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Rapa Nui, l’île de Pâques : L’ile du bout du monde

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Partons à la découverte de Rapa Nui, l’île de Pâques ; une île du bout du monde, frappée par les vents,  « l’ile la plus éloignée de tout continent » …

Voyager avec des enfants en bas âge a ses charmes, surtout  si l’un de vos enfants est blond comme les blés et l’autre, un vrai petit pruneau. Mes enfants sont, et étaient, on ne peut plus différents puisque notre fille, à qui nous avions donné le nom de « Paix et beauté », (mélange de vietnamien – Anh – et de chinois – Mei) avait été adoptée en Thaïlande quelques années plus tôt à Udon Thani. Donc les regards sur notre couple aux deux enfants si dissemblables, suscitaient curiosité, bienveillance et questionnement. J’avais appris à dire « enfant adopté » dans quelques langues : balinais, tagalog, maori.

 

Un tour du monde c’est souvent à deux. Moins fréquemment à  quatre !

 

Un petit héritage et nous voilà riches de l’équivalent de 10 000 euros. Je travaillais pour une boite américaine à l’époque et mon premier mari dans une banque, pas question de confier cet argent à un organisme financier pour le faire fructifier, nous allions en retirer directement, et chaque jour, les bénéfices en les plaçant dans l’achat de billets d’avion direction l’Asie. Nous n’étions pas tout à fait des novices après avoir goûté, dans les pires conditions possibles de guerre, le Laos, le Vietnam et déjà la Thaïlande…alors que le rêve pour une majorité de gens de notre province de Saint-Omer à l’époque, était la Costa Brava ou les Baléares.

 

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Donc une année sabbatique faite de coups de cœur balinais, javanais, philippins, malais, indiens. Après avoir loué notre maison – fallait rembourser notre emprunt à la banque –  on rentre après onze mois passés à la vitesse de l’éclair. Et, envie de repartir. Alors nouveau coup de folie : on revend maison et voiture, on rembourse le prêt à la banque et à nouveau l’Asie et peut-être le tour de la planète bleue. Mon fils a grandi et a l’âge de l’école obligatoire, alors inscription au centre de télé-enseignement. Folklo l’enseignement dans les conditions précaires de voyages ! On travaille à droite et à gauche. Petits boulots, le temps de connaître le statut d’émigrés clandestins (on était entrés comme touristes en Australie). L’employé de banque repeint des « baraques » avec des espagnols et des portugais, la secrétaire bosse dans d’une « laverie ». Nos enfants vont un temps à l’école de Bondi Beach ou nous avions loué un petit appartement.

 

J’avais écrit alors « La clé sous le paillasson »  (refusé par les éditions Laffont et j’ai pris cet unique refus comme un refus définitif…mon écriture ne méritait pas l’intérêt d’un éditeur) Un manuscrit qui me paraît bien puéril aujourd’hui, mais dans lequel je retrouve déjà cette curiosité pour les cultures et les langues.

 

Une photo scannée et postée sur FB dernièrement et sur laquelle, cheveux aux vents et tenant fermement la main de mes enfants sur un rocher de l’ile de Pâques, a réveillé le souvenir de ces années de vagabondages. Sans beaucoup de moyens, et pourtant jamais « backpackers » dans le sens littéral du terme : « sacs à dos », car nous portions souvent nos enfants, dans les bras ou sur le dos… alors valises à roulettes et en dur. Elles servaient parfois de sièges, ou accolées l’une à l’autre, de lit pour ma fille « paix et beauté ».

 

Aller sur l’ile de Pâques était à l’époque le parcours du combattant. Ceux qui y étaient allés de France avaient pris un avion jusqu’à Santiago du Chili, puis un bateau. Plus tard la Lan Chile relia le continent sud-américain à l’ile de Tahiti et l’avion partait plein de la capitale chilienne jusqu’à Papeete, pour revenir de même. Avec une escale technique ( ?) sur l’île de Pâques, cette ile livrée aux vents sur laquelle légumes et fruits ne poussaient que dans les abris intérieurs des volcans. Inconscients, nous n’avions jamais de confirmation pour la suite du voyage.

