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Riding the dreams de Girish Kasaravalli (Cinéma indien sandalwoodien)

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Riding the dreams (Kanasembo kudereyaneri) est un film indien réalisé par Girish Kasaravalli et sélectionné en compétition au festival de Vesoul 2011. Car le cinéma indien n’est pas que le cinéma de Bollywood. Dans Rinding the dreams, au travers de l’histoire de prémonitions de mort dans une communauté villageoise, le spectateur est conduit dans une région désertique du Sud de l’Inde, où l’on découvre la misère, la précarité, la survie dans cette Inde méconnue. Un film qui révèle le cinéma sandalwoodien…

L’action se déroule dans une région désertique du Karnataka, un état du sud-est de l’Inde. Irya vit à l’écart d’une ville et de la communauté, avec son épouse et dans des conditions extrêmes de précarité. Irya est le croc-mort de la région. Il peut anticiper les morts dont il aura à s’occuper grâce à Siddha, son Gourou qui le visite en rêve pour le prévenir. Lorsque le film débute, Irya est particulièrement malheureux car il n’a à se charger d’aucun mort. Il n’a donc aucun revenu pour survivre, sinon le modeste pécule que son épouse ramène à la maison en travaillant dans les champs. Siddha vient à Irya mais son annonce sera trahie par le mensonge d’une riche famille qui préfère taire le décès de l’ailleul. Irya s’en trouve bouleversé car lui croit que c’est Siddha qui l’a trompé…


Riding the dreams Kanasembo kudereyaneri

FICA Vesoul 2011 / En Compétition

Riding Dreams est le second film du cinéaste sandalwoodien (films tournés en langue kannada et produits au Karnataka) Girish Kasaravalli présenté au FICA de Vesoul, après Gulabi Talkies, son précédent, en 2008. Ce film partage d’ailleurs avec Riding the dreams une même actrice, Umashree, héroïne dans le premier et qui interprète là l’épouse du personnage principal. L’oeuvre de Girish Kasaravalli a par ailleurs été l’objet d’une rétrospective au festival de Rotterdam en 2003.

En effet, si ce cinéaste nous est inconnu en Europe, si ses films n’arrivent pas jusque dans nos salles (le cinéma indien hors blockbusters bollywoodiens à très gros succès – avec Aishwarya Rai en somme – ne nous parvient de toute façon jamais, ce qui est vraiment dommage), il n’en demeure pas moins un des auteurs les plus respectés dans son pays. Girish Karasavalli a réalisé une quinzaine de films depuis la fin des années 70 et a été un des pionners du renouveau du cinéma indien à partir de cette époque.

A l’exception de Gulabi Talkies, nous n’avons nous non plus rien eu le privilège de découvrir de l’oeuvre du cinéaste. Deux films suffisent quand même à nous inciter à nous pencher sur son cas.

Riding the dreams est un film rigoureux et maîtrisé qui dénonce les conditions de survie des plus misérables en opposition avec le mode de vie des familles les plus riches.
En l’occurence, l’histoire est racontée selon le double point de vue des deux « camps ».  La narration est en effet quelque peu déconstruite, volontairement bien sûr, et cela est bien fait puisqu’on ne perd jamais le fil. Le procédé est en fait assez simple mais confère au film une certaine originalité. On notera que cette construction narrative est initialement énoncée dans le générique de début par cette citation célèbre de Jean-Luc Godard, « Les films devraient avoir un début, un milieu et une fin, mais pas forcément dans cet ordre là ». Au moins, nous avons été avertis, comme Iria l’est par Siddha, sauf que le cinéaste ne trahira lui jamais le spectateur.

En confrontant les difficultés pour survivre que Iria et son épouse doivent affronter aux manies égoïstes d’une riche famille qui croit tout acheter y compris ses mensonges les plus ignobles, Girish Kasaravalli révèle – certes ce que l’on sait a priori déjà de l’Inde – l’injustice d’un système vertical de castes d’ou il est impossible de s’extraire. Etant donné que les cinémas indiens – qui reviennent souvent sur cette thématique là – nous sont rares, on apprécie d’autant celui-ci.

Benoît Thevenin


Riding the dreams – Note pour ce film :
Réalisé par Girish Kasaravalli
Avec Vaijatanah Biradar, Umashree, …
Année de production : 2010


Benoît Thevenin
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