perdue au milieu de nul part, peuplée d’étrange créatures en proies eux aussi à quelques problèmes existenciels.
Le monde des Maximonstres est un monde étonnant, étrange mais séduisant. La preuve, Max s’y épanouit. Il s’y amuse, se trouve des amis et est considéré comme le roi. Mais si le film est si riche, attachant et émouvant, c’est parce qu’à l’envers des préjugés éventuels, ce petit monde cohabite dans une fausse insouciance.
Les fêlures chez les maximonstres valent celles des adultes du monde réel. Max va, au contact des maximonstres, reçevoir une leçon de vie, humble mais nécessaire. L’enfance n’est jamais complètement douce, pas même lorsque l’on est enfant. Spike Jonze réussit avec beucoup de tact et de lucidité un film lumineux mais teinté d’une mélancolie salvatrice.
On peut raisonnablement penser qu’il n’y avait que lui pour mettre en scène une histoire aussi simple, aussi originale et si pleine de sens. Le film redonne à l’imagination tout son pouvoir.
Les maximonstres, pelluches géantes et pleines de vie, sont peut-être plus humains que les humains. Bonheur, doutes, jalousies, déceptions les animent eux aussi. Ce monde simple dans ses formes, complexe dans son fonctionnement, est faussement merveilleux mais un paradis de vie quand même. On s’y réfugie pour mieux admettre que nos vies puissent être boiteuses, tout enfant que l’on soit, ou que l’on se souvient avoir été.
Benoit Thevenin
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