 

Sur l’île, nous logions chez Theresa –  dont les parents travaillaient en Amérique du Sud – dans une modeste maison entourée de chevaux sauvages et dans laquelle grouillaient chaque nuit, des milliers de cancrelats. Pas d’électricité la nuit mais une lampe électrique pour se frayer un chemin parmi les «  malaeng sap» (cancrelats en thaï). Il fallait vraiment « y aller » quand un des deux enfants (à qui on avait recommandé de ne surtout pas se lever la nuit) criait « Papa pipi ! » Oui c’était plutôt lui que moi !

 

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Mais il y avait Theresa au grand cœur, et puis les chevaux qui déposaient leur crottin sur le terrain de jeux des enfants…Theresa qui nous  fit écouter le premier succès planétaire de Julio Iglesias : « Manuela ». Pourtant fallait continuer le voyage. Mais pas de confirmation sur les vols et surtout pas de siège. Donc liste d’attente.

 

En jouant dans la « cour aux crottins », mon fils avait choppé ce qui ressemblait à une mini infection au pouce, le genre de truc qui disparaît après quelques jours d’une bonne nourriture et bonne hygiène mais…. Tous les Pascuans attendaient fiévreusement l’arrivée du bateau container avec ses marchandises indispensables et ses médicaments, le dispensaire avait été dévalisé depuis longtemps.

 

Enfin 4 places sont disponibles et la Lan Chile nous emmène jusqu’à Santiago en plein hiver où il va falloir acheter laine et bonnets. Comme d’habitude je donne la douche à mon fils le soir en arrivant et constate, horrifiée que l’infection a gagné et s’attaque déjà aux ganglions sous le bras. C’est la nuit. Santiago du Chili en 1978 toujours dans les années obscures d’après Allende. Un médecin d’urgence. Constat lapidaire : infection généralisée. Hospitalisation immédiate. 40 de fièvre. Nous nous opposons d’abord à l’hospitalisation. Un bout de chou seul dans un hôpital public, et nous à l’hôtel ! Pas question. On tombe d’accord avec le médecin : «  une infirmière viendra faire une première injection de pénicilline et si après ce traitement la fièvre n’est pas tombée, il faudra rejoindre l’hôpital ». La capacité enfantine à rebondir est surprenante. Le lendemain la fièvre était pas mal tombée. L’infirmière viendra les jours suivants pour une injection biquotidienne.

 

S’il n’y avait pas eu ces 4 places disponibles dans l’avion ce jour-là, mon fils n’aurait pas survécu sans médicaments sur l’ile.

 

Rapa Nui avec ses moais, ses chevaux sauvages, Julio Iglesias, la douce Theresa, un couple d’américains ayant choisi l’ile du bout du monde pour fuir les conflits nucléaires après études sérieuses, Rapa Nui et sa légende de l’homme-oiseau et une vie qui a bien failli s’arrêter là, sur cette terre venteuse du bout du monde. « L’ile la plus éloignée de tout continent »

 

Qui est l’auteur?

michele jullian maleeJe m’appelle Michèle Jullian. J’aime les voyages, la photographie, l’écriture.

Voyager ce n’est pas seulement prendre l’avion ou parcourir la planète, c’est aussi voyager dans les livres, les deux étant l’idéal. Chaque voyage comporte sa part de découvertes et de déconvenues, lesquelles deviennent expériences, à partager ou pas. Voyager est une aventure de chaque instant. Mes repères sont en France et en Thaïlande où je réside « on and off ». J’ai écrit un roman « théâtre d’ombres » qui a pour décor la Malaisie et la Thaïlande …

Découvrez le blog de Michèle, une femme à la croisée des cultures …

Michèle Jullian
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