A l’occasion des « rencontres d’Arles » (43e festival de la Photo) on a demandé à Grégoire Alexandre de l’Ecole Nationale Supérieure de photographie (ENSP) « comment doit-on enseigner la photographie aujourd’hui ? ». Il a répondu : « Je crois que c’est en éveillant la curiosité, en prenant en compte les multiples champs d’action et les mutations de ce medium, en articulant dans un même mouvement l’œil, le cerveau et la main ».
Est-ce que j’aurais photographié Aung San Suu Kyi si je n’avais rien connu de son histoire, juste comme une star ? Est-ce que mon regard sur les refugiés du camp de Mae La aurait été le même si je n’avais rien connu de leur souffrance, de leur attente, de leur espérance, de leur longue marche et de leur fierté ? Je ne crois pas.
J’ai appris la photo seule, avec les livres pour la technique et surtout en admirant le travail d’un Edouard Boubat d’un Jean-Loup Sieff, d’un Newton ou d’un Ansel Adam mais aussi en allant au musée… et enfin en apprenant l’histoire des gens et des ethnies que je visite
Quelle a été la leçon de photographie la plus précieuse pour vous ? demande encore le journaliste au photographe… « Il faut surtout prendre le temps de digérer, oublier, se libérer de la technique et construire son propre chemin….
La réalité est la matière première du photographe. Faire des images c’est choisir des éléments vivants et les organiser comme une grammaire visuelle… pour raconter une histoire.
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