Les médias sociaux font peur aux dictateurs – enfin à certains – car l’information y circule à la vitesse de la lumière. Pour le pire et le meilleur.
Le meilleur, lorsqu’on apprend par exemple, qu’un ancien blogueur militant, hier encore dans les geôles de Ben Ali, a été nommé secrétaire d’état à la jeunesse et au sport du nouveau gouvernement – très contesté – de Tunisie.
En Egypte Moubarak a montré sa trouille des nouveaux médias en bloquant tous leurs accès. Il a agit comme un vieux tyran ayant recours aux vieilles méthodes.
Ces nouveaux outils de communication utilisés dans de nombreux pays du monde, à l’exception de la Chine, du Vietnam (Facebook y est interdit), de la Birmanie et de quelques autres pays du Moyen Orient, peuvent avoir un rôle déterminant dans le renversement aussi bien que dans le maintien au pouvoir de tyrans ou de juntes militaires
Dans certains pays, ces médias n’ont pas été coupés. Pourquoi ? Parce qu’ils servent d’instrument de propagande (ou pire), aux tyrans ou aux juntes en place.
Le « International Herald Tribune » de ce matin rappelle « que la police iranienne se sert d’internet pour traquer et arrêter les dissidents au régime des ayatollahs ». Grâce au web, on peut identifier et photographier des manifestants.
« Le gouvernement iranien est devenu un adepte du web qu’il utilise pour chasser les activistes » dit Faraz Sanei de « Human Rights Watch ». Les gardes de la révolution ont créé une surveillance en ligne qui serait derrière une puissante « cyberarmy » de hackers.
Les régimes répressifs exploitent maintenant les nouvelles technologies. Ils ont compris comment utiliser ces nouvelles armes à leur profit.
« Est-ce que les médias sociaux en général ont un pouvoir positif en faveur de la démocratie ? »… Il faut lire le livre de Evgeny Morozov, américain d’origine biélorusse : « The net delusion : the dark side of internet freedom » : Facebook serait un outil très utile permettant de pister les dissidents, leur famille, leurs amis et leurs connections. « Un cyber policier n’a plus besoin d’heures de planque dans la rue, de compiler des milliers de dossiers, de pister un suspect et d’écoutes téléphoniques interminables. Il a tout à portée d’écran ».
Widney Brown d’Amnesty International écrit : « Les nouvelles technologies peuvent être utilisées aussi bien pour la promotion que pour la destruction des Droits de l’Homme. En Chine, des milliers de surfeurs sur le web sont payés pour poster des commentaires pro gouvernementaux et décourager les critiques du parti communiste »…. Et en Thailande ? Après tout la Chine n’est-elle pas le grand frère ?
Ce que les utilisateurs de FB doivent savoir, c’est « qu’en parlant à leurs amis, ils parlent aussi à leurs ennemis ». On pourrait egalement ajouter : « qu’en parlant à ses amis, on risque aussi parfois de les mettre en danger ». Tout est question de pays !
- Bangkok, plus qu’une ville, un symbole à préserver - Oct 27, 2021
- Désert berbère au Maroc : un appel irrésistible - Jan 14, 2020
- Etre femme nomade au Maroc berbère : hymne à la liberté, « mes »nomades - Oct 26, 2019