A une étincelle près la comédienne Rayhana devenait la énième martyre beur de la condition féminine importée. Ceux qui ont tenté de la faire définitivement taire, mardi, en l’aspergeant d’essence et en l’injuriant en pleine rue, ont manqué de l’habileté nécessaire au rituel purificateur. Rescapée de l’agression, la jeune féministe est remontée le soir même sur les planches, à la Maison des Métallos*.
Ne serait-ce que pour saluer ce courage, et pour soutenir un combat mené par les seule filles de l’immigration contre des pratiques dont elles pensaient naïvement que la République les protégerait, il faut aller voir « A mon âge, je me cache encore pour fumer** ».
Une liberté de ton qui ne va plus de soi
La pièce de Rayhana, jouée par elle et 8 autres comédiennes, a pour décor un hammam algérien, où ces interdites de grand jour que sont les musulmanes raillent ensemble la religion et les mœurs qu’elle implique, dont en particulier une soumission aveugle aux hommes du clan. L’un des personnages fuit un frère, candidat au crime d’honneur, qui a peut-être inspiré les incendiaires…
Ils ont été arrêtés. Reste à espérer que leur obéissance à une « culture » qui les dépasse (et qu’on se gardera de « stigmatiser » vu ce qu’il en coûte) ne pèsera pas en leur faveur, mais plutôt en celle d’un retour au pays. Ou au diable.
**Site de la Maison des Métallos, 94, rue J-P Timbaud, Paris 11e
Crédit photos du chapeau : jeuneafrique.com
lefigaro.fr