Kontakthof était initialement un spectacle chorégraphique conçu par Pina Bausch Barbican pour sa troupe à Londres il y a quelques jours; certains avaient pu voir les jeunes à Lyon en janvier 2009.
Elle choisit ensuite de le faire danser par des hommes et femmes de plus de 65 ans, et, plus récemment, juste avant sa mort, par des adolescents. Voir deux soirs de suite ce spectacle dansé par deux groupes si différents est fascinant (c’était au
La gaucherie adolescente (que ces jeunes hommes sont laids !) contraste avec la raideur du 3ème âge, la fougue des uns avec la prudence des autres. Pour les uns, le contact avec autrui est timide et malhabile; pour les autres, il paraît parfois tragique et désespéré. C’est une pièce sur le désir et sur l’affirmation de soi, sur l’appétit pour autrui et l’impossibilité de l’assouvir.
Plusieurs scènes sont très belles; certaines ont plus d’ampleur chez les adolescents, comme la ronde ironique, d’autres résonnent beaucoup plus fort avec les plus de 65 ans, comme la scène de quasi viol. Au delà du travail remarquable accompli pour amener à ce niveau des non-danseurs (rien à voir avec l’amateurisme de Mathilde Monnier), c’est un spectacle plus tragique que drôle, où de plus jeunes s’inquiéteront de leurs amours futures et de plus âgés seront nostalgiques de leurs amours passées. En souhaitant que le spectacle soit montré en France un jour.
Au Barbican, il faut aussi aller voir la volière de Céleste Boursier-Mougenot, bien plus grande que chez Xippas (jusqu’au 23 mai